Cancer du sein: dépistage

Si vous avez suivi la récente polémique sur l’intérêt du dépistage systématique du cancer du sein, vous vous interrogez peut-être sur l’attitude à adopter. Le mieux est évidemment de poser vos questions à votre médecin généraliste ou à votre gynécologue. Mais voici quelques éléments pour alimenter votre réflexion.

Mammotest ou bilan sénologique?

1) Le “mammotest” gratuit est un dépistage par mammographie (radiographie des seins) seule,  réalisé dans le cadre d’un programme de santé publique.

Pour qui? Toute femme de 50 à 69 ans inscrite à l’Assurance maladie invalidité est invitée, tous les 2 ans, à pratiquer un mammotest dans un centre agréé de son choix. Pour en profiter, elle ne doit pas passer au préalable chez son médecin traitant ou son gynécologue: il lui suffit de se munir de sa lettre de convocation. Bon à savoir: entre 50 et 69 ans, vous pouvez également bénéficier d’un mammotest gratuit sur prescription médicale, à condition de respecter un délai de 2 ans entre deux “mammos”.

Comment ça marche? Si le mammotest est positif, comme c’est le cas chez 6% des femmes, des examens complémentaires (échographie, ponctions, microbiopsies) doivent être pratiqués.
Bon à savoir: 9 fois sur 10, un mammotest positif n’est PAS un cancer.

Avantages: La qualité des installations radiographiques des centres agréés est contrôlée de façon systématique. Quant aux clichés, ils sont étudiés par deux radiologues qui travaillent  indépendamment l’un de l’autre et ne connaissent pas la patiente. Chacun des deux coche son diagnostic sur un formulaire préimprimé, qui est envoyé à un organisme central, lequel transmet les résultats au médecin référent de votre choix.
Inconvénients. Bien que techniquement irréprochable, cette formule a ses limites, 7 à 22% des cancers du sein n’étant pas visualisés par la mammographie échappent donc au dépistage par mammotest.

2) Le bilan sénologique complet, avec interrogatoire, examen clinique des seins, mammographie et échographie est plus fiable (98%), mais aussi plus coûteux (± 15 euros à charge de la patiente). Il ne peut être prescrit que dans le cadre d’une discussion entre la femme et son médecin.

40-50 ans: quel dépistage?

Si 50% des cancers du sein apparaissent entre 50 et 70 ans (ce qui explique les limites, purement économiques, fixées pour le mammotest), 30%, souvent les plus agressifs, se manifestent avant 50 ans et 20% après 70 ans. Pourtant, la Belgique, contrairement à d’autres pays, ne prévoit pas de dépistage systématique pour ces tranches d’âge. Un rapport du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), publié en juillet 2010, a été formel: “les avantages potentiels ne dépassent pas les risques possibles”.

Quels risques?
Le dépistage systématique permettrait d’éviter environ 24 décès annuels, mais l’irradiation liée aux mammographies pourrait causer jusqu’à 40 cancers supplémentaires et 16 décès. En outre, ce dépistage conduirait à la découverte et au traitement d’un nombre de petites lésions qui ne se seraient jamais transformées en cancer mortel. Cela induit des inquiétudes inutiles et des interventions médicales superflues et dommageables telles des mastectomies (totales ou partielles) et des traitements de radiothérapie chez des dizaines de femmes.”

Nombre de spécialistes estiment cependant que cette limitation s’explique avant tout par des raisons financières. Mais, quel que soit votre âge, si vous êtes inquiète, rien ne vous empêche de prendre l’initiative. Les recommandations des sociétés scientifiques américaines et de nombreux spécialistes européens se résument comme suit: un dépistage tous les ans, de 40 à 50 ans; tous les 18 à 24 mois, de 50 à 69 ans; et tous les 24 mois, après 70 ans.

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