Rentrée littéraire 2025: nos 10 coups de cœur

Le second roman de Fatima Daas est certainement l’un des plus attendus. Après le succès retentissant de La petite dernière (adapté au cinéma et auréolé à Cannes), l’autrice nous emmène cette fois dans le quotidien de Kayden. Adolescente entourée d’amies fidèles, d’une mère et d’une sœur aimantes, elle cherche malgré tout sa place sans la trouver. Les choses ne s’arrangent pas lorsque sa professeure commence à la troubler. Fatima Daas continue sa plongée dans les tourments des ados et ça nous parle.

Étrange récit (inspiré de faits réels) que celui qui nous est conté. Dès les premières pages, tant la protagoniste que l’ambiance de la boutique de mode dans laquelle elle travaille intriguent. Tellement, qu’on ne peut plus s’arrêter de lire son quotidien. Ilaria Gaspari le confie directement: il s’est passé plusieurs événements graves dans ce magasin italien des années 80.

Dans ce village d’une autre époque, le lait maternel est un business lucratif. Pour les mères qui en produisent? Plutôt pour les hommes qui en tirent profit. Pourtant, sans ces nourrices, il est devenu presque impossible de nourrir les nouveaux-nés. Alors pour arrondir ses fins de mois – et parce qu’elle vient d’enfanter – Sylvaine met son corps à disposition et allaite l’enfant d’une autre. La plume de Séverine Cressan est saisissante.

On aime toujours les romans dont Marseille est la toile de fond. C’est encore plus vrai lorsque l’histoire questionne les rapports de classes et propose des personnages intelligents et bien construits. Alors si c’est un premier roman, là notre cœur chancelle complètement. Partie faire ses études à Paris, Clara rentre dans son Marseille natal avec Raphaël, petit bourgeois à qui elle cache son milieu d’origine.

Non, il ne s’agit pas d’un livre sur le groupe des années 80, mais il est tout de même question de voyage. Celui qu’entament Orso et Marie, un matin, en laissant tout en plan dans leur appartement. Quel chagrin assez grand les pousse à tout plaquer? À sillonner les routes de France à la découverte des musées les plus farfelus? C’est une histoire d’amour à la poursuite de l’enfance que l’âge adulte chasse trop vite.

La vie de Christine Pawlowska ressemble à celle de l’héroïne d’un roman. Pourtant, tout est vrai. Avorteuse, serveuse, kidnappeuse et puis, soudain, disparue. C’est par sa plume que l’auteur en fait sa connaissance. Plus précisément: en tombant sur son seul livre dans une bibliothèque. Alors, Pierre Boisson décide de mener l’enquête, de remonter le temps et de découvrir qui était cette mystérieuse femme.

Sur ce ring, au cœur du Nevada, elles sont 8 jeunes femmes à s’affronter dans l’espoir d’être sacrées “Meilleure boxeuse de moins de 18 ans”. Pendant 2 jours, les crochets et autres uppercuts pleuvent tandis que l’on découvre des bribes de leur vie en dehors de la boxe. Qui sont Andi, Rachel ou Kate? À travers leurs rêves et leurs vécus, c’est le portrait d’une génération que l’autrice nous propose de picorer. Son écriture incisive rend le récit énergique.

L’homme qui lisait des livres raconte l’attente d’un vieil homme dans les ruines de Gaza. Autour de lui, partout, des livres aux pages jaunies. Lorsqu’un journaliste français s’arrête pour le questionner, c’est l’histoire de tout le peuple palestinien que ce vieil homme lui livre. Entre ce reporter de guerre et ce vieux libraire: une rencontre improbable et inoubliable. Au-delà de la beauté du texte, il nous rappelle aussi que les livres sont des fragments de mémoire inestimables.

Mêlant 2 temporalités (1994 et 2024), le nouveau roman de Michel Bussi suit le capitaine français Jorik Arteta, sa fille et sa petite-fille, en voyage au Rwanda. Pour la première fois, le militaire revient dans le pays où il a rencontré sa femme Espérance, une professeure engagée, aujourd’hui disparue. Mais les fantômes du passé ne sont jamais très loin… Malgré quelques invraisemblances, l’auteur signe un récit haletant, entre fiction et vérité, qui nous replonge au cœur du génocide des Tutsis.

Les femmes ont longtemps été cantonnées au rôle d’objet du désir, de muse silencieuse. Dans cette BD, une jeune photographe décide de renverser les codes en érotisant les corps masculins. Un geste à la fois artistique et politique, qu’elle accomplit grâce au soutien de ses amies engagées et de ses amants, prêts à se dévoiler devant son objectif. Au fil de son projet, Alex interroge sa propre vie érotique. Une BD en couleurs directe, sensuelle et audacieuse, et une belle affirmation de puissance féminine.