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Cannabis et tests salivaires: 2 pistes réelles contre l’endométriose

L’endométriose fait souffrir physiquement et psychologiquement. Elle réduit aussi les chances d’avoir un enfant. Ce 28 mars, une journée de rencontres organisée par la Clinique de l’Endométriose (Hôpital Erasme), à Bruxelles, a permis d’extraire des perspectives encourageantes pour les patientes.

Gynécologue, urologue, chirurgien digestif, algologue, psy, sexologue, thérapeute shiatsu… Tous les spécialistes de la Clinique de l’Endométriose d’Erasme se réunissaient ce lundi 28 mars à l’occasion de la Journée mondiale de l’endométriose. Une mission: évoquer la prise en charge de cette maladie complexe et trop longtemps ignorée. On y était.

Julie Gayet, la marraine

Pourquoi a-t-on si longtemps occulté l’endométriose?

“Les règles, c’est naturel, pas la douleur”: c’est le slogan que scande Julie Gayet chaque fois qu’elle sensibilise à l’endométriose. L’actrice française, marraine de la clinique d’Erasme, était présente pour rappeler tout l’enjeu de cette maladie féminine. L’endométriose est banalisée parce qu’il s’agit de douleurs liées au cycle menstruel, tabou parce qu’elle touche la sphère intime, et depuis trop longtemps négligée. Derrière ce mépris se cache la croyance que la douleur est le lot commun des femmes, elles enfantent bien dans la douleur, dit-on… Alors on a banalisé leur souffrance, on a cru qu’elles exagéraient. Résultat des courses: on compte en moyenne 6 à 7 ans avant que la maladie soit diagnostiquée. Une errance médicale qui engendre une souffrance qui s’ajoute à celle de la maladie qui a, entretemps, eu le temps de s’installer.

“On compte 6 à 7 ans avant que la maladie soit diagnostiquée”

Combien de femmes touchées?

Un problème de santé public quand on sait qu’en moyenne 1 femme sur 10 est atteinte d’endométriose et que la pathologie affecte la fertilité (25 à 40% des femmes infertiles sont diagnostiquées avec de l’endométriose), en plus d’autres complications physiques et psychologiques.

Pas une, mais des endométrioses

Pourquoi une clinique dédiée?

La maladie est complexe parce qu’elle prend des formes différentes selon chaque patiente, il n’y a donc pas une endométriose mais des endométrioses. Face à cette complexité, il fallait une prise en charge multidisciplinaire. Le suivi peut en effet inclure de l’imagerie médicale, des traitements médicaux pour calmer la douleur, de la chirurgie pour enlever des lésions situées sur plusieurs organes, un accompagnement psycho-sexo pour éviter le cercle vicieux de la dépression et ne pas renoncer au plaisir…

“La Belgique ne reconnaît pas l’endométriose comme maladie chronique”

C’est sous l’impulsion du gynécologue Maxime Pastrez que la Clinique de l’Endométriose a vu le jour sur le campus d’Erasme. Un centre défini où les patientes savent qu’elles peuvent se rendre pour bénéficier d’une coordination optimale entre spécialistes. Contrairement à la France, la Belgique ne reconnaît pas l’endométriose comme maladie chronique. Laura Lequeu de l’ASBL “Toi, mon endo” a ainsi rappelé l’intérêt d’un tel Q.G. pour faire avancer le processus de reconnaissance de la maladie par les pouvoirs publics.

Des espoirs pour apaiser les douleurs

Pourquoi comparer l’endométriose a une sorte de cancer?

On ne connaît pas encore les causes de l’endométriose, mais en tant que maladie hormono-dépendante, les perturbateurs endocriniens jouent un rôle évident. En attendant de mettre en évidence ce qui provoque la maladie, on essaie d’en saisir les mécanismes. Et certaines pistes sont très encourageantes. Le Dr Jean-Christophe Noël en a exposé quelques-unes. En tant qu’anatomopathologiste, il analyse les pièces opératoires (dans le cas de l’endométriose, les lésions enlevées lors des opérations) et ses observations le conduisent à comparer l’endométriose à une sorte de cancer. Des altérations génétiques dans les lésions, semblables à celles trouvées dans les cancers du sein, ont été découvertes. Grâce à la cartographie de ces mutations, on pourrait alors imaginer de bloquer les gènes incriminés dans le développement de l’endométriose et créer des tests salivaires pour diagnostiquer plus rapidement la maladie.

Le cannabis, ça aide vraiment?

Le spécialiste a également souligné l’apport de nouvelles recherches qui explorent l’utilisation du cannabis pour soulager les douleurs. Une récente étude montre que 80% des patientes atteintes d’endométriose ont vu leurs symptômes diminuer grâce au cannabis et que la croissance des lésions avait même diminué. Une avancée importante quand on sait que certains anti-douleurs ont des effets secondaires et que le traitement hormonal est peu efficace dans les cas d’endométrioses profondes.

Vous n’êtes pas seule!

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