Quand les animaux sauvent des vies: 5 femmes racontent leur incroyable histoire
Face à la perte, à la maladie ou à la peur, certaines ont trouvé un soutien inattendu: un animal qui apaise, rassure, voire lance l’alerte. 5 lectrices racontent comment cette présence fidèle a transformé leur vie.
On le sait: le chien est le meilleur ami de l’homme. Mais quand il endosse son rôle de chien d’assistance, il devient bien plus qu’un compagnon: il se transforme en véritable héros du quotidien. Et il n’est pas le seul! Chat, cheval… D’autres animaux révèlent aussi des dons étonnants pour guérir nos plaies… et parfois même nous sauver la vie.
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Marie, 31 ans: “Mon chien a fait avancer mon diagnostic”
“À 17-18 ans, j’ai commencé à faire des crises convulsives assez impressionnantes. Même si on ne voyait rien sur l’électroencéphalogramme, les médecins en ont conclu que je souffrais sans doute d’épilepsie. S’en sont suivies 10 longues années de traitements, d’examens, d’errance médicale, d’effets secondaires. On a même fini par me dire que c’était peut-être d’ordre psychiatrique… Bonjour la stigmatisation!
Après une crise plus violente que les autres, où je me suis retrouvée par terre pendant plusieurs heures sans pouvoir appeler à l’aide, j’ai introduit une demande pour avoir un chien d’assistance auprès de l’asbl Os’mose. Celle-ci forme et remet gratuitement des chiens d’assistance à des personnes à mobilité réduite, des enfants porteurs d’un handicap mental, mais aussi à des personnes épileptiques ou diabétiques.
Looping, mon golden retriever, a d’abord été formé à la détection de crises d’épilepsie pendant 2 ans, au sein d’une famille d’accueil. Je l’avais déjà rencontré une fois ou l’autre, mais quand j’ai su qu’il m’avait été attribué, nous avons commencé à construire notre relation. Il y a eu tout de suite entre nous comme une évidence, une complicité naturelle. Il est vite devenu mon ombre, mon ‘pot-de-colle’, mon loulou d’amour.
Un comportement étrange
Au bout de 3 mois de cohabitation, Looping s’est mis à avoir des comportements étranges: par moment, il me fixait intensément, grognait, puis se mettait à aboyer. Je pensais qu’il m’alertait sur des futures crises d’épilepsie… sauf qu’il n’y avait pas forcément de crise après.
C’est à cette période qu’on a commencé à soupçonner que je ne souffrais peut-être pas d’épilepsie, mais d’un trouble de la glycémie. L’idée ne venait pas de nulle part: petite, j’avais connu de fortes variations de poids sans explication, au point d’être suivie à la clinique de l’obésité. On avait bien décelé un hyperinsulinisme sévère, mais on l’avait attribué à mon surpoids. Et si c’était la glycémie qui était la cause de tous mes problèmes?
Grâce à lui, on a découvert que je ne souffrais pas d’épilepsie, mais d’un trouble de la glycémie
J’ai la chance d’avoir désormais à mes côtés la Dre Françoise Heureux, médecin endocrinologue, qui est très à l’écoute et qui ne lâche rien. Elle m’a demandé de vérifier systématiquement ma glycémie. Le constat a été incroyable: chaque fois que mon chien lançait l’alerte, j’avais une chute de glycémie. Depuis 2 ans, on sait que mon corps produit, sans raison connue, des hypoglycémies aléatoires – parfois jusqu’à 30 par semaine – sans que je sois diabétique et sans que je perçoive les signes d’alerte habituels (pâleur, vertiges, sueurs froides) tant mon organisme s’y est habitué.
Plus de crise depuis 15 mois
Je n’ai toujours pas de nom précis à ma maladie, mais Looping a permis de faire avancer mon diagnostic d’un pas de géant. Le comble, c’est qu’il n’a même pas été formé pour détecter les hypoglycémies. C’est le cas depuis. Au lieu d’aboyer, il pousse sur un bouton ou sur ma jambe. Et il adapte sa réaction selon que la glycémie est simplement basse ou dangereusement basse. Une histoire d’odeurs, paraît-il, liées à des changements hormonaux que son flair capte dans ma sueur, ma salive ou mon haleine.
Ma vie a bien changé depuis que Looping est entré dans ma vie. Avant, je pouvais faire 2-3 crises par semaine, voire même plusieurs par jour. J’essayais d’être raisonnable avec les sorties, mais je dépassais souvent mes limites. Je suis quelqu’un qui aime vivre, rire, profiter. Mais j’en ai payé le prix plusieurs fois: j’ai été hospitalisée à plusieurs reprises, parfois en soins intensifs.
