témoignage cheveux blancs
Le déclic, Béa l'a eu à 53 ans! © Frédéric Raevens

Béa Ercolini: “Avec mes cheveux blancs, je profite du luxe d’être moi”

Elle les a camouflés durant de nombreuses années, avant d’avoir un déclic. C’était pendant le confinement. Béa Ercolini, 61 ans, raconte.

“Dès la vingtaine et mes premiers cheveux blancs, je me suis teint les cheveux. Et comme ils étaient très foncés, toutes les 3 semaines, je devais retourner chez le coiffeur pour gérer les repousses. Ce petit jeu a duré 30 ans. Le premier déclic? Un nouvel amour. J’avais 53 ans. Nous avons fait un grand et long voyage. En apercevant mes repousses à la fin de ce long périple, il m’a dit qu’il trouvait mon blanc plutôt joli. Sur le moment, j’ai été flattée. L’idée d’arrêter les colos a commencé à faire son chemin, mais je n’étais pas encore tout à fait prête…”

Béa Ercolini
© Frédéric Raevens

Le confinement comme déclic

“C’est pendant le confinement que tout bascule. J’ai entrepris une expédition (la première après des semaines) jusqu’au supermarché pour acheter un kit de retouche. De retour chez moi, j’ai soigneusement appliqué le produit à l’avant de la tête, mais pas à l’arrière: un fiasco total. Bref, c’était le moment de tenter autre chose! À l’époque, malgré mon style capillaire noir et blanc tendance Cruella Devil, j’ai continué à être très active sur Instagram. Pour communiquer avec les membres du réseau d’entrepreneuses que j’ai créé, je faisais des live plusieurs fois par semaine.”

Un petit air de Marylin

“En voyant ces vidéos, ma coiffeuse m’a appelée pour me suggérer une transition en douceur. Comme j’ai la chance d’avoir les cheveux très blancs, elle m’a proposé une décoloration californienne qui me donnait un petit look hollywoodien. Pour moi qui ai des origines italiennes, cette allure très Marylin était plutôt une expérience amusante. Le passage de cette coloration platine au blanc naturel a duré un an et demi. Petit à petit, la teinture a disparu et ma couleur naturelle a repris ses droits.”

J’ai été confrontée à l’incompréhension d’autres femmes, mais je n’ai jamais douté du bien-fondé de ma décision.

“C’est aussi plus ou moins le moment où j’ai rencontré la journaliste et écrivaine française Sophie Fontanel qui, dans ce registre, a ouvert la voie en choisissant d’assumer ses cheveux gris, mais aussi en documentant sa transition sur les réseaux. De mon côté, je n’avais plus besoin de le faire. Je n’ai jamais vraiment communiqué sur ce choix capillaire. Il m’est arrivé à quelques rares reprises de me confronter à l’incompréhension d’autres femmes, mais je n’ai jamais douté du bien-fondé de ma décision.”

L’avis des autres?

“Mon compagnon, lui, m’a totalement soutenue. Il m’a souvent dit qu’il aimait mes cheveux au naturel. Et comme c’est à lui et à personne d’autre que j’avais envie de plaire, c’est son avis qui a primé sur tout le reste. À l’inverse, certaines de mes copines sont revenues en arrière en réaction à une réflexion de leur compagnon qui trouvait que le blanc les vieillissait. C’est pourquoi, si on me demande de témoigner pour rassurer les femmes qui hésiteraient à franchir le pas, je raconte mon histoire avec plaisir.”

Parenthèse idéale

“Ma chance: avoir osé ce passage au blanc sans trop me poser de questions et, détail important, pendant l’étrange période du confinement. Au fond de moi, je savais que cette démarcation entre le clair et le foncé était plutôt moche, mais au milieu de cette parenthèse si spéciale, ça m’a semblé plutôt banal. Je suis convaincue que dans la vie, il y a un moment pour chaque chose. Quand on reste fidèle à ses valeurs et ses objectifs, le regard des autres est beaucoup moins pesant. Désormais, je profite du luxe d’être moi sans me prendre la tête. J’ai aussi décidé de porter les cheveux longs sans me laisser convaincre qu’à un certain âge, il est conseillé d’opter pour une coupe structurée. Ce n’est pas mon avis!

Au quotidien, je fais peut-être un peu plus attention à la manière dont je me maquille: un peu de blush ou un joli rouge font ressortir mes cheveux blancs. Le plus drôle? Désormais, dans le bus, il est fréquent qu’une personne se lève pour me laisser sa place. Si j’avais su ça, je serais passée au blanc bien avant…”

Texte: Marie Honnay

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