
Pourquoi je n’arrive plus à faire des grasses matinées?
Vous avez beau attendre le week-end avec impatience pour vous reposer, impossible de faire une grasse mat’. Pas d’inquiétude, c’est normal: en vieillissant, nos besoins en sommeil évoluent et nos cycles aussi.
Vous rêvez de dormir jusqu’à 10h, mais chaque samedi et dimanche, c’est le même scénario: yeux ouverts à l’aube, esprit en marche et impossible de vous rendormir. Cette incapacité à faire la grasse matinée à l’âge adulte n’est pas un hasard. Elle est directement liée à votre horloge biologique ou chronobiologie.
À l’âge adulte, en effet, votre chronobiologie (horloge interne) réduit naturellement votre cycle du sommeil. “Les personnes âgées dorment entre 4 et 5 heures par nuit et font des siestes en journée. On ne voit jamais de grasse matinée dans les maisons de repos”, précise le Dr Matthieu Hein, psychiatre spécialisé dans le sommeil à l’hôpital Erasme.
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Comment fonctionne le sommeil selon l’âge?
Plus on vieillit, plus la durée du sommeil diminue. Ne cherchez pas: c’est lié à l’évolution naturelle de l’être humain et c’est irréversible.
“Jusqu’à l’âge de 25 ans, notre cerveau continue de mûrir. Et vers leurs 25-30 ans, les adultes commencent à perdre leur sommeil profond, celui qui permet de fixer les savoirs. C’est pourquoi les enfants et adolescents ont des besoins en sommeil très importants. Les nouveaux-nés dorment d’ailleurs jusqu’à 16h par jour, et les enfants ont besoin de 10h à 12h de sommeil”, poursuit Matthieu Hein. Ce sont des âges où le cerveau est tout le temps stimulé et dans une période d’apprentissage. “À l’âge adulte, le cerveau a terminé sa maturation. Un adulte a déjà intégré l’essentiel des apprentissages, il n’a donc plus besoin d’autant d’heures de sommeil pour consolider sa mémoire.”
Les ados récupèrent une partie de leur dette de sommeil en faisant des grasses matinées le week-end. Pas les adultes…
Il est également intéressant de préciser que l’adolescence constitue une période particulière. “Les adolescents sont dans une période de transition où beaucoup de choses changent d’un point de vue cérébral. Ils ont tendance à vouloir devenir des adultes et à les imiter. Ils vont dormir plus (trop) tard la semaine, et doivent se lever tôt pour aller à l’école. Ils récupèrent donc leur ‘dette’ de sommeil de la semaine en faisant des grasses matinées le week-end”, détaille le psychiatre. Mais ces heures de sommeil ne permettent jamais vraiment de rattraper les heures perdues…
Petit ou gros dormeur?
Au-delà de l’âge, le rythme biologique varie d’une personne à l’autre. “Il y a des adultes qui se couchent tard, et qui naturellement se réveillent plus tard le matin, et inversement”. Il existe aussi ce qu’on appelle les gros dormeurs: ils ont besoin de 9, 10, voire 11 heures de sommeil. À l’inverse, il y a les petits dormeurs qui n’ont besoin que de 4 ou 5 heures pour récupérer. “Tout cela est génétique. Mais la moyenne se situe entre 7 et 8 heures pour un adulte. Finalement, chacun sait, en fonction de son corps et son état de fatigue, ce dont il a besoin”.
Et puis, il y a aussi les contraintes sociales (se lever tôt pour aller travailler, gérer les enfants…) qui influencent le sommeil. “Un adulte s’adapte à toutes ces variantes et son rythme de sommeil s’en imprègne”. En semaine, une routine s’installe: le réveil sonne à la même heure, alors le week-end, même si l’horloge biologique prend le relais, elle pousse l’adulte à se réveiller spontanément à la même heure. “Les enfants et les adolescents arrivent à faire la différence, eux”.
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Coup de fatigue: que faire?
Et si un coup de fatigue se fait sentir durant la journée? “Une sieste est envisageable, mais pas plus de 20 minutes, c’est le temps qu’il faut pour récupérer. Des siestes plus longues vous plongent dans un sommeil plus profond et piocheront dans le sommeil de nuit”. Même si les grasses matinées ne sont plus légion chez les adultes, un sommeil court mais de qualité suffit souvent à recharger les batteries. “Le tout est d’écouter son corps et, si la fatigue vous guette, d’aller dormir plus tôt. Si une fatigue latente vous gagne, que vous dormez mal et que cela a des répercussions sur vos journées, et ce durant plus d’un mois, des thérapies existent. On n’est pas condamnés à mal dormir et les thérapies ne demandent pas toujours des traitements”, insiste le spécialiste du sommeil.
Traîner au lit, je dis oui!
Ne pas parvenir à dormir ne signifie pas que vous deviez vous lever et démarrer votre journée. Profitez donc de cet instant slow. D’ailleurs, savez-vous qu’il existe un terme qualifiant ce moment de flânerie au lit? Il s’agit du “hurkle-durkle”. Ce terme écossais désigne le fait de traîner sous la couette: un instant volé dans la douceur du matin, un luxe dans un monde toujours pressé. Si rien ne presse, “hurkle-durklez”…
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