Les conséquences sur le développement de l'enfant sont multiples. © Skitterphoto/Pexels

La guerre angoisse mon enfant, comment le rassurer?

Les infos à la télé, dans les journaux, sur les réseaux sociaux… n’échappent pas aux enfants. Ils sont aujourd’hui confrontés aux nouvelles venues d’Ukraine. Un climat qui, même à quelques milliers de kilomètres, les angoisse. Comment les rassurer?

Dans le magazine n°12 de Femmes d’Aujourd’hui (24/03), Jean-Yves Hayez, psychiatre pour enfants et adolescents et professeur émérite à l’UCL, expliquait que dès l’âge de 3 ans, l’enfant attrape au vol des mots, des bribes d’informations, des images… Et s’ils ne sont pas expliqués, les angoisses peuvent naître et croître. Avant l’âge de 8 ans, le spécialiste indique qu’il faut utiliser des propos simples pour parler d’un conflit comme celui qui sévit actuellement en Ukraine: “Des méchants attaquent un pays loin d’ici et ce n’est vraiment pas bien. On va les gronder très fort”.

Pour apaiser cette anxiété, Élisabeth Deladrière, psychologue clinicienne, nous livre ses conseils concrets. Si cette angoisse empire et ne cesse pas pour votre petit bout, elle rappelle qu’il est important de prendre rendez-vous chez un(e) professionnel(le) de la santé mentale pour éviter que la situation devienne compliquée pour lui.

Lire aussi: Mon enfant a peur d’Halloween, comment apaiser ses angoisses?

L’écouter, l’aider à mettre des mots sur ses angoisses et rassurer

En tant que parent, il est primordial d’ouvrir un espace de parole à l’enfant et de lui poser des questions sur son état émotionnel:

  • Comment te sens-tu?
  • Qu’est-ce que ton corps te dit en ce moment?
  • Qu’est-ce que ta tête te dit?
  • Quelle émotion ressens-tu? De la colère? De la tristesse? De la peur?
  • Qu’est-ce que tu veux faire avec toutes ces émotions?

“C’est très important d’éviter la suppression émotionnelle dans ces moments-là”, insiste Élisabeth Deladrière. “Par là, on entend d’éliminer les phrases ‘ne pleure pas, ça va passer’ ou ‘ne t’inquiète pas, ça va aller’. Sinon, l’enfant aura tendance à nier ses propres émotions et à angoisser davantage”. À l’inverse, la psychologue explique qu’il faut l’aider à formuler ses émotions par rapport à ce qu’il décrit et ce qu’il ressent: “tu sembles fâché”, “tu es en colère” ou encore “c’est de la tristesse que tu ressens en ce moment”.

Pour rassurer l’enfant, il n’y a pas de formule magique mais c’est important de trouver les mots justes pour qu’il régule ses émotions. Et puis surtout, lui rappeler qu’on sera toujours là pour lui et avec lui. “Que la guerre, ce n’est pas drôle, mais qu’on sera toujours présents en tant que parents”.

12 exercices efficaces pour vaincre l’anxiété

Pour apaiser les angoisses d’un enfant, Élisabeth Deladrière dévoile douze exercices simples:

  • Proposer un câlin, un contact physique.
  • Offrir un livre sur les émotions, pour que l’enfant comprenne ce qu’il ressent.
  • Lire un bouquin pour enfants qui aborde le sujet de la guerre.
  • Regarder des vidéos courtes de méditation pour les jeunes.
  • Appliquer des exercices de respiration. Faire cinq à dix respirations lentes, en imaginant par exemple qu’une bille traverse tout le corps.
  • Penser à quelque chose ou quelqu’un qu’on aime.
  • S’installer dans une pièce, au calme.
  • Mettre en place l’exercice des cinq sens: énumérer cinq choses qu’il voit, quatre sons qu’il entend, trois objets qu’il touche, deux odeurs qu’il sent et une saveur qu’il goûte.
  • Bouger pour évacuer.
  • Regarder des photos de personnes qu’on aime.
  • Faire des dessins ou des jeux avec un adulte.
  • Partir à la rencontre des réfugiés ukrainiens et surtout les enfants. Jouer avec eux pour permettre à l’enfant de voir qu’ils vont bien.

Tous ces exercices sont des manières de détourner l’attention ou de diminuer l’anxiété. Ils peuvent être additionnés ou un seul peut suffire à calmer l’angoisse du bout de chou.

Lire aussi: Rentrée: l’astuce parfaite pour surmonter l’angoisse de la séparation

Un bon exercice pour toute la vie

Toutes les personnes proches de l’enfant, que ce soit les parents ou les enseignants, peuvent déterminer s’il est angoissé. Pour cela, il faut être attentif et attentionné. “L’anxiété peut s’observer lorsqu’il y a un changement de comportement, que le sommeil est perturbé, qu’il a peur de sortir ou qu’il ne parle plus beaucoup”. Ce n’est pas toujours facile à détecter, c’est donc important de poser des questions et de demander comment votre bambin se sent… Il pourra alors poser des mots sur ses ressentis. Un exercice important qui lui permettra de mieux se connaître et de savoir comment réagir tout au long de sa vie.

 

 
 
 
 
 
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