Émilie Tronche prolonge la série télévisée Samuel en un super carnet: Le journal de Samuel. ©  Casterman Chloe Vollmer-Lo

Émilie Tronche: “Il y a autant de filles que de garçons qui se retrouvent dans Samuel”

Avec la série animée Samuel, la jeune française a ému un large public (plus de 45 millions de vues sur Arte!). Elle poursuit aujourd’hui l’aventure de cet enfant cool et sensible dans Le journal de Samuel: un carnet dessiné tout aussi délicat et touchant.

Nous avons eu l’occasion de la rencontrer…

Replonger dans la peau de Samuel

Quel a été le plus grand défi en passant de l’animé au journal graphique?

C’est d’avoir dû me passer de la musique. Il a fallu trouver de nouvelles façons d’exprimer les émotions de Samuel, parfois juste avec les paroles de la chanson, parfois en replongeant dans la peau de Samuel – comme dans les premiers moments où j’ai écrit la série d’animation – pour expliciter davantage sa pensée, et parfois en repensant la composition de la page, par exemple avec une illustration en double page pour donner cette respiration que donnait la musique. Ça a été à chaque fois une nouvelle expérimentation, un nouveau choix à faire.

Et puis dans le coin droit du carnet, il y a un flipbook de Samuel qui danse! D’ailleurs, est-ce que le carnet a permis d’autres choses que la version animée?

Oui, sur certains passages, ça m’a permis d’exprimer des émotions fortes, comme quand Samuel est bouleversé, en colère, parce que la grande Julie n’a pas répondu à sa carte postale. Là, il rature, il se défoule sur ses pages… Et j’ai pu le faire dans le journal.

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Un journal d’enfance

Vous teniez aussi un journal, enfant?

J’avais beaucoup de journaux, mais vides parce que j’écrivais un peu sur la 1ère et la 2e page. Puis, 6 mois plus tard, c’était déjà: “Désolé journal, ça fait longtemps que je n’ai pas écrit”, et ça s’arrêtait là. Je pensais que je n’avais pas de truc intéressant à raconter, alors que Samuel n’a pas non plus une vie extraordinaire et pourtant, lui, il écrit!

Y a-t-il une page ou une phrase du carnet qui vous touche particulièrement?

J’adore celle-ci (elle montre celle où Samuel regarde le ciel étoilé, après le spectacle de danse) qui dit : “c’est l’été là c’est sûr.” Et puis celle-ci (quelques pages plus loin). J’adore la petite tête de Samuel qui dépasse, sous les feux d’artifice. D’ailleurs je préfère ce moment dans le format papier plutôt que dans la série.

C’est différent de travailler seule sur le carnet après avoir collaboré avec une équipe sur l’animé?

En fait, sur l’animé j’étais seule sur toute l’écriture, le storyboard, etc. Mais sur l’animation, on était une équipe de 6, puis il y a eu toute la post-production, le son, le montage… J’étais à chaque fois entourée. Puis avec la sortie de la série, il y a eu la promo, les interventions… Revenir sur le journal m’a permis de me retrouver à nouveau seule, comme aux premiers instants, et ça m’a vraiment fait du bien. Avec tout ce qui était arrivé, je ne sais pas… Je voyais Samuel un peu flou. Et ça m’a fait du bien de le retrouver.

Inspiration et nouveautés

D’où vient le personnage de l’horrible femme monstre? Elle est parfaitement terrifiante.

Ah, “la grande dame”! Quand j’étais petite, j’avais trop peur de la Dame Blanche. Dans la cour d’école, on se racontait toujours des histoires d’horreurs sur elle. Elle apparaissait dans mes cauchemars. Je me souviens d’un personnage qui me courait après avec de grandes jambes et moi, je n’arrivais pas à courir, avec cette sensation de lenteur… Et au niveau du design, je me suis inspirée de L’Attaque des Titans, avec leur grand sourire hypnotique.

Vous avez annoncé que la série et le carnet auront une suite, avec Samuel un an plus âgé. Allez-vous explorer de nouveaux thèmes?

Il y a plein d’infos que j’ai écrites sur mes personnages, sur leur vie, et qui n’apparaissent pas forcément dans la série. Et il y en a certains que j’aimerais plus dévoiler, notamment Corentin. Je l’aime bien et il y a pas mal de choses à dire sur lui.

Est-ce qu’en tant que sujet, l’adolescence vous intéresse autant que l’enfance?

Oui, j’aime beaucoup les âges “entre 2”, où on est un peu paumé, où on se pose plus de questions. Samuel passe au collège (l’équivalent de notre 6e primaire, ndlr), c’est un moment où on change, ou la confiance en soi peut en prendre un coup… c’est pareil pour le passage au lycée (notre 4e secondaire, ndlr). Ce sont des moments plein de questionnements, de mal-être, mais aussi de grandes joies.

J’aime beaucoup les âges entre 2, où on est un peu paumé, où on se pose plus de questions.

Quel est le plus beau retour qu’on vous ait fait sur Samuel?

Il y en a eu beaucoup! En fait, quand les gens me disent simplement, que revoir la série les rend heureux, leur fait du bien quand ils vont mal, je trouve ça fou et ça me touche énormément.

Est-ce que les retours des garçons/hommes et des filles/femmes sont différents?

Non, il n’y a pas de différence. J’ai l’impression qu’il y a autant de garçons et de filles qui se retrouvent dans Samuel. C’est ce qui est bien, c’est que ça converge. Ce qui est amusant, c’est que les adultes préfèrent Bérénice, alors que les enfants préfèrent Julie. Sans doute car je la montre dès le départ.

Est-ce que Samuel a changé quelque chose dans votre manière de raconter?

J’espère que non! Je ne veux pas que ça me change. Quand je me remets à écrire, j’essaie d’oublier le public – même si j’adore le rencontrer et discuter avec lui. J’essaie de revenir à un truc qui me plaît et qui plairait à quelques personnes que j’aime. Quand j’ai posté les premiers épisodes, j’avais 300 abonnés sur Instagram et c’étaient mes amis, mes proches. Je postais pour eux! Aujourd’hui, avant de poster un truc sur Instagram, je suis tétanisée: il y a tant de gens qui vont le voir!

Nouveaux projets

Avez-vous déjà d’autres projets que Samuel?

Oui, j’ai coécrit le scénario d’un long métrage de fiction (avec des acteurs) réalisé par Benjamin Massoubre. C’est une adaptation d’une BD belge, Incroyable! de Zabus. 

Il y aura de la danse dedans?

Non, ce n’est pas mon film, donc je n’ai pas mis mes petits péchés mignons dedans! Le personnage est un petit garçon, mais il ne fallait pas que ce soit Samuel… J’ai vécu 10 ans à Angoulême où je suivais un cours de danse contemporaine que j’adorais. Mais je danse un peu moins aujourd’hui, car j’ai emménagé à Paris et je cherche un nouveau cours.

© Casterman

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