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Mon guide gynéco en vacances

Sea, sex and sun… La période estivale a tendance à augmenter la fréquence des petits problèmes gynécologiques et entraîne aussi quelques questions spécifiques. Voici les conseils du Dr Anne Firquet pour profiter de l’été en toute sérénité.

Comment réduire le risque de cystites?

En été, les cystites sont souvent plus fréquentes. En cause? La chaleur qui peut favoriser la déshydratation… et donc les infections urinaires. Boire régulièrement et en suffisance est donc essentiel. La constipation, plus fréquente quand on change ses habitudes, est également un facteur de risque de cystite. Si vous y êtes sujette, pensez aux remèdes naturels comme les pruneaux et les tisanes de séné. Evitez également les boissons ou aliments qui peuvent irriter la vessie comme le vin blanc, le thé, le café et les épices. Pensez aussi à uriner avant et après les relations sexuelles afin d’éliminer les germes éventuels. Enfin, veillez à faire votre toilette intime d’avant en arrière et non d’arrière en avant pour éviter d’amener les pertes vaginales près de l’urètre. «Il est aussi possible d’attraper de petites bactéries sur les toilettes», rappelle le Dr Anne Firquet, gynécologue au CHR de la Citadelle à Liège. Quand c’est possible, mieux vaut donc éviter de s’asseoir sur une lunette de W.-C. douteuse … Bon à savoir: les médicaments pour traiter les cystites se délivrent sur prescription médicale. Si vous souffrez de cystites récidivantes, demandez à votre médecin une ordonnance pour un traitement monodose et glissez celui-ci dans votre pharmacie de voyage.

Comment éviter les mycoses?

Les mycoses vaginales provoquent des démangeaisons importantes, une augmentation des pertes vaginales (plus épaisses, avec un aspect de «lait caillé»), une sensation de brûlure et d’inconfort. Elles sont beaucoup plus fréquentes en été. «Les plages, les piscines et les cabines pour se changer ne sont pas des milieux aseptisés! Quand on sort de la piscine ou de la plage, il est donc conseillé de faire une petite toilette gynécologique au gant de toilette propre. Il faut aussi penser à bien lessiver les maillots à l’eau et au savon et ne pas remettre un maillot non lessivé deux jours de suite», conseille le Dr Anne Firquet. Pour faire bronzette sur un transat ou au bord de la piscine, pensez toujours à emmener votre propre serviette de bain. «Les bords de piscine sont aussi des endroits où l’on marche pieds nus… mieux vaut ne pas s’y asseoir directement!» Le risque zéro n’existant pas, en cas de soucis, sachez que les mycoses sont bénignes et peuvent être aisément traitées grâce à un traitement local disponible en pharmacie et sans prescription.

sa pilule en cas de décalage horaire?

En théorie, la pilule oestroprogestative doit être prise à peu près au même moment tous les jours. Le casse-tête commence lorsqu’on est confrontée au décalage horaire… «La tolérance de retard de prise est de 12 heures, donc normalement il n’y a pas de risque même en cas de décalage horaire», rassure le Dr Anne Firquet. Vous pouvez donc continuer à prendre votre pilule à la même heure – heure locale – que d’habitude: le soir si c’est le soir le reste de l’année, le matin si c’est le matin. En vacances, pensez aussi à mettre un rappel sur votre téléphone car les changements d’habitude peuvent causer des oublis… Si c’est trop tard, utilisez des préservatifs pour la suite de vos vacances.

Puis-je prendre ma pilule en continu?

Vous êtes du genre aventurière, à voyager à pied, à vélo et/ou sous tente? Votre lune de miel tombe pile-poil pendant vos règles? La prise de pilule en continu peut vous faciliter la vie. ««Il n’y a pas de contre-indications à enchaîner deux ou trois plaquettes de pilules pour ne pas avoir de règles pendant les vacances. Le seul désagrément possible est un ‘spotting’, c’est-àdire un petit saignement pendant la deuxième ou troisième plaquette mais qui n’a rien de grave», note le Dr Anne Firquet.

Puis-je prendre l’avion si je suis enceinte?

«L’avion provoque de petites variations de pression en vol, ce dont témoignent les oreilles bouchées à l’atterrissage. Mais en dessous de 32 semaines de grossesse, il n’y a normalement pas de risques, en dehors d’un problème identifié comme un décollement ou un risque d’accouchement prématuré», rassure la gynécologue. Au-delà, la plupart des compagnies interdisent d’ailleurs le vol aux femmes enceintes, de peur de devoir gérer un accouchement en plein ciel!

Quelles sont les précautions à prendre si je voyage enceinte?

«Il faut prendre son carnet de grossesse avec soi et ne pas oublier de se lever et de faire quelques pas pendant le trajet pour réduire le risque de phlébites ou bien prévoir des bas de contention.» Ceci est valable en avion, mais aussi en train et en voiture! Dans tous les cas, informez votre médecin que vous partez: il pourra vous prescrire une petite pharmacie de voyage avec des antimycotiques et un traitement contre les cystites, des problèmes plus fréquents chez les femmes enceintes. Evitez aussi de faire «la crêpe». «Je conseille aux femmes enceintes de ne pas trop s’exposer. Il n’est pas idéal de recevoir une chaleur intense sur son ventre. Quant au visage, le soleil peut provoquer l’apparition d’un masque de grossesse, des taches qui seront parfois très difficiles à faire partir», rappelle le Dr Anne Firquet. Evitez les heures les plus chaudes et munissezvous de la panoplie nécessaire: crème solaire indice 50, chapeau, lunettes de soleil et parasol.

Puis-je exposer mes seins au soleil?

Il n’existe pas de contre-indications gynécologiques spécifiques au topless. Néanmoins, la peau des seins est particulièrement fine. Comme pour le reste du corps, une exposition prolongée n’est donc pas conseillée. A petites doses et bien crémée, faites ce qui vous plaît!

Comment éviter les IST*?

Voyage en solo ou entre copines? Les aventures de vacances sont fréquentes… mais pas toujours anticipées. Selon le Dr Filip Moerman de la Clinique du voyageur au CHR Citadelle, «30 % des personnes qui voyagent seules ont des rapports sexuels durant leur séjour.» Or, il n’est pas toujours facile de trouver des préservatifs au bon endroit et au bon moment… «Rappelons aux femmes qu’elles peuvent glisser des préservatifs dans leur pharmacie de voyage… au cas où. Cela évite la panique au retour», rappelle le Dr Anne Firquet. Car le risque n’est pas seulement la transmission du sida: des relations sexuelles non protégées peuvent aussi transmettre d’autres infections sexuellement transmissibles, comme le chlamydia, responsable de certaines infections des trompes, avec des risques de stérilité. Le gonocoque, responsable de la gonorrhée (communément appelée «chaude-pisse»), est moins fréquent, mais en recrudescence depuis les années 2000. Cette bactérie peut elle aussi entraîner une stérilité. «Si une femme est angoissée après un rapport non protégé, elle peut aller trouver son médecin à son retour et faire une prise de sang, mais celle-ci ne pourra être pertinente que trois mois après le rapport à risque. Au niveau gynécologique, on peut faire un frottis au niveau du col pour voir si la bactérie chlamydia est présente», note encore la gynécologue. Dans tous les cas, mieux vaut prévenir…

* Infections sexuellement transmissibles.

Texte: Julie Luong

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