Du 27 décembre 2018 au 6 janvier 2019, le BOZAR de Bruxelles accueille la comédie musicale Next to normal (comprenez “Presque normal” en français), mise en scène par Damien Locqueneux. Cette pièce relate l’histoire de la famille Goodman: deux parents et deux enfants qui ont une vie normale… À un détail près: la maman est atteinte de bipolarité. Un rôle poignant interprété avec justesse par Virginie Perrier.

Rencontre avec Virginie Perrier

Dans Next to Normal, vous interprétez Diana Goodman, une mère bipolaire. Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce rôle?

“Au départ, lorsque Damien (le metteur en scène) m’a appelée pour auditionner, je ne connaissais pas la pièce. Je me suis donc renseignée sur l’œuvre… Quand j’ai vu que c’était une femme atteinte de bipolarité, ça m’a tout de suite interpellée. Autour de moi, il y a des personnes atteintes de cette maladie donc je voulais un peu comprendre. Et je me suis dit que si c’était par la comédie que ça allait pouvoir se faire, ce serait génial. J’ai donc été séduite par la bipolarité du personnage. Mais ce qui est également très touchant dans la pièce, c’est la manière dont l’entourage de Diana subit et arrive à vivre avec cette maladie.”

Comment vous êtes-vous préparée pour ce rôle?

“J’avais vraiment envie d’être proche de la réalité, bien que ce soit un rôle pour lequel je fais semblant. J’ai donc fait beaucoup de recherches sur la bipolarité. J’ai lu des livres ainsi que des interviews de personnes atteintes. Je me suis également renseignée sur les étapes de la médication: avant ça, je ne savais pas qu’il existait autant de moyens différents pour traiter cette maladie.

Mais ce qui m’a le plus touchée dans mes recherches, ce sont les témoignages. J’ai vraiment pu ressentir ce que les personnes vivaient et comprendre les différentes phases dans lesquelles ils entrent (maniaque, sexualité débridée, achats compulsifs…). C’était très enrichissant.”

Vous êtes maman dans la vie: est-ce que ça a été un atout pour interpréter une mère sur scène?

“Je pense que si l’on m’avait proposé le rôle avant d’être maman, il m’aurait manqué quelque chose. Parce qu’être mère, même si l’on en parle à travers des livres ou autres, c’est une expérience que l’on ne peut pas vraiment imaginer à moins de la vivre réellement. Être maman du coup m’a beaucoup aidé pour interpréter ce personnage. Mais ‘être la fille de mes parents’ a également été un atout: dans la pièce, il y a un grand rapport entre les générations.”

Vous avez déjà une belle carrière dans la comédie musicale. La pièce Next to Normal est cependant très différente de ce que vous avez déjà fait…

“En effet, ce n’est pas du tout la même chose! Et c’est ce qui est plaisant d’ailleurs. J’ai eu l’occasion de jouer dans Cabaret, Hairspray, Flashdance… Des œuvres plus joyeuses. Next to Normal est un tout autre registre, avec un fond beaucoup plus dur.

Mais selon moi, la grande différence avec ce que j’ai déjà fait, c’est le côté théâtral avec la partie musicale. L’utilisation des instruments est en parfait accord avec ce qu’il se passe. Par exemple, la guitare électrique pour les moments plus forts. La musique devient vraiment du théâtre, on en oublie presque le chant.”

Next to Normaln’est actuellement programmée qu’en Belgique. Est-ce une première pour vous? Comment est-ce de jouer ici?

“J’ai déjà joué Chantons sous la pluie au Cirque royal à Bruxelles, il y a une vingtaine d’années. Et je suis venue à Liège avec la pièce Blanche Neige, une comédie musicale des Studios 100.

Entre jouer en Belgique et en France, il n’y a pas beaucoup de différences, les sujets sont accueillis de la même manière. Si ce n’est qu’en Belgique, les gens sont vraiment gentils, où que l’on aille. Autrement, ça a été fabuleux de venir travailler avec Damien Locqueneux. Ce jeune metteur en scène est vraiment talentueux, à l’écoute et professionnel. C’était une très belle expérience.”

Le rôle de Diana Goodman vous a-t-il donné envie de réaliser plus de pièces sur des sujets de ce genre?

“Pour être sincère, j’aimerais bien avoir plus de rôles comme ça, dramatiques, avec des choses fortes à défendre. Mais les aléas de la vie font que l’on auditionne pour les pièces qui sont en production. Cependant, les comédies et les rôles drôles sont également plaisants. Pouvoir faire les deux genres et pouvoir jouer quelqu’un que l’on n’est pas, c’est ce qui fait la richesse du métier de comédien.”

Next to normal est à découvrir au BOZAR ces 4, 5 et 6 janvier 2019. Tickets et informations.

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