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Il est devenu assez naturel pour les femmes de pousser la porte d'un cabinet. Et les hommes, alors? © Antoni Shkraba Studio/Pexels

65% des patients qui consultent un psy sont des femmes

La santé mentale concerne autant les femmes que les hommes. Et pourtant, ces derniers rechignent souvent à consulter un professionnel. Chiffres à l’appui.

On lit souvent que les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes par la dépression. Mais faut-il en conclure que les hommes vont bien? Pas si sûr… Dépression, anxiété, addictions, troubles du comportement alimentaire: les hommes aussi souffrent, mais le disent-ils? Une étude française, réalisée en 2024 par Univadis, révèle que la majorité des personnes qui consultent un psychiatre (65%) ou un psychologue (67%) sont en effet des femmes.

Une différence qui interroge: pourquoi tant d’hommes hésitent-ils à demander de l’aide? On vous explique.

Moins d’hommes chez les psys, pourquoi?

Caroline Depuydt, psychiatre et directrice médicale générale du groupe psychiatrique bruxellois Epsylon, confirme cette tendance. Même si selon elle, l’écart serait légèrement moins marqué (55% et 45%, plutôt). “On compte plus d’hommes parmi les cas de schizophrénie, calcule-t-elle, plus de femmes dans les troubles alimentaires, mais autant d’hommes que de femmes dans les cas de dépression et de bipolarité.”

Rendez-vous psy: un tabou persistant

Et si la parole se libère peu à peu, il reste difficile en 2025 pour beaucoup d’hommes de consulter, de montrer leurs faiblesses et leurs vulnérabilités. Soumis à l’injonction d’être forts et solides, ils se posent moins souvent la question de leur bien-être psychologique.

En 2025, il reste difficile pour les hommes de consulter un psy, de montrer leurs faiblesses et leurs vulnérabilités.

La raison principale? Pour 79% d’entre eux, la santé mentale reste un sujet tabou. “Je peux m’en sortir tout seul”, “Je ne suis pas fou”, “Il suffit d’un peu de volonté”, “Je ne vais pas aller raconter ce que je sais déjà à un étranger”: autant de phrases qui traduisent des idées reçues encore profondément ancrées chez de nombreux hommes.

Une prise en charge trop tardive

Conséquence: lorsqu’ils finissent par consulter, c’est souvent en dernier recours. “Ils sont dans un état assez critique, parce qu’ils ont essayé de s’en sortir seuls pendant des mois, voire des années. C’est donc vraiment en désespoir de cause qu’ils vont consulter.” Les chiffres du suicide en sont la preuve: en Belgique, il y a près de 3 fois plus d’hommes qui se donnent la mort que de femmes (1174 hommes, contre 467 femmes en 2021).

Une évolution encourageante

Heureusement, les mentalités évoluent. Entre 2023 et 2024, la même enquête rapporte une augmentation de 29% du nombre de patients masculins. “Aujourd’hui, j’ai environ 2/3 de femmes contre 1/3 d’hommes”, constate la Docteure Anne-Françoise Meulemans, médecin-psychothérapeute et coordinatrice des CentrEmergences. Elle poursuit: “Alors qu’il y a 20 ans, je n’avais un homme que de temps en temps.”

Moins la société sera patriarcale, plus les hommes viendront consulter.

Selon la spécialiste, on observe une prise de conscience générale des problématiques de santé mentale dans la population, grâce notamment à une meilleure sensibilisation dans les médias. Les burn-out, par exemple, sont désormais bien connus et associés au monde du travail. Les hommes se sentent dès lors davantage autorisés à pousser la porte d’un cabinet. “L’identité masculine, elle aussi, est remise en cause. Elle ne doit plus forcément s’exprimer sous forme de violence et de virilité. Il est probable que moins la société sera patriarcale, plus les hommes viendront consulter.”

Comment encourager un proche à consulter?

Vous estimez qu’il serait bénéfique pour l’un de vos proches de consulter? Parlez-lui de votre propre expérience. Expliquez-lui qu’il existe des formes de thérapies différentes, de la plus courte à la plus longue, et qu’il n’est pas forcément nécessaire de raconter toute son enfance sur un divan à raison de 2 séances par semaine. Puis, laissez le temps faire son œuvre: une démarche vers une aide psychologique a bien plus de chances d’aboutir si elle émane d’un désir personnel, et non d’une pression extérieure.

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