Ce que vous ignoriez sur les aurores boréales
Associées aux pôles et à la magie de la Laponie, les aurores boréales titillent notre imaginaire depuis la nuit des temps. Mais savez-vous d’où viennent ces fabuleuses traînées lumineuses?
Elles sont roses, rouges, vertes, jaunes, et défient le ciel avec leurs ondulations mystérieuses. Si vous avez eu la chance d’en observer, vous n’êtes pas près de l’oublier! On décrypte le sujet avec une spécialiste.
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4 questions à une astrophysicienne
Marie Dominique, astrophysicienne à l’Observatoire Royal de Belgique, nous explique ce phénomène.
Qu’est-ce qu’une aurore boréale et comment l’expliquer?
“Une aurore boréale est un phénomène lumineux naturel provoqué par l’éjection de particules par le soleil. Le soleil émet des protons et des électrons via 2 mécanismes:
- Le 1er est le vent solaire, plus ou moins permanent, mais dont l’intensité fluctue. Quand les aurores sont dues à ce mécanisme, elles restent principalement confinées à des zones proches des pôles. Et ce, parce que la configuration du champ magnétique terrestre au niveau des pôles crée un passage favorable à ces particules.
- Le 2e phénomène, ce sont les éjections de masse coronale. Quand le soleil entre en éruption, il arrive qu’il recrache un nuage de particules issues de sa couronne et que ce nuage atteigne la Terre. Ces particules peuvent emmener avec elles le champ magnétique du soleil. Or, si celui-ci n’est pas orienté de la même façon que celui de la Terre, cela cause une tempête géomagnétique qui étend la zone dans laquelle les aurores sont visibles. Ce qui explique qu’on puisse en voir chez nous aussi.”
Où et quand observer des aurores boréales?
“On les observe dans ce qu’on appelle l’ovale aurorale, qui correspond environ au cercle polaire, donc une zone entre 65° et 75° de latitude au nord comme au sud. Cela couvre le Nord de la Norvège et Suède, la Finlande, le Canada, la Russie…
Il faut que le ciel soit dégagé et, si possible, que l’on soit loin des villes…
Quant à la période, les plus belles aurores sont celles associées à des éruptions solaires. Leur fréquence varie, suivant un cycle d’environ 11 ans. Il faut qu’il fasse noir, l’idéal est donc d’aller dans le Grand Nord en hiver, où la nuit dure plusieurs mois, entre octobre et mars. Enfin, il faut que le ciel soit dégagé et, si possible, que l’on soit loin des villes pour éviter la pollution lumineuse. Après, il ne vous reste plus qu’à croiser les doigts…”
Est-il possible qu’on observe des aurores boréales dans nos régions cet hiver 2025?
“Oui, mais pour ce faire, il faudrait que ces aurores soient liées à des éruptions solaires importantes. Au mois de mai 2024, il y a eu de très belles éruptions solaires en Belgique. Elles avaient été nombreuses, importantes, et s’étaient suivies à un rythme exceptionnel. En une quinzaine de jours: une vingtaine d’éruptions. À titre de comparaison, entre janvier et juillet de cette année 2025, nous n’en avons eu que 10 de grande ampleur. Il y a encore des chances qu’on en voie cet hiver, mais ce n’est pas aussi probable que dans les zones polaires.”
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Qu’est-ce qui influence la couleur de l’aurore boréale?
“Ce qui détermine la couleur, c’est le type de molécule de l’atmosphère qui interagit avec les particules solaires. L’oxygène, par exemple, à très haute altitude, produit de la lumière rouge et à basse altitude, de la lumière verte. Le mauve est plutôt produit par de l’azote. Ensuite, l’aurore boréale couvre une grande gamme d’altitude. En fonction de sa hauteur ou de la distance à laquelle on l’observe, son apparence sera différente. Les belles structures vertes habituelles sont plutôt produites à basse altitude. On les voit mieux si elles sont juste au-dessus de nous. Si on voit l’aurore de trop loin ou de profil, on n’en verra que le sommet.”
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