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Congélation d’ovocytes: tout ce qu’il faut savoir sur cette technique

Pour se donner des chances d’avoir un bébé, malgré la baisse de la fertilité qui accompagne l’avancée en âge, de plus en plus de femmes font congeler leurs ovocytes. Une technique qui n’est cependant pas une garantie.

Au départ, la congélation d’ovocytes a été développée pour les femmes atteintes d’un cancer et dont la fertilité pouvait être mise à mal par la chimiothérapie. Mais depuis quelques années, elle est devenue une option pour les femmes qui souhaitent avoir des enfants, mais pour qui ce n’est pas le bon moment, soit parce qu’elles n’ont pas trouvé le bon partenaire, soit parce qu’elles ne se sentent pas prêtes.

“Les femmes qui optent pour cette solution sont de plus en plus nombreuses, et leur profil se rajeunit, ce qui est tout bénéfice”, explique le Dr Catherine Houba, gynécologue à la Clinique de fertilité du CHU Saint-Pierre. En effet, on considère que l’âge idéal pour la congélation de ses ovocytes est autour de 33-35 ans. “C’est à ce moment qu’on en a encore assez et que leur qualité est encore bonne.” En faisant prélever et congeler leurs ovocytes, les femmes s’offrent la possibilité de pouvoir se faire plus tard un don d’ovocytes à elles-mêmes.

Le bon timing

“Jusqu’à 36 ans, les chances de grossesse avec un ovocyte congelé sont de 5 à 7%”, explique le Dr Catherine Houba. C’est pourquoi les médecins recommandent de prélever 20 ovocytes, qui sont généralement obtenus en deux cycles de stimulation hormonale. De cette manière, une femme qui a fait congeler ses ovocytes avant 36 ans a beaucoup de chances de pouvoir avoir un bébé plus tard. Entre 36 et 40 ans, la situation devient plus compliquée car la femme produit de moins en moins d’ovocytes à chaque cycle et les chances de grossesse avec un ovocyte plus vieux diminuent.

À 40 ans, les chances de grossesse avec un ovocyte congelé chutent à 1%. Il faudrait donc prélever beaucoup plus d’ovocytes pour s’assurer une grossesse, alors qu’on en produit moins. La plupart des centres refusent donc de congeler les ovocytes des femmes de plus de 40 ans car cela coûterait très cher et leur ferait prendre des risques – restreints, mais tout de même – pour peu de résultats. “Si passé 38 ans, on n’a pas eu d’enfants, il faut peut-être se poser la question: est-ce que je ne ferais pas un bébé toute seule, maintenant? Dans le sens où, à cet âge, congeler ses ovocytes ne va pas vraiment résoudre le problème puisque cela n’augmentera pas beaucoup les chances que ces femmes auraient de tomber enceintes deux ans plus tard”, explique le Dr Catherine Houba.

Une décision pas anodine

Pour faire congeler ses ovocytes, la première étape est de prendre rendez-vous dans un centre de procréation médicalement assistée (PMA). Une consultation d’information et une rencontre avec un psychologue sont généralement organisées. “Ce n’est jamais anodin de prendre son téléphone pour faire congeler ses ovocytes. C’est souvent qu’il s’est passé quelque chose: une rupture, la découverte d’une insuffisance chez une copine… Et les femmes sont souvent déçues quand elles découvrent que la congélation n’est pas une assurance d’avoir une grossesse plus tard.”

Si on est toujours convaincue, un bilan médical est alors réalisé. Comme pour une fécondation in vitro (FIV), le prélèvement des ovocytes suppose une stimulation ovarienne. Ce traitement permet de produire davantage d’ovocytes par cycle. Une fois les ovocytes prélevés, le laboratoire les congèle, par technique de vitrification, un type de congélation ultra rapide qui permet de ne pas modifier la structure des ovocytes, afin qu’ils restent intacts lors de la décongélation. Grâce à la stimulation hormonale, une femme de moins de 36 ans produit environ 10 ovocytes par cycle (au lieu d’un seul naturellement). C’est pourquoi il faut réaliser un deuxième cycle afin d’en récolter une vingtaine.

D’abord naturellement

Le centre de PMA se charge de la conservation des ovocytes. Le jour où la femme décide de se lancer dans un projet de grossesse, il est recommandé – si elle est en couple – de ne pas utiliser ces ovocytes congelés en premier recours mais d’essayer de tomber enceinte naturellement pendant au moins 6 mois. En cas d’échec, un bilan de fertilité est réalisé. Si la cause s’avère une production insuffisante d’ovocytes de bonne qualité, les ovocytes sont alors décongelés et une FIV est réalisée avec le sperme du conjoint. L’embryon produit in vitro est réimplanté dans l’utérus. “La loi stipule qu’on peut créer des embryons par FIV jusqu’à la veille des 46 ans et qu’on peut les transférer jusqu’à la veille des 48 ans”, rappelle la spécialiste. La plupart des femmes se décident cependant avant.

Pas donné à tout le monde

Depuis 3 ans, la procédure de congélation des ovocytes en cas de cancer est entièrement remboursée, pour les patientes de moins de 36 ans. Dans les autres cas, la démarche reste coûteuse. Il faut compter environ 1500 euros pour un cycle de traitement hormonal (frais de laboratoire, échographies, prises de sang et procédures de prélèvement). Deux cycles sont nécessaires pour s’assurer des chances de grossesse ultérieure, ce qui porte le coût à 3000 ou 4000 euros. Retarder ses grossesses, autrement dit, n’est pour l’heure pas donné à tout le monde…

Texte: Lucie Colomb.

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