Aujourd’hui, Looping me permet de vivre une vie à peu près normale. Grâce à lui, je n’ai plus eu de crises depuis 15 mois. Lorsqu’une hypoglycémie s’annonce, il m’alerte en moyenne 40 minutes à l’avance. Si elle est légère, je mange quelque chose de sucré en continuant mes activités. Si elle est forte, je m’accorde une pause. J’ai pu reprendre les concours complets d’équitation – saut, cross, dressage – un rêve que je pensais perdu. Le sport m’aide à stabiliser ma glycémie et m’apporte un équilibre moral essentiel. Je travaille désormais à mi-temps, ce qui me permet d’allier mon métier, mes loisirs et mes nombreux rendez-vous médicaux.
Des pauses bien méritées
Looping et moi partageons plein d’activités ensemble: du vélo, des balades avec ma jument, des visites au centre Os’mose pour qu’il voie ses copains, ses éducateurs, sa famille d’accueil… Je lui dois bien ça. Mon état le fatigue, surtout lorsque les hypoglycémies se multiplient. Je veille à lui offrir des moments sans moi où il peut se déconnecter totalement. C’est dans ces moments-là que je réalise à quel point je ne pourrais plus vivre sans lui. Quand il est là, je peux relâcher ma vigilance puisqu’il prend le relais. Cela fait maintenant 3 ans que ce chien me sauve la vie chaque jour. Sans lui, je ne serais probablement pas là pour témoigner de mon parcours. Il est ma bouée de sauvetage.”
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Infos: Os-mose.be
Valérie, 47 ans: “Les chevaux sont le meilleur traitement du monde”
“J’ai toujours eu des chiens. Par contre, je n’étais pas du tout attirée par les chevaux. Une mauvaise expérience m’avait marquée lorsque j’avais une vingtaine d’années: on m’avait mise sur un cheval sans m’expliquer comment le gérer, et il était parti au galop. J’avais eu une peur bleur. Je m’étais dit: ‘Il n’est pas né celui qui me fera à nouveau m’approcher des chevaux.’ Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais…
L’an dernier, j’ai perdu ma maman. Elle n’avait que 69 ans. Elle avait traversé un cancer de l’œsophage et un coma de 22 semaines suite à des complications. Elle s’était remise, puis il y a 2 ans, elle a commencé à perdre ses repères, à tenir des propos qui n’avaient pas toujours de sens… Le diagnostic est tombé: Alzheimer.
Pendant 2 ans, elle a été le centre de ma vie. On s’appelait plusieurs fois par jour, j’allais lui rendre visite… Elle est décédée brutalement d’un arrêt cardiaque. Heureusement, j’ai envie de dire: elle n’a rien vu venir et n’a pas souffert.
À la mort de ma mère, je me suis effondrée
Mon papa n’étant pas en mesure de s’occuper des démarches, je me suis chargée de tout: pompes funèbres, funérailles, banque, notaire… En tant que fille unique, je me suis sentie très seule pendant cette période. Tant que je restais dans l’action, tout allait plus ou moins bien. Hélas, quand la vie a repris son cours, je me suis effondrée. Insomnies, angoisses, crises de larmes… J’ai bien essayé de reprendre le travail, mais j’en étais incapable. C’est alors qu’on m’a parlé d’équithérapie. J’étais sceptique: qu’est-ce que les chevaux allaient bien pouvoir faire de plus que mes chiens? J’avais par ailleurs déjà essayé des thérapies plus classiques, sans grand succès. La curiosité a finalement pris le dessus.
Perdre sa maman, c’est comme perdre une partie de soi. Sans les chevaux, je pense que je serais restée prisonnière de ma tristesse
Le principe de l’équithérapie est de soigner par la relation avec les chevaux. Alors que j’étais debout au milieu de la piste, les chevaux venaient me pousser doucement dans le dos ou mettre leur tête sur ma poitrine. Malgré leur taille, les chevaux ont une force tranquille. Leur simple présence est apaisante. Les caresser et écouter leur souffle calment. Ils ressentent nos émotions, les absorbent même parfois. Je pouvais aussi les brosser, leur donner à manger… Dès le premier contact, j’ai senti comme un poids en moins sur mes épaules. Depuis le décès de ma maman, j’avais remarqué que mes jambes tremblaient en permanence. Quand je suis repartie après ma 1re séance d’équithérapie, ce n’était plus le cas!
L’équithérapie, bon pour le moral
J’ai fait en tout une dizaine de séances d’équithérapie, et l’amélioration de mon moral a été fulgurante. Je ne savais pas si j’arriverais un jour à sourire à nouveau, mais rien que l’idée de les retrouver chassait mes idées noires. Sans eux, je pense que je serais restée prisonnière de ma tristesse. Perdre sa maman, c’est comme perdre une partie de soi. Là, j’ai pu reprendre mon travail, et ma vie où je l’avais laissée.
