Véronique Vermeeren, créatrice de la marque belge de lin Lina Luxe
Laetizia Bazzoni

Linaluxe: la marque de lin made in Belgium

Véronique confectionne du linge de maison à partir de fibres de lin européen, reconnu pour son excellence et ses propriétés naturelles exceptionnelles. Cette artisane passionnée nous reçoit dans son atelier nivellois.


Dans son atelier installé au fond de son jardin de Thines, non loin de Nivelles, Véronique Vermeeren boucle le merveilleux voyage européen du lin. Au milieu de 9m2, elle confectionne pour sa propre marque Lina Luxe des nappes, sets de table, essuies de bain et de vaisselle, draps, rideaux… “Le lin est une matière vivante qui absorbe, respire, réagit à l’humidité, à la lumière. Avant de commencer une création, je laisse 
le tissu se reposer une nuit pour mieux le travailler. 
Il faut être à l’écoute de cette noble matière”. Son tissu, d’une incroyable qualité, provient de tiges de lin qui se sont renforcées au gré du vent et de la pluie balayant les côtes françaises et belges.

Le lin, une odyssée européenne

Véronique déploie un rouleau de tissu gris chiné à carreaux noirs. Il s’élève avec grâce et dégage un agréable parfum de linge frais avant de retomber avec assurance, sans un pli sur le plan de travail. “Je crois que j’ai atteint la perfection… Je ne pourrais pas obtenir mieux”, s’enthousiasme-t-elle. Cette qualité, l’entrepreneure la doit à son travail de recherche pour trouver le bon fournisseur. “J’ai mis cinq ans avant de le dénicher. 
La filière du lin est un milieu très fermé où l’on vous met à l’épreuve. Il faut établir des relations de confiance avec les tisseurs”. Aujourd’hui, Véronique travaille avec deux partenaires, l’un situé en France et l’autre en Lituanie, pays qui partage avec la France et la Belgique (les deux plus grands producteurs de lin) la tradition et le savoir-faire du lin. Si aujourd’hui il n’en produit plus autant qu’avant, il héberge cependant la célèbre filature italienne Linificio, l’une des rares en Europe. “Mon lin est donc certifié par le label ‘Masters of Linen’ qui garantit que les différentes étapes du fil, de la graine à son anoblissement, sont européennes. La boucle est ainsi bouclée’, sourit Véronique. Depuis sa culture près des côtes françaises, belges ou hollandaises, il termine son chemin entre ses mains, dans le petit village de Thines.

Un textile, de multiples savoir-faire

Ni irrigation, ni engrais, ni pesticides: la culture du lin
 est l’une des moins polluantes de l’industrie textile. 
Si la fibre puise sa force dans les éléments de la nature comme le vent et la pluie, elle exige toutefois une série de savoir-faire très spécifiques pour se transformer en tissu. Un processus de fabrication que Véronique connaît sur le bout des doigts. “Tout commence en avril avec les semis. Le lin a besoin de beaucoup de pluie. C’est pour cette raison qu’il est essentiellement cultivé dans les régions au climat océanique, sur une bande côtière qui s’étire de la Normandie jusqu’aux Pays-Bas”. La plante met 100 jours à pousser. En juillet, les tiges sont arrachées et non pas coupées, un détail qui a toute son importance, explique l’artisane. “On utilise la tige entière depuis sa racine, elle peut mesurer jusqu’à 1m. C’est ce qui fait sa force par rapport au coton,
 dont les fibres ne font que 4 cm. Plus elles sont longues, moins le tissage comportera de nœuds et de frottements, qui finissent par user le tissu”. Le lin est ensuite déposé à même le sol, où il va rester quelques semaines pour la période du rouissage. “Grâce à une alternance de pluie et de soleil, un champignon se développe dans la terre et attaque la tige du lin, ce qui facilite le détachement de la paille”. Fin août, les ballots de lin partent
 en usine de teillage. “Les tiges sont fractionnées pour séparer la paille de la fibre, avant d’être peignées, filées et tissées. Ces trois dernières étapes sont souvent réalisées en Chine. Pour éviter ce détour, j’ai choisi de travailler avec la filature italienne basée en Lituanie”.

Un textile, de supers propriétés

Qui n’a pas hérité de linge de maison? Celui en lin a traversé les générations pour se retrouver encore aujourd’hui dans nos armoires. “Mais le lin avec lequel
je travaille n’a plus rien avoir avec celui du temps de nos grands-mères”. En effet, Véronique confectionne ses créations à partir d’un lin lavé qui a subi un procédé industriel de lavage et de séchage qui le rend plus doux et plus malléable. “Les techniques ont énormément évolué, notamment dans la gestion de la tension du tissage”. Outre sa robustesse, le lin jouit d’une panoplie de qualités qui en font un textile extrêmement pratique. Le linge de lit est thermorégulateur, c’est-à-dire qu’il conserve la chaleur en hiver et reste frais en été. Le lin est aussi hypoallergénique. “Sa texture fait que les acariens et autres bactéries ne s’accrochent pas aux fibres. On évite donc les allergies et les mauvaises odeurs. C’est pour cette raison qu’un lavage à 40 °C degrés suffit”. Sa capacité absorbante est appréciable dans la salle de bains, mais aussi en cuisine où il fait de remarquables essuies de vaisselle. “Il s’agit d’un tissu qui respire. 
Il absorbe l’humidité mais sèche aussi très vite”. Enfin, sa texture ne retient pas les taches, ce qui facilite l’entretien des nappes et autres linges de table.

Les projets de Véronique? Agrandir son atelier dans
 le jardin pour recevoir les clients. Et mettre au point de nouveaux produits: “Je suis en train de tester un plaid en lin mélangé avec de la laine pour la prochaine saison d’hiver. Et je vais aussi proposer quelques pièces avec des teintures naturelles”.

Comment reconnaître un lin de qualité?

Tout d’abord, en le soupesant. Le lin vendu dans les grandes enseignes de décoration pèse souvent entre 160 et 170 g/m2. Véronique travaille, elle, avec du 195 g/m2! “Plus le lin est lourd, meilleure sera sa tenue, surtout pour le linge de lit”.
 Les différentes trames de tissage confèrent aussi certaines propriétés intéressantes selon l’usage du tissu. “Pour le prototype de plaid que je suis en train de tester, j’ai choisi un tissage en chevrons: il donne un joli motif mais rend aussi le tissu plus dense”. Quant aux essuies, le tissage est réalisé avec un fil sur deux, ce qui renforce sa capacité d’absorption.

Les idées reçues sur le lin

Véronique prend plaisir à détricoter quelques idées reçues sur ce tissu de grand-mère.

  • Le lin est rêche? Avec la technique du lin lavé, il est beaucoup plus doux.
  • Le lin se froisse? Ce n’est pas une fibre élastique, il faut l’accepter tel qu’il est. Certes, un lin de qualité se froisse un peu mais il ne marque pas!
  • Le lin rétrécit? Le lin lavé a déjà été traité en machine, il ne bougera donc plus.

Plus d’infos: linaluxe.com

 

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