Burn after writing, le neo-journal intime
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Burn after writing, le come-back du journal intime et ses bienfaits

Parler de soi, rien qu’à soi: voilà ce que propose Burn after writing, sorte de questionnaire de Proust géant à remplir avant de le brûler. Une façon de garantir le secret de vos confessions les plus intimes.

Paru en 2014 dans une quasi-indifférence, Burn after writing connaît un succès tardif en 2019 grâce à une influenceuse sur TikTok qui en fait la promotion. Un drôle de paradoxe pour un livre qui invite à s’extraire des réseaux pour ne se confier qu’à soi-même et retrouver enfin l’honnêteté perdue. Décryptage avec Pascale Hoyois, écrivaine et animatrice d’ateliers d’écriture.

Questionnaire de Proust revisité

“Ma vie en trois phrases”, “Mes premières fois”, “Le livre qui a eu le plus d’influence sur ma vie”, “La chose la plus difficile que j’aie jamais réalisée”, “Ce qui me fait frissonner de plaisir”, “Le responsable de ma plus grande blessure”… Voilà autant de questions auxquelles ce petit guide de développement personnel invite à répondre. Une façon de guider le travail d’introspection en évitant l’angoisse de la page blanche du journal intime. “Dire quel est son plat ou sa couleur préférée a peu d’intérêt, mais répondre à des questions plus profondes permet d’explorer son identité”, nuance Pascale Hoyois. Ce concept de test de personnalité n’est pas nouveau et ressemble à s’y méprendre au questionnaire de Proust. Le jeune écrivain âgé de 15 ans aurait découvert ce jeu de confessions intimes alors très à la mode dans l’Angleterre du 19e siècle. Le manuscrit original avec les réponses et les modifications apportées par Marcel Proust a été découvert en 1924.

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À la recherche de l’honnêteté perdue

À l’heure des réseaux sociaux qui nous poussent à faire étalage de notre vie privée et la mettre en scène telle une campagne publicitaire, le salut viendrait peut-être de l’intimité retrouvée. Écrire ses propres quatre vérités et ne pas les exposer au regard des autres: c’est le contrat que propose Sharon Jones, cette graphiste inconnue du nord de l’Angleterre qui a imaginé Burn after writing, ce questionnaire de Proust revisité que l’on peut – comme son nom l’indique – conserver, jeter ou même brûler une fois complété. Alors que tout ce qu’on écrit et publie aujourd’hui est susceptible de laisser une trace sur la toile ou dans la jungle des données personnelles, l’idée de brûler ses écrits permet de reconstituer ce qu’on aurait perdu: le secret. Condition indispensable pour garantir une totale franchise dans les réponses que l’on donne. Si jeter au feu son carnet est surtout un geste symbolique, on peut aussi simplement se promettre de ne le faire lire à personne, suggère Pascale Hayois. “Relire ce qu’on a écrit participe aussi de la démarche thérapeutique. On mesure mieux ainsi le chemin parcouru et c’est gratifiant. C’est aussi un bon moyen de travailler la mémoire”.

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Le culte du soi

On connaît les vertus de l’écriture: mettre des mots sur ses émotions, formuler ses pensées et les organiser sous forme de phrases aide à y voir plus clair. Comme on range son bureau avant d’entamer un projet important, apposer noir sur blanc ce qu’on a au fond du cœur permet d’ordonner ses idées pour mieux avancer. Mais l’écriture thérapeutique peut revêtir d’autres formes que l’autobiographie. Pascale Hoyois porte d’ailleurs un regard critique sur la démarche un peu autocentrée de Burn after writing. “C’est bien aussi de pouvoir se détacher de soi. La fiction oblige à ouvrir son esprit, à s’ouvrir aux autres, à développer son empathie et ça fait beaucoup de bien. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne met pas de soi dans une histoire. De même qu’à l’inverse, un journal intime fait aussi appel à l’imagination. On peut vivre les mêmes événements, jamais on ne les racontera de la même manière”. Ce qui n’est pas le cas, lorsqu’il s’agit de répondre à un questionnaire avec quelques mots ou adjectifs.

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