
Journal d’une séparation, 1 an après: “Comment j’ai réappris à vivre seul(e)”
5 femmes et un homme racontent comment ils ont vécu la première année qui a suivi leur séparation. Et où cela les a amené, 365 jours plus tard.
Chacun son parcours, chacun son histoire, mais tous savent qu’ils ont pris la bonne décision en se séparant. Ce moment-clé de leur vie les a fait se remettre en question et les a fait évoluer.
Julie (35 ans) ne regrette pas… mais ses enfants lui manquent
“J’ai été la première de mon groupe de copines à me marier, la première à avoir des enfants… et la première à divorcer. Ça a été hyper compliqué à gérer. J’ai vécu 20 ans avec mon ex, on a grandi ensemble, on a vécu de super moments, mais notre relation était au point mort. Le jour où je suis partie – après une énième grosse dispute – j’ai pris une chambre d’hôtel bon marché à quelques kilomètres de la maison. J’y suis restée 2 mois, c’était horrible…. J’étais isolée, loin de ma maison et de mes enfants, que je ne voyais que de temps en temps, lorsqu’il faisait assez beau pour sortir de ma chambre.”
La séparation, le bon choix
“Et pourtant, même si je me sentais mal, je savais que j’avais fait le bon choix. J’étais sereine, en accord avec mes valeurs. Mes amis m’ont avoué plus tard qu’ils ne me reconnaissaient plus les dernières années de ma vie de couple. J’étais comme éteinte. Ado, je rêvais d’aventures, de voyages et de longues randonnées. Tout ce que je ne faisais plus! Ce n’est pas la faute de mon ex, c’est moi qui me sentais perdue. Il m’a fallu du temps pour me retrouver. Un processus de deuil n’est pas linéaire. Il y a des hauts et des bas. Les premiers mois, j’ai souffert de terribles insomnies. Il n’y a rien de plus triste qu’une chambre d’hôtel vide – et plus tard un appartement – quand une longue nuit de chagrin vous attend. Je me sentais super mal. Aujourd’hui ça m’arrive encore, mais c’est de plus en plus rare.”
Un manque immense
“Ce qui me manque le plus, ce sont mes enfants. Je ne m’habitue pas à leur absence. Ne pouvoir les voir qu’une semaine sur 2, tout simplement parce que je n’arrivais plus à vivre avec leur papa, je trouve ça profondément injuste. Et je me sens coupable aussi… J’essaie de le gérer, tant bien que mal. La semaine où ils ne sont pas là, j’essaie de m’occuper à l’extérieur. Les dimanches sont les plus difficiles: la plupart de mes amis ont leurs occupations de leur côté et je me retrouve avec de longues heures vides devant moi.
J’ai retrouvé la sérénité qui m’avait tant manqué.
Je n’aurais jamais cru que j’allais devoir tout recommencer à zéro à mon âge. Avant la séparation j’avais tout: une maison, de l’argent de côté, une famille. Aujourd’hui je n’ai plus qu’un appartement de location… et mes fils. Mais je suis fière malgré tout. Parce que j’ai retrouvé la sérénité qui m’avait tant manqué. Et parce que j’ai créé une nouvelle maison pour mes fils et moi, où l’on se sent bien. Pour eux, pour moi… et même pour mon ex, la situation est bien meilleure qu’il y a un an. Il nous reste tant d’années à vivre… On mérite tous d’être heureux. Je remercie aussi mon réseau d’amis: c’est tellement plus facile d’être parent solo quand on est bien entouré.”
Nora (32 ans) est prête à se remettre en couple
“La première année après la séparation, je me suis complètement lâchée. Je faisais la fête tous les soirs, je vivais comme je ne l’avais plus fait depuis que j’étais en couple. Je me suis souvent réveillée avec la gueule de bois! Je pense que c’était la seule façon pour moi de gérer la séparation. Je faisais ce que je voulais, personne ne pouvait me dire ce que je devais faire ou pas. Il a fallu du temps pour que je retrouve un certain équilibre. Là, ça va mieux! Et avec le recul, je suis contente d’avoir vécu cette période intense, même si mes amis se sont fait du souci pour moi. Aujourd’hui, je sens que je pourrais à nouveau ‘atterrir’ chez quelqu’un.”
