Mauvais bulletin pour nos écoles

Le niveau scolaire de nos jeunes est plus que moyen. Les professeurs critiquent les programmes, les parents, le …
Le niveau scolaire de nos jeunes est plus que moyen. Les professeurs critiquent les programmes, les parents, le décret "inscriptions". C'est sûr: il y a du pain sur la planche pour la nouvelle ministre, Marie-Martine Schyns.

Frank Andriat, professeur de français depuis trente-trois ans à l'Athénée Fernand Blum à Schaerbeek, insiste: il est un prof heureux! Et pas râleur pour un sou. Son livre, Les profs au feu et l'école au milieu, il aurait préféré ne pas l'écrire. Mais voilà, il devenait urgent pour lui de témoigner, de dire tout haut ce que la majorité de ses collègues pensent tout bas, las de s'être battus dans le passé à coups de grèves pour rien. "L'école va mal, dit-il. Les élèves n'ont pas tellement changé, mais le métier, oui. Les programmes nous sont désormais imposés par des pédagogues de bureau qui semblent ne jamais avoir mis les pieds dans une école. Ils sont flous, l'approche par compétences ne donne pas aux élèves les savoirs de base, le décret inscriptions a provoqué une inadéquation entre le projet pédagogique de l'école et le public et une augmentation de la taille des classes… Depuis le début de ma carrière, presque chaque ministre s’est attaché à enlever une pierre à l’édifice de l’école. Les parents aussi râlent: ils ont l'impression que leurs enfants n'apprennent plus rien. Et en effet, lorsqu’après trente-trois ans d’enseignement, je com
pare les savoirs des élèves d’aujourd’hui à ceux d’hier, 
je ne peux que constater la catastrophe."

Des résultats juste dans la moyenne

Les chiffres ne lui donnent pas tort: sur base de comparaisons internationales (enquête PISA), les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles obtiennent des résultats tout juste dans la moyenne. Comment l'expliquer? La question est complexe et chacun y va de sa propre explication.

Frank Andriat incrimine clairement les programmes actuels et l'approche par compétences. "Finis les temps où le ministère édictait un programme précis des matières à enseigner. Aujourd’hui, les profs se trouvent confrontés à une multitude incroyable d’objectifs plusflous les uns que les autres." En vertu de l'approche par compétences, les élèves n'apprennent désormais plus l'orthographe,mais apprennent à s'exprimer – "L’important est ce qu’ils écrivent, écrit Frank Andriat, pas la façon dont ils l’écrivent, pour reprendre l’avis de certains inspecteurs!"La grammaire, les tableaux de conjugaison et les tables
 de multiplication ne s’étudient plus: ils figurent dans des boîtes à outils que l'enfant est invité à utiliser quand il en ressent le besoin. "Je ne dis pas que c'était mieux avant, se défend Frank Andriat. On devait alors apprendre systématiquement par cœur des choses totalement inutiles. Je suis le premier à faire partir mes élèves de ce qui les intéresse, mais il y a un minimum à savoir!"

Retrouvez la suite de cet article dans votre Femmes d'Aujourd'hui du 29 août 2013.

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