Benjamin Biolay: “À Bruxelles, on peut sympathiser très vite, sans que ce soit artificiel”
Enregistré à cheval entre l’Europe et l’Amérique du Sud, Le Disque Bleu de Benjamin Biolay est tantôt sombre et introspectif, tantôt solaire et acoustique. Discussion avec ce poète à la voix rauque.
Dans ce double-album, Benjamin Biolay raconte le déracinement, la pluie sur les pavés, les vols de nuit et les étés brûlants. Un récit musical porté par les villes qui l’ont marqué. On se laisse tour à tour bercer par des notes mélancoliques ou emporter par l’énergie des guitares. Une sortie musicale qui tente de nous faire oublier le retour de l’hiver… ou qui nous y ramène, tout en douceur.
J’ai profité à 100% de la liberté que peut offrir la musique…
5 questions à Benjamin Biolay
On sent que vous vous êtes senti libre dans la réalisation de cet album. Est-ce bien le cas?
“C’est quelque chose qu’on réalise a posteriori. Une fois terminé, je me suis dit: ‘Là, j’ai profité à 100% de la liberté que peut offrir la musique’. Je ne me suis pas inquiété de savoir si les titres passeraient à la radio, s’il y en avait trop ou pas assez. La seule chose que j’ai respectée, c’est le budget d’enregistrement (rires); pour le reste, j’ai fait ce que j’avais envie.”
Comment vous est venue cette idée du double disque?
“Une fois les chansons enregistrées, j’ai réalisé que ce n’était pas possible qu’elles cohabitent. J’avais des désirs trop antagonistes; d’une part noirs et éthérés, d’autre part acoustiques et littéraires. C’est là que j’ai compris que je faisais une sorte de diptyque. Un peu comme à l’époque des 33 tours, où les faces du disque pouvaient être très différentes.”
Le titre Résidents, visiteurs semble être le point de rencontre des 2 disques, justement. Que raconte-t-il?
“La chanson raconte un vol de nuit qui fait office de sas. Dans l’avion, je suis un peu ‘entre deux mondes’. Je peux me sentir un peu vide ou anxieux, je n’aime pas trop les longs-courriers… Par contre, j’adore atterrir et je suis toujours content de voyager ou de rentrer chez moi.”
Quelle est votre chanson préférée de l’album?
“Tant que je ne les ai pas jouées sur scène, je ne peux pas savoir. Je les aime toutes, mais c’est le fait de voir les gens se les approprier, applaudir ou chanter à l’unisson avec moi, qui développe une intimité entre certaines chansons et moi.”
Où et quand écrivez-vous?
“Ça peut commencer de manière un peu chaotique, dans les hôtels après les concerts, sur la route… Mais à la fin, j’ai besoin de me mettre seul chez moi et d’avoir une hygiène de travail pour finaliser tout ça. Comme pour une sculpture, on ne s’arrête pas quand le genou ressemble à un tronc d’arbre.”
De Paris à Rio: ses 5 villes de cœur
Pour les questions qui suivent, nous avons demandé au chanteur de choisir parmi 5 villes qui ont marqué son disque: Paris, Bruxelles, Sète, Buenos Aires et Rio de Janeiro.
La ville où vous vous sentez chez vous?
“Sète.”
La meilleure ville pour enregistrer un disque?
“Rio de Janeiro. J’y ai vécu une expérience assez unique… On était dans un studio avec une vue sur le Pain de Sucre (mont emblématique de la baie de Rio de Janeiro, ndlr). Il y avait des petits singes sur le balcon, des fruits exotiques, des musiciens incroyables…”
La plus belle VS celle qui a le plus de charme?
“Paris VS Bruxelles.”
La meilleure ville pour s’aimer?
“Ah… Paris, quand même.”
La meilleure ville pour se faire des potes?
“Buenos Aires et Bruxelles, à égalité. C’est le genre d’endroits où quand vous sortez boire un coup, vous ne savez jamais à quelle heure vous allez rentrer. On peut y sympathiser avec des gens très vite, sans que ce soit artificiel.”
Le Disque Bleu en vidéo
Voix douce, presque chuchotée, avec son titre Résidents, visiteurs, Benjamin Biolay nous invite à prendre place à bord d’un voyage musical.
Benjamin Biolay en concert en Belgique
Pour découvrir son nouvel album, rendez-vous le 5 mars 2026 au Théâtre Royal à Mons, le 13 mars 2026 au Cirque Royal de Bruxelles et le 25 mars 2026 au Forum de Liège: infos et tickets.
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