Elodie (35 ans) pense qu’elle est devenue une meilleure mère
“Je n’aurais jamais cru que j’allais dire ça un jour, d’ailleurs c’est un peu tabou, mais j’aime beaucoup le fait d’être une maman à mi-temps. J’ai 4 filles, je les adore… mais j’ai aussi besoin de temps pour moi. La semaine où elles sont chez mon ex, j’en profite: je vais manger avec des copines, et je me rends quasi tous les jours à la salle de sport. Honnêtement, c’est bien plus facile qu’avant, quand je devais courir sans cesse pour arriver à tout faire. Et je sais que mon ex est un super papa, je ne me sens pas coupable quand je lui amène les filles. Je suis sûre que je suis une meilleure mère qu’avant la séparation. Une plus chouette maman pour les filles et une plus chouette maman pour moi!”
Martine (67 ans) se sent libérée
“J’ai été mariée 38 ans avec mon ex. J’ai été malheureuse pendant des années, mais j’ai attendu que mes enfants soient grands pour quitter leur père. C’est lorsqu’on m’a diagnostiqué un cancer du sein que j’ai pris ma décision. Ça m’a fait prendre conscience que la vie est précieuse et que chaque moment compte. Je ne voulais pas continuer à vivre comme je le faisais.”
Quitter car l’amour a disparu
“Quand j’ai expliqué à mon ex que je voulais divorcer, il m’a demandé si j’avais quelqu’un d’autre. La vérité était encore plus dure à entendre: je le quittais parce que je ne l’aimais plus. Les mois qui ont suivi ont été horribles. Il m’injuriait, impliquait nos enfants dans nos disputes et a même essayé d’attenter à ses jours. Mais j’étais bien conseillée. J’ai déménagé, j’ai acheté des meubles en seconde main et j’ai coupé les chaînes qui me reliaient à lui depuis près de 40 ans. Ça n’a pas été simple. Qui étais-je sans lui? Qu’est-ce que je voulais vraiment… J’ai dû réapprendre à vivre étape par étape. Je suis partie en week-end toute seule, j’ai redécouvert la liberté, l’absence de sentiment de culpabilité ou d’inquiétude en rentrant chez moi. Le bonheur! Financièrement ce n’est pas facile. Notre maison n’est pas encore vendue et je n’ai pas d’argent de côté. Mais ma santé mentale vaut plus que tout l’or du monde.”
Aimer à nouveau: oui, cohabiter: non
Même si je suis super heureuse d’avoir franchi le pas, je ne regrette pas de ne pas l’avoir fait plus tôt. Tout n’était pas négatif dans notre histoire de couple. En 38 ans, on a construit des choses ensemble. Mais les dernières années, je devais vraiment me forcer pour faire l’amour. Je suis contente qu’aujourd’hui mon corps m’appartienne à nouveau.
Le sexe ne me manque pas vraiment – il existe des jouets très efficaces qui font le job.
Le sexe ne me manque pas vraiment – il existe des jouets très efficaces qui font le job. Après une année de solitude, il y a à nouveau de la place pour quelqu’un dans ma vie, même si je ne veux plus de cohabitation. Quand mon grand-père est mort, ma grand-mère était plus jeune que moi aujourd’hui. Mais elle m’a toujours dit: ‘Je ne laverai plus jamais de caleçons et de chaussettes d’un autre homme.’ Je ressens la même chose. Plus jamais je ne veux dépendre de quelqu’un. Je ne savais pas que j’avais autant de force. C’est le message que je voudrais faire passer à toutes celles qui passent par là. Je vis l’automne de ma vie… et normalement je déteste l’automne. Mais moi, et personne d’autre, je vais faire de cet automne le plus ensoleillé qu’on puisse imaginer.”
