santé mentale ado
Le repli sur soi est l'un des 5 signes que votre enfant va mal. © Freepik

Santé mentale: 5 signes que votre ado va mal

Par Maria-Laetitia Mattern

Des effets post-confinement aux dérives des réseaux sociaux en passant par l’éco-anxiété, le moral des jeunes est en berne. Comment reconnaître leur malaise et prendre soin d’eux? On en parle à l’occasion de la Semaine de la Santé mentale du 6 au 12 octobre.

Les chiffres sur la santé mentale des jeunes sont inquiétants. Selon Sciensano, l’Institut belge de santé, le suicide est la première cause de décès chez les jeunes Belges. “Sans oublier qu’il y a 18 à 20 fois plus de tentatives de suicide que de suicides aboutis”, ajoute la psychologue Florence Ringlet, directrice thérapeutique de Un pass dans l’impasse, une association de santé mentale spécialisée dans la prévention du suicide.

Les chiffres sur la dépression sont tout aussi interpellants. Selon le baromètre Ipsos, sur le moral des adolescents, 40% seraient potentiellement concernés par des symptômes dépressifs plus ou moins sévères. Quant aux troubles mentaux (troubles anxieux, bipolaires, post-traumatiques, schizophrénie ou encore troubles de l’alimentation), ils concerneraient, selon l’Unicef (chiffres de 2022), plus de 16% des Belges âgés de 10 à 19 ans.

Beaucoup trop de stimulis

Selon Florence Ringlet, les causes sont multiples, formant une complexe toile de fond. “Le plus gros challenge pour les jeunes selon moi, c’est la confrontation à la masse d’informations sur un temps extrêmement court. Ils ont beaucoup trop de stimuli. C’est le cas aussi pour les adultes. Mais chez les jeunes, cette stimulation a un effet d’autant plus néfaste. Il y a tellement de réseaux de communication que cela génère chez eux une peur constante de rater quelque chose. C’est une agression permanente. Il y a de tout, tout le temps.”

Internet et les réseaux donnent une vision tronquée de la réalité.

Le problème est aussi que les jeunes sont confrontés à des informations qu’ils ne sont pas toujours prêts à recevoir. “En tant que parent, on ne peut pas toujours vérifier ce à quoi ils ont accès, il est donc plus compliqué de les protéger. En cas de harcèlement par exemple, le jeune n’a plus de répit. Et puis, il y a une perte de repères. Internet et les réseaux donnent une vision tronquée de la réalité: ils voient des YouTubeurs avec une vie soi-disant parfaite et prennent cela pour argent comptant.”

Parmi les signes que votre ado va mal, figure également l’hyperconnexion: il ne peut plus décrocher de son smartphone ou de son ordinateur. © Freepik

L’impact du covid

Enfin, même si la pandémie et le confinement sont loin derrière nous, leur impact est toujours bien présent. À l’époque, on avait remarqué une recrudescence d’appels à l’aide de jeunes qui se sentaient anxieux, angoissés, déprimés. Alors que la majorité ne présentaient pas de problèmes de santé mentale auparavant.

Les mesures de confinement ont mis à mal les besoins élémentaires du jeune.

“Les mesures de confinement ont mis à mal les besoins élémentaires du jeune, explique la psy. À savoir, avant tout, s’inscrire dans un tissu social. Nous sommes tous des êtres sociaux, mais pour les jeunes, cet aspect relève d’une nécessité, qui leur permet de développer leurs facultés cognitives. En se confrontant aux autres, ils apprennent à réguler leurs émotions, à construire leur identité.”

Parmi les autres besoins, la psychologue évoque le besoin de confiance (en l’avenir et en l’autre), d’être entendu, reconnu, de se sentir en sécurité, responsabilisé, et de nourrir des projets.

L’éco-anxiété touche 48% des jeunes

L’avenir justement, parlons-en. “Que ce soit au niveau économique, socio-politique ou environnemental, les perspectives futures sont incertaines. Et cette incertitude est très angoissante pour les jeunes”, affirme la psychologue. L’éco-anxiété touche ainsi 48% des jeunes, selon un sondage Ipsos publié en 2023. “Cette éco-anxiété se manifeste par une variété d’émotions. De la peur, face à la menace du réchauffement climatique et des catastrophes naturelles. Mais aussi, de la tristesse, de la colère ou un sentiment d’impuissance. D’où l’importance, en tant que parent, de leur montrer ce sur quoi ils ont un levier d’action. Car l’impuissance est très néfaste pour la santé mentale.”

5 signes de mal-être chez l’ado

Dès lors, comment savoir si votre ado va bien? La psychologue épingle des attitudes qui peuvent nous aider à tirer la sonnette d’alarme.

  1. Le repli sur soi: le jeune adopte un comportement inhabituel, il parle moins, devient mutique.
  2. Les plaintes somatiques: maux de tête, de ventre, troubles du sommeil, changement d’appétit… Par exemple, le jeune refuse d’aller à l’école pour cause de telle ou telle douleur.
  3. L’anxiété: le jeune développe toute une série de peurs qu’il n’avait pas auparavant.
  4. L’hyperconnexion: il ne peut plus décrocher de son smartphone ou de son ordinateur.
  5. Le dégoût de soi: il ne supporte plus de se voir dans le miroir ou en photo, ne veut plus prendre soin de lui.

Comment l’aider?

La réponse tient en quelques mots-clés:

  • Communiquer. Parler avec son enfant, ouvrir une discussion bienveillante.
  • Se confier. Oser parler de soi, de ses propres problèmes en tant que parent. Cela ne veut pas dire qu’on doit les décharger sur nos enfants. Mais il est important de leur montrer comment nous parvenons à surmonter les obstacles, pour leur donner des repères.
  • Reconnaître. Ne pas minimiser ou banaliser ce qu’il vit/son mal-être. Lui dire qu’on est inquiets pour lui, qu’on voit bien que ça ne va pas. Qu’on va trouver des solutions, ensemble.
  • Demander de l’aide. De nombreuses associations sont à disposition des parents et des jeunes. Vous pouvez notamment appeler le 103, Service Écoute-Enfants (spécial jeunes – enfants et ados); le 116 000, Child Focus (sécurité en ligne, abus, disparitions) et le 0800 32 123, Ligne d’écoute du Centre de Prévention du Suicide.

Vous aimerez aussi:

Recettes, mode, déco, sexo, astro: suivez nos actus sur Facebook et Instagram. En exclu: nos derniers articles via mail.


Contenu des partenaires

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.