Perdue au rayon livres? Nos coups de cœur de décembre

Il vient de remporter le prix Goncourt, alors on commence par lui! L’auteur raconte comment son père décide de rouvrir la maison que sa mère lui a léguée après l’avoir laissée fermée 20 ans. Que des faits réels en plus d’être un livre au sujet dans l’air du temps: ces femmes sciemment oubliées. Ce qui n’est pas sans rappeler un autre livre de la sélection: Mon vrai nom est Elisabeth.

Michel Bussi surprend avec la sortie de ce nouveau livre, qui s’éloigne du polar pour embrasser la fresque familiale et historique. Grâce à un travail rigoureux de documentation, l’auteur le plus lu de France s’intéresse au génocide rwandais, tout en gardant cet art du suspense qui fait son succès.

Tant Mieux est le 33e roman d’Amélie Nothomb, et pourtant, c’est une toute première pour l’autrice belge, qui a osé écrire sur sa mère, disparue l’an dernier, et avec laquelle elle entretenait un lien d’une rare intensité. Sous sa plume, on découvre l’enfance de cette dernière: Adrienne, 4 ans, contrainte de passer 2 mois chez sa “bonne-maman de Gand”, une femme tyrannique qui lui impose des épreuves cruelles, comme avaler des harengs au petit-déjeuner. Face à cet enfer, l’enfant s’invente une arme de survie: 2 mots, répétés comme un sortilège, “Tant mieux”. Le récit se lit comme un conte, avec une profusion d’images qui se superposent.

Après son best-seller Son odeur après la pluie, Cédric Sapin-Defour publie Où les étoiles tombent, un récit qui revient sur le terrible accident de parapente de son épouse, Mathilde, et sur sa lente reconstruction. Une histoire vraie, qui raconte comment aimer la vie malgré la tragédie, dans le langage poétique de l’auteur.

Gros coup de cœur pour cet essai de la journaliste et féministe française Lauren Bastide. Pourquoi tant de femmes ont-elles peur d’être seules? De finir seules, sans enfants, sans mari? Dans ces pages, l’auteure invente un nom – l’enfinsolitude – pour exprimer ce sentiment si réconfortant que l’on peut ressentir en étant seule. Elle explique en quoi il est essentiel de chérir ce droit que nous, femmes, avons mis des siècles à conquérir, pour ne plus être sous la surveillance d’un père ou d’un mari.

Adèle Yon est chercheuse et terrassée à l’idée de devenir folle, comme son arrière-grand-mère, Élisabeth. Mais l’était-elle vraiment? Ou était-ce le diagnostic posé par une médecine qui tend à violenter les femmes? L’autrice remonte le temps et analyse minutieusement l’héritage légué par cette femme dont plus personne ne veut parler. Entre le road trip, l’essai et l’enquête: brillant!

Avec L’homme sous l’orage, Gaëlle Nohant offre un roman intense et intimiste. Alors que la Première Guerre mondiale s’enlise, une mère et sa fille s’efforcent de faire vivre seules leur domaine viticole. L’arrivée inattendue d’un soldat déserteur, peintre, vient bouleverser leur fragile équilibre. Dans ce huis clos oppressant, le lecteur est invité à se glisser dans la tête de chacun des protagonistes, à partager leurs contradictions et leurs fêlures.

Simon Kierce, la vingtaine, se réveille couvert du sang de sa petite amie, décédée à côté de lui. L’homme n’a aucun souvenir, prend peur et s’enfuit. 20 ans plus tard, alors qu’il est devenu détective, Simon croise à nouveau celle qu’il croyait morte. Harlan Coben est toujours un champion pour captiver notre attention et emmener son histoire là où on ne l’attendait pas. Si vous l’ouvrez, ce sera jusqu’à la dernière page!

Partie faire ses études à Paris, Clara rentre dans son Marseille natal avec Raphaël, petