baisse désir — Une libido en berne est le premier motif de consultation chez les sexologues. © Freepik

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Baisse de libido? 2 sexologues vous aident à retrouver le feu

Par Christelle Gilquin

hier

Après x années de couple et de journées bien chargées, il arrive que la libido soit en berne. Or, il suffit parfois de peu pour la relancer. Des sexologues nous guident pour remettre du piment sous la couette.

Le garant d’un couple de longue durée à l’heure actuelle? Ce n’est plus, selon Cécilia Commo, sexologue, thérapeute de couple et autrice de J’ai envie… Moi non plus, ni l’amour, ni les normes sociétales, ni la religion, mais bien le désir sexuel. Il suffit que votre partenaire vous dise: “Je n’ai pas envie” pour qu’immédiatement, vous y voyiez une preuve de désamour. Ça vous parle?

Perte de libido, le 1er motif de consultation

Malgré l’importance de la sexualité dans le couple, une libido en berne est un problème très courant, surtout chez les femmes. Elle constitue même le premier motif de consultation chez un sexologue. Dans son livre, Cécilia Commo cite ce chiffre: les femmes en couple sont 70% à déclarer que leur conjoint a plus souvent envie de faire l’amour qu’elles.

Une énergie qui ne demande qu’à circuler

La sexologue n’est pas inquiète. Pour elle, la libido est une énergie qui ne demande qu’à circuler, mais qui est parfois complètement bloquée, étouffée par des freins et des obstacles. Surtout chez la femme, dont le désir est par nature plutôt réactif (il vient en réponse à une sollicitation et dépend très fort du contexte), alors qu’il est plus spontané chez la majorité des hommes. Sa recommandation? Ne pas rester passive face à cette libido en berne et prendre les choses en main. Voici quelques conseils.

1. Soignez le contexte

Cécilia Commo l’a constaté à de nombreuses reprises: en matière de désir, les femmes ont un mot d’ordre: le contexte. Pour que le désir éclose, il faut à la fois un contexte intérieur favorable (pas de stress, pas de complexe, pas de sentiment d’insécurité) et un contexte extérieur propice (pas d’enfant qui court dans le couloir, pas de réveil aux aurores le lendemain). Elle le rappelle: si les hommes font l’amour pour se détendre, les femmes ont besoin d’être détendues avant de faire l’amour.

2. Connectez-vous

Quand on lui demande des clés pour booster sa libido, Julie Pollet, sexologue et thérapeute de couple à Genappe, donne rarement des conseils pratiques directement ciblés sur la sexualité. “Il est d’abord important de prendre soin de soi et de son corps, dit-elle. Car plus vous allez vous sentir bien, plus vous aurez la possibilité de ressentir le désir.”

Prendre soin de sa relation aussi, bien entendu: continuer à se regarder, être attentif à l’autre, s’échanger des petits mots ou des attentions. “J’entends souvent les couples me dire qu’ils n’ont pas vraiment le temps pour eux, courant entre le boulot et les enfants. Or, un des secrets des couples heureux, c’est justement d’avoir des rituels, des moments rien qu’à 2, des rendez-vous qui font sens et qui rappellent pourquoi on est ensemble. En nourrissant leur couple, ils nourrissent leur désir sexuel.”

3. Reposez-vous

Le déficit de sommeil des femmes est presque 20% supérieur à celui constaté chez les hommes. Or, des chercheurs australiens ont noté que la fatigue était plus fortement liée à une baisse du désir sexuel chez les femmes que chez les hommes. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire… Au lit!

4. Et si on retrouvait un peu de légèreté?

C’est peut-être un scénario que vous connaissez: vous n’avez pas envie, mais vous avez peur que votre partenaire soit frustré si vous lui dites non. Alors, vous cédez quand même, mais il sent que vous n’en avez pas vraiment envie, ce qui ne le rassure pas… Voilà que ce qui avait commencé par une “simple” différence de désir se transforme en remise en question conjugale!

Les hommes font l’amour pour se détendre, les femmes ont besoin d’être détendues avant de faire l’amour.

“Rappelez-vous que la sexualité est un jeu, tempère Julie Pollet, et non un enjeu. Plus vous allez la voir comme un problème, pus elle va devenir un problème et moins vous allez retrouver le désir.” Ne dites pas oui si vous pensez non.

5. Développez votre imaginaire érotique

Selon le célèbre sexologue français Sylvain Mimoun, “le cerveau est la première zone érogène”: ce sont en effet les émotions, mais aussi l’imaginaire et les fantasmes qui activent le désir. N’hésitez donc pas à vous faire des films (qu’importe s’ils intègrent Regé-Jean Page, votre ex ou la professeure de maths de votre fils) et à enrichir votre imaginaire grâce à des romans, des podcasts, des séries…

6. Communiquez sur vos ressentiments

L’ennemi juré de l’érotisme, selon Cécilia Commo? Le ressentiment! “Il est sournois, écrit-elle. En silence, il contamine le désir, creuse un fossé invisible et distend peu à peu les liens qui unissent. Il est le fruit amer d’une lente accumulation de colères, de déceptions ou de frustrations latentes.” Même si les années ont passé, il n’est jamais trop tard pour remettre un ressentiment sur le tapis. Être entendue dans votre mal-être (et peut-être recevoir un “je suis désolé” salvateur) pourrait bien débloquer vos freins.

7. “Que voudrais-tu changer?”

C’est LE conseil classique, et pourtant, c’est aussi et sans doute celui qui met le plus la pression. “La surprise, constate Cécilia Commo, c’est facile pour les gens qui sont très créatifs, mais tout le monde ne l’est pas, et pour ceux-là, l’injonction de ‘remettre de la surprise dans son couple’ est compliquée.”

Selon la pro, il suffit pourtant de formuler la requête de manière simple et positive: “Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais changer dans la façon dont nous faisons l’amour?” L’autre peut alors répondre: “Non, tout va bien, il n’y a rien à changer” ou s’engouffrer dans la brèche et parler de ses envies.

Me time!

Un dernier conseil: partez à la découverte de vos sources de plaisir et de vos zones érogènes. Si vos étreintes amoureuses sont épanouissantes, nul doute que le désir de les multiplier sera davantage au rendez-vous.

À lire

J’ai envie… Moi non plus, Cécilia Commo, éd. Albin Michel, et Pas envie ce soir, Jean-Claude Kaufmann, éd. Les liens qui libèrent