Le hasard a voulu qu’il y ait 2 grandes juments frisonnes dans la prairie à côté de chez moi: Black et Pearl. Suite à mon expérience d’équithérapie, je me suis rapprochée d’elles, et de leur propriétaire. Elles m’ont adoptée autant que je les ai apprivoisées. Il n’y a pas un jour sans que j’aille leur faire un câlin. Selon mon humeur, elles viennent me taquiner ou me réconforter. Le lien qui existe entre elles et moi est devenu essentiel.
Aujourd’hui, j’ai envie de conseiller l’équithérapie à tous ceux qui ne se sentent pas bien dans leur tête, leur vie ou leur corps. Elle peut vraiment sauver des vies. Dans ce monde qui va trop vite, je suis désormais persuadée que les chevaux sont le meilleur traitement du monde. Par leurs gestes instinctifs, ils vous font sentir qu’ils sont là, et que tout va bien se passer.”
Infos: equinergie.be.
Témoignages: elles ont aussi un superhéros poilu
Derrière chaque foyer, il existe un superhéros silencieux et poilu. Ces 3 petites histoires en sont la preuve.
Christelle: “Notre chienne a sauvé notre fille”
“Ma fille, Émilie, 2 ans, voulait se rendre dans notre jardin, accessible uniquement via un vieil escalier. Hélas, l’un de nos 2 chiens l’a bousculée et elle a glissé le long des marches. Enceinte, je n’étais pas en capacité physique de l’aider, et mon compagnon se trouvait tout au fond du jardin. Notre autre chien, de nature très protectrice, a accouru, a attrapé Émilie avant qu’elle ne termine sa chute et l’a collée contre elle. Emportée par l’élan, la chienne s’est écrasée sur le mur en bas de l’escalier, la tête éraflée et à moitié assommée. Émilie s’en est sortie un peu sonnée, avec juste quelques ecchymoses, et surtout la vie sauve. Sans notre chienne, je ne suis pas sûre qu’elle serait encore en vie.”
Sabine: “Mon chat a détecté mon cancer”
“Si je suis encore là aujourd’hui, c’est grâce à notre chat, Lou, un british shorthair au regard tendre et à l’âme extraordinaire. C’était en 2019. Je me sentais un peu fatiguée, rien d’inquiétant. Pourtant, Lou avait changé de comportement. Il venait sans cesse miauler, gratter, poser sa patte sur mon sein gauche, parfois même jusqu’à me faire mal. Dès que je m’asseyais ou que je m’allongeais, il recommençait. Quelques semaines plus tard, en prenant ma douche, j’ai senti une boule sous mes doigts. Je me suis alors dit : ‘C’est Lou, avec ses griffes, qui m’a fait une petite infection.’ Mon médecin traitant m’a rassurée en me disant que c’était juste un petit kyste. Mais Lou, lui, a continué sa ‘comédie’.
J’ai décidé d’aller voir ma gynécologue, qui m’a envoyée en urgence faire une échographie et une mammographie. Et là, en 2 minutes, mon monde s’est effondré. ‘Madame, vous avez un cancer.’ À cet instant, tout s’éclaire. Cette ‘comédie’ de Lou… c’était un cri d’alarme. Il avait senti le mal avant même que la tumeur ne se révèle. Mon chat m’a littéralement sauvé la vie. Il y a 2 mois, Lou nous a quittés. Et depuis, un grand silence a envahi la maison… Mais dans ce silence, je sens encore sa présence. Un amour comme celui-là, on n’en vit qu’un dans une vie.”
Sophie: “Mes chiens m’ont redonné le goût de vivre”
“J’ai été victime de harcèlement scolaire jusqu’à mes 18 ans. J’en ai développé des troubles du comportement alimentaire. Les autres me traitaient de Barbie cadavre, me rejetaient à la cantine, m’écartaient au cours de gym… À cette époque, nous avions adopté un petit bichon du nom de Caramel qui m’a aidée à tenir le coup. Plus tard, lors d’une rechute, c’est ma petite chienne chihuahua qui m’a redonné le goût de vivre. Après un divorce difficile, mes chiens ont encore été mes plus fidèles alliés.
Leur présence, leur affection et leur absence totale de jugement m’ont toujours permis de me sentir acceptée comme j’étais. Je leur parlais, et j’avais l’impression qu’ils me comprenaient. Quand j’étais triste, ils le sentaient et venaient me réconforter. Leur fidélité m’a offert l’amitié et le soutien que je n’avais trouvés nulle part ailleurs, sans jamais rien demander en retour. Les promenades dans la nature avec eux ont également été une véritable thérapie, m’aidant à retrouver ancrage et sérénité. Aujourd’hui, je suis épanouie dans mon métier, j’ai acheté une maison toute seule, et je suis heureuse, entourée de mon chihuahua et de mon loulou de Poméranie, mes 2 rayons de soleil.”
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