Unsplash / Paul Garaizar

Comment chasser la peur du noir chez l’adulte?

Par Justine Leupe

Vous frissonnez à l’idée de vous retrouver au milieu d’une pièce plongée dans l’obscurité? D’où vient cette peur du noir? Et surtout, que faire pour l’apaiser quand on est “grand”?

Quand on évoque le noir, on pense directement à la nuit. Un moment particulièrement effrayant pour les tout-petits qui, une fois mis au lit, se retrouvent seuls sans leurs parents pour les protéger. Mais cette peur du noir est loin d’être uniquement associée à l’enfance. Même à l’âge adulte, l’imaginaire peut prendre le dessus quand on est plongé(e) dans l’obscurité. De quoi donner des sueurs froides…

Une peur qui persiste à l’âge adulte

Alex, 35 ans, a peur du noir depuis toujours. “Je dors toujours avec la lumière allumée dans le couloir”, nous dit-elle. Une sorte de veilleuse qui la rassure, tout comme la présence d’une personne (partenaire, amie), avec qui elle s’endort généralement plus facilement. Cette peur a souvent été un obstacle pour la jeune femme: “Je n’aurais par exemple jamais pu faire les scouts. J’ai fait les louveteaux, mais j’étais vite effrayée par la nuit”. Pour se protéger, elle a alors développé certains mécanismes de défense: “Je me souviens que quand je devais aller fermer la barrière le soir chez mes parents, cela me faisait flipper d’être dehors toute seule. J’étais déjà adulte, mais je m’arrangeais toujours pour la fermer quand il faisait encore jour”.

Le noir nous confronte à un tas de choses

Bien que le noir ne soit pas un obstacle pour tous, être plongé dans l’obscurité n’est jamais un moment agréable. “Nous avons cette sensation d’être aveugle, de perdre un peu le contrôle et nous laissons place à notre imaginaire”, explique la psychologue Soline d’Udekem.

Elle poursuit: “Nous avons généralement plus peur de ce que l’on imagine que du noir en tant que tel. Dans le noir, nous sommes confrontés au calme, aux petits bruits qu’on n’entend pas la journée, on pense à des mythes qui nous font peur, comme les vampires qui sortent la nuit ou même les voleurs, alors que statistiquement, le nombre de vols est plus important en journée”, rappelle la psychologue. Dans le noir, on s’imagine toujours le pire. “En séance, quand j’en discute avec mes patients et que je creuse un peu, il y a toujours une autre peur qui se cache derrière ça comme l’angoisse d’être abandonné, la peur d’être seul ou même de mourir”.

Est-ce grave d’avoir peur du noir?

Soline d’Udekem précise qu’avoir peur du noir n’est pas grave en soi, mais “cela le devient si ça handicape la personne, si elle ne sait pas aller jusqu’à sa voiture seule, si elle n’ose pas aller aux toilettes la nuit, si elle a absolument besoin d’une veilleuse”.

Quelles astuces pour apprivoiser cette peur?

Pour réduire sa peur du noir, Soline d’Udekem, psychologue clinicienne, livre six exercices.

1. Le jeu des ombres

“Cela peut paraître enfantin, mais le ‘jeu des ombres’ est un bon exercice. L’idée, c’est de se coucher dans un lit, seule ou à deux, d’éteindre la lumière et de reconnaître à quoi correspond chaque ombre. Si on ne sait pas, on allume, on regarde et puis on éteint à nouveau…”, propose la psychologue. “On peut réaliser la même activité avec les bruits: le tic-tac de l’horloge, le bruit du radiateur…”

2. La cohérence cardiaque

Une autre technique est un exercice de cohérence cardiaque: “On inspire deux secondes, on bloque sa respiration deux secondes et ensuite on expire le plus longtemps possible. Répétez cet exercice trois fois”. Après, on se sent apaisée.

3. Les anges et démons

Il est intéressant d’arriver à écouter son “petit ange” et faire taire son “petit démon” explique Soline d’Udekem: “L’ange dit qu’il n’y aucune raison d’avoir peur, qu’il n’y a pas de voleurs, de loups, de méchants ou de monstres. Alors que le démon dit qu’il faut faire attention à l’ombre derrière laquelle se cache un monstre, au bruit qui correspond à quelqu’un qui s’approche…” Ce qui effraye davantage évidemment.

4. La technique du souvenir

Cette technique du souvenir consiste à se coucher dans le noir et à “penser à un bon souvenir grâce à ses cinq sens”. Avec un souvenir de vacances, on peut sentir le soleil sur notre peau, les odeurs de lavande, le bruit des criquets, le sable sous nos doigts… Les idées noires qui nous envahissent diminuent et laissent place à l’apaisement.

5. Les fleurs de bach

“Les fleurs de bach peuvent aussi être une bonne alternative pour apaiser son esprit”. Cet élixir floral rassemble énormément de fleurs et don but est de diminuer les émotions négatives.

6. La mise en situation

Un exercice complet serait de travailler sa respiration avec des exercices de cohérence cardiaque. Pour ensuite s’exposer petit à petit à sa peur. “Vous pouvez vous rendre dehors, dans le noir avec un ami. Lorsque ce dernier s’éloigne, vous devez alors rester seul(e) pendant une minute en restant calme. L’exercice peut se répéter le lendemain, en augmentant le temps et en restant cette fois cinq minutes seul(e), par exemple”.

Pas de méthode miracle

“Si durant toute son enfance la personne a contourné sa peur, en mettant une veilleuse, en dormant avec un frère ou une sœur, elle ne l’aura jamais affrontée. Et du coup, elle devient de plus en plus insurmontable. Il n’y a pas de secret, pour guérir de ses angoisses, il faut y faire face jusqu’à ce qu’elles deviennent supportables”. On peut évidemment l’adoucir avec des fleurs de bach, de la relaxation, mais si on ne se confronte jamais au noir, on ne pourra jamais réellement se débarrasser de sa peur.

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