Hema supprime la distinction “fille-garçon” dans ses rayons enfants
Ce sera désormais un rayon “kids”. La chaîne de magasins Hema a annoncé cette semaine que les vêtements enfants seront désormais présentés dans ses points de vente sans distinction de genre.
En Belgique aussi
La mesure ne concerne pas que la Hollande. En effet, au fur et à mesure des rénovations, ces changements seront implantés chez nous. Et dès l’été 2018, les étiquettes devraient également être neutres. Les collections elles-mêmes devraient également être adaptées. Un gadget? Une posture marketing? Encore un effet du politiquement correct? C’est ce que l’on pourrait penser au premier abord. Mais à bien y regarder, c’est un pas en avant et l’on aimerait que d’autres enseignes suivent l’exemple.
“Toute belle” vs “Super cool”
Éviter les fringues genrées, ça ne veut pas dire retirer les robes de la vente! Cela veut dire faire attention aux stéréotypes que les vêtements véhiculent et laisser un garçon enfiler une robe si ça lui chante. Un tour dans les rayons et c’est l’évidence: les garçons portent des imprimés guerriers, des héros en action, des messages “les maths c’est cool” ou “on the road again” tandis que les t-shirts des filles, en rose ou pas, affichent des animaux mignons, des princesses, des “hello sunshine”. Les garçons sont dans l’action, la construction, les filles sont gentilles. On caricature? Pas sûr…
Les enfants n’en veulent plus
Une réalité dénoncée aussi par les enfants eux-mêmes. Ainsi, Alice, 5 ans, avait écrit une lettre en avril au président de Gap pour lui demander des fringues cool pour les filles. Et la réaction d’Hema provient également du coup de gueule d’une enfant qui ne supportait plus les petits nœuds roses de ses culottes.
C’est chez les petits qu’il faut agir
Or, les stéréotypes se construisent très tôt. Les petites filles intègrent très tôt qu’elles ont un rôle différent des garçons dans la société. Et vice-versa! Les “petits mecs” eux aussi, ont droit à se proclamer tendres ou doux!
Un effet sur la santé mentale
Ce n’est pas pour rien que l’on dénonce les jouets ou les livres… Les stéréotypes ont un impact sur la société, sur l’image de soi, sur le futur que l’on choisit (il n’y a qu’à voir la faible proportion de filles dans les études scientifiques) et sur la vie familiale. Mais ce n’est pas tout. Selon une étude menée dans 15 pays (dont la Belgique) par l’OMS et l’université américaine Johns Hopkins, ces croyances, liées au genre, augmentent les risques de dépression, de suicide et de violence chez les adolescents (source: Journal of Adolescent Health).
De nombreux programmes sont mis en place pour combattre ces fléaux mais… c’est trop tard. Car l’étude montre que les clichés “filles garçons” sont déjà solidement ancrés bien avant 10 ans. Très jeunes, les enfants intègrent l’idée que les filles sont vulnérables et les garçons forts et indépendants. Les conséquences de ces mythes sont ravageuses, pour les deux sexes! Alors tout pas visant à renverser la vapeur est bon à prendre. On espère donc qu’Hema fera des émules.
Partout, nous les reproduisons
Ces stéréotypes sont partout. L’important est d’en avoir confiance. On a été bouleversées par cette expérience de la BBC qui montre combien le comportement des adultes changent face à un bébé, suivant qu’il soit habillé en fille ou en garçon. Ça fait sacrément réfléchir!