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Nathalie (51 ans) vit à nouveau en couple
“Si vous m’aviez dit il y a un an que j’aurais un nouvel homme dans ma vie, avec 2 filles en prime, je ne l’aurais pas cru. Et pourtant…”
Au début, c’était l’enfer
Quand mon ex m’a dit qu’il avait quelqu’un d’autre, ma vie s’est effondrée. Nous avions vécu 33 ans ensemble, je pensais que notre couple était parfait, mais ce n’était pas le cas . Et il n’y a pas grand-chose à tenter quand votre conjoint vous dit que c’est fini et qu’il est amoureux d’une autre depuis 9 mois. J’ai vécu un enfer. Notre maison a dû être vendue et j’ai dû partager les enfants, une semaine sur 2. C’était profondément injuste. J’avais tout fait pour la famille durant des années, c’était moi qui allais chercher les enfants à l’école, qui cuisinais, qui m’occupais de tout… Et là, c’était comme si les compteurs étaient remis à zéro.
Vers la guérison et un environnement serein
“Les premiers mois, j’ai été infecte: je critiquais mon ex devant les enfants et voulais qu’ils prennent parti pour moi. Je ne pouvais pas accepter qu’il ait droit à leur amour. Il m’a fallu du temps pour comprendre que ces pensées négatives n’étaient bonnes pour personne. Ni pour les enfants, ni pour moi. J’ai fait un travail pour dépasser ma haine, je n’y suis pas encore tout à fait arrivée, mais je suis en bonne voie.”
La rencontre qui a tout changé
“Finalement, j’ai rencontré quelqu’un. Il est gentil, il me comprend et prend soin de moi, comme mon ex ne l’a jamais fait. Je n’aurais jamais imaginé que ça pouvait arriver, et certainement pas aussi vite… mais j’ai voulu donner une chance à cet amour. Je compare souvent mes 2 vies de couple. J’ai été follement amoureuse de mon ex, j’ai fait beaucoup de choses avec lui. Aujourd’hui, je vois les choses autrement. Je ne veux plus tout contrôler, je lâche prise. J’habite chez mon homme et ses filles, mais garde une certaine distance. C’est beaucoup plus sain, pour tout le monde. Avant, je piquais parfois des crises quand la cuisine ou la salle de bains étaient en désordre. C’est vraiment le genre de choses qui ne m’arriverait plus.
L’année que je viens de passer m’a appris que je suis plus forte que je ne le pensais.
Pourtant, tout n’est pas simple pour autant. Je suis à nouveau en train de construire quelque chose, et ça m’angoisse. Parce que je pourrais à nouveau tout perdre… Une perspective glaçante… même si l’année que je viens de passer m’a appris que je suis plus forte que je ne le pensais. Si ça ne marche pas, je recommencerai à nouveau. Je l’ai fait une fois, je pourrais le refaire.”
Jonathan (45 ans) a appris à s’occuper de ses enfants
“Les premiers mois après mon divorce, j’ai pataugé. J’étais submergé de tristesse et j’avais l’impression que je n’arriverais pas à m’en sortir sans ma femme. Je ne savais pas ce que c’était d’habiter seul, j’avais directement emménagé chez elle en venant de chez mes parents. J’ai toujours participé aux tâches ménagères, je nettoyais, j’allais faire les courses, je faisais la lessive… Mais s’en occuper tout seul, ça changeait tout. Couper les ongles des enfants, démêler les cheveux de ma fille, sécher les vêtements de mon fils à temps pour qu’il puisse aller au football… Tout me stressait. Ce n’était vraiment pas évident de reconstruire ma vie dans ces conditions.”
Trouver une routine familiale
Les premiers mois après la séparation, j’ai eu l’impression que c’était beaucoup plus facile pour mon ex de rebondir que pour moi. Les femmes savent souvent mieux s’entourer, en tout cas j’avais l’impression qu’elle avait un réseau autour d’elle prêt à l’aider. Quand j’en parle à des amis divorcés, ils me disent la même chose.
Aujourd’hui pourtant, j’ai réussi à trouver ma routine. Il n’est pas question d’une nouvelle compagne, ma vie me satisfait. Je sais qui sont mes amis, je m’occupe de ma maison et j’ai une prise sur mon existence. La vie a pris un tournant que je ne voulais pas, mais je suis curieux de savoir ce que la ligne droite qui suit va m’apporter.”
Texte: Lisa Gabriels et Susanne Gauder
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