Forêts, paturages, volcans… l’Auvergne est pleine de surprises. © Soline de Groeve

L’Auvergne volcanique à pied: les spots à ne surtout pas louper

Par Soline de Groeve

Lorsqu’on vous dit volcan, vous avez cette image d’un cône noir avec une pointe en feu? C’était également mon cas jusqu’à ce que je découvre l’Auvergne et sa célèbre chaîne des Puys: un alignement de 80 volcans s’étendant sur 45 km de long et 5 km de large.

Ce site exceptionnel, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, se découvre à pied, au fil du GR441. Prenez au minimum 3 jours pour découvrir cette région où la nature est reine, mais pour tout voir, comptez une petite semaine. Soline, notre journaliste vous emmène et elle vous fait la promesse que vous ne serez pas déçue!

Auvergne
Soline, notre journaliste, vous fait découvrir l’Auvergne. © Soline de Groeve

Jour 1: ascension et nuit au milieu de la nature

Le GR441 s’étend sur 114 kilomètres, serpentant entre les volcans d’Auvergne, à parcourir en 5 à 6 jours. Une expérience dont je découvre un bel aperçu: une soixantaine de kilomètres, entre Volvic et le Puy de Vichatel, en 3 jours. “C’est vraiment la partie la plus intéressante et la plus belle du GR441”, annonce David, alias Le Banquier Randonneur, notre guide pour les prochains jours. Sac sur le dos et bâtons en mains, nous voilà partis dans ce paysage hors du commun.

Dès notre entrée dans les bois, David nous explique que tous les volcans ne se ressemblent pas. Il en existe 2 types principaux: les explosifs, qui ont connu des éruptions très violentes et projeté des nuées brûlantes, et les effusifs, dont la lave s’écoule calmement, formant un cratère au sommet. “L’Auvergne compte surtout des volcans effusifs. Elle est relativement jeune: les premiers volcans sont apparus il y a environ 100.000 ans, et les plus récents ont à peine 10.000 ans”.

Les premiers sommets

Nous traversons un plateau où framboisiers, mûriers et myrtilles ravissent les randonneurs en saison. Puis vient la première ascension: le Puy de la Nugère. Au sommet, le paysage ne se dévoile pas encore: nous ne sommes qu’à 960 mètres d’altitude et une forêt de hêtres nous entoure. C’est l’heure de pique-niquer pour reprendre des forces avant de grimper plus haut.

Nous poursuivons avec une montée de 600 mètres supplémentaires, direction le sommet du Puy de Jume, suivi du Puy de la Coquille. Le sol change: sous nos pieds, la terre laisse place à la pouzzolane rouge, nous donnant presque l’impression d’avoir changé de planète. Puis les premiers panoramas apparaissent. Le spectacle est grandiose, et il ne fait que commencer. Nous continuons jusqu’au Belvédère du Puy des Gouttes, d’où la vue est absolument exceptionnelle: au loin, on aperçoit de nombreux volcans, dont le Puy de Dôme, et même le parc d’attractions Vulcania. 

Vue depuis le Belvédère du Puy des Gouttes, on aperçoit de nombreux volcans, dont le Puy de Dôme. © Soline de Groeve

Une nuit sous les étoiles

On redescend le Puy de Gouttes pour trouver un endroit où installer notre tente: ce soir, c’est bivouac. “On peut faire du bivouac sous certaines conditions: jamais sur un volcan, ni dans les zones de pâture, à l’abri des regards, en s’installant au crépuscule et en repartant au petit matin sans laisser de trace”, précise David. “Attention aussi à ne pas dormir sous les arbres: on croit s’y abriter de la pluie, mais une branche pourrait tomber pendant la nuit.” Avec ces règles en tête, on trouve un spot idéal. Une fois la tente montée, place au dîner: purée aligot lyophilisée. Étonnamment bon! Puis, vite, au lit: demain, une nouvelle journée d’aventure nous attend.

Jour 2: des panoramas à couper le souffle

Après une bonne nuit de sommeil bercée par la pluie, le réveil se déroule en douceur, avec un thé chaud et le rangement du campement. Aujourd’hui, nous attend l’une des étapes les plus attendues du séjour: l’ascension du Puy de Dôme. Mais il faut d’abord parcourir quelques kilomètres dans la forêt en contournant les Puys de Côme, du Cliersou et le Grand Suchet.

Le Puy de Dôme

Soudain, il se dresse au loin: le plus haut sommet de la chaîne, culminant à 1464 mètres d’altitude. Pour l’atteindre, nous empruntons le chemin des Chèvres, un sentier raide, aménagé avec des escaliers en bois pour protéger le flanc du volcan contre l’érosion et le passage. Nous commençons la montée et prenons le temps de nous retourner pour admirer le paysage: la vue sur le petit Puy de Dôme, le Pariou et leurs voisins est déjà exceptionnelle.

Le sentier rejoint ensuite une portion asphaltée, où l’on croise le Panoramique des Dômes, le train qui grimpe jusqu’au sommet. Nous atteignons sa gare, perchée à 1415 mètres, puis poursuivons le chemin, en passant devant les vestiges du temple de Mercure, témoin de la présence romaine sur ces hauteurs. Là-haut, le vent souffle fort, mais le panorama est grandiose. David nous décrit ce que l’on voit à l’horizon: le Puy de Saint-Sandoux, le massif du Sancy, et plus loin encore, la plaine de la Limagne.

Les paysages se mélangent en Auvergne. © Soline de Groeve

Arrivée à Laschamps

Après un tour complet du sommet pour profiter d’un panorama à 360°, nous amorçons la descente par le chemin des Muletiers, sur le versant sud. Le sentier en lacets offre des points de vue à chaque virage. Environ 400 mètres plus bas, la pente s’adoucit progressivement: nous arrivons sur un faux plat qui nous mène jusqu’à Laschamps, le premier village traversé depuis notre départ de Volvic.

On traverse forêts, pâturages et volcans quasiment en continu.

C’est là l’un des grands atouts de ce GR auquel je ne m’attendais pas: on traverse forêts, pâturages et volcans quasiment en continu. Pas de villages, peu de routes: on a vraiment l’impression d’évoluer dans une zone à l’écart de toute activité humaine. Un luxe rare, terriblement ressourçant.

Pas de tente ce soir, mais un lit douillet à l’hôtel-restaurant Archipels Volcans, avec une belle vue sur les monts environnants. Et dans l’assiette, une Truffade, spécialité locale à base de pommes de terre, ail et tome de Cantal, accompagnée de salade verte et de charcuterie. Un vrai repas de montagne!

Jour 3: les derniers cratères

C’est déjà notre dernier jour à travers les volcans. On reprend le GR441, avant de le quitter pour explorer 2 volcans jumeaux particulièrement impressionnants: les Puys de Lassolas et de la Vache, célèbres pour leurs cratères égueulés.

On s’enfonce à travers les arbres, dont une partie des têtes se trouvent sur le sol. “Il y a eu de violents orages récemment, et la monoculture rend la forêt vulnérable : ici, on trouve surtout du Douglas, une essence très sensible aux attaques de scolytes. Résultat: quand le vent souffle fort, ils cassent comme des allumettes”, nous explique David. On est bien heureux de ne pas avoir été dans les parages quand ça soufflait…

Au cœur des volcans jumeaux

Après quelques kilomètres à travers bois, on arrive au pied du flanc du Puy de Lassolasse. On s’empresse de grimper, non sans effort: c’est terriblement pentu. Nous voilà sur Mars: sous nos pieds, la pouzzolane et les scories sont rouge flamboyant. Au sommet, des bombes (de la lave séchée) parsèment le décor. Nous redescendons un peu pour traverser un col, avant de remonter directement sur le puy de la Vache. Le panorama y est sans doute l’un des plus beaux de toute la Chaîne des Puys.

Le puy de la Vache, l’un des plus beaux panoramas de toute la Chaîne des Puys.

La descente est plus douce, facilitée par des escaliers aménagés pour stabiliser le sentier et éviter les chutes dues aux graviers roulants. En bas, nous découvrons une ancienne carrière, où d’énormes bombes volcaniques rouges et noires ponctuent le paysage.

Le volcan de Lemptégny, l’un des nombreux observé sur notre chemin durant ces 3 jours. © Soline de Groeve

Dernier arrêt: un cratère

Notre itinéraire se poursuit à travers les bois, jusqu’à la grotte de Ribbe Haute, avant d’atteindre notre ultime destination: le Puy de Vichatel. Sa particularité? Un cratère parmi les plus profonds de la chaîne (environ 86 mètres, juste après celui du Puy de Pariou). Le sentier permet d’en faire le tour… mais aussi de le traverser à pied, au cœur même du volcan! Un lieu peu connu, presque secret, parfait pour conclure ces 3 jours de randonnée au cœur d’un paysage unique.

Pour passer un bon séjour:
– Pour randonner: David, Le Banquier randonneur, organise des randonnées accompagnées de 2 à 6 jours en Auvergne. Elles ont lieu de mai à septembre, par groupe de 8 personnes maximum. Et on peut lui louer le nécessaire pour essayer le bivouac. lebanquierrandonneur.fr
– Pour dormir: pour une nuit sous un toit avant ou après le bivouac: à Volvic, L’Orée des Sources est idéalement situé au départ du GR441 tandis que Anne propose des appartements super agréables dans son gîte Volvic Home. L’Hôtel-restaurant Archipels permet de séjourner à Larschamps.

Plus d’infos auprès de l’Office du tourisme Terra Volcana, terravolcana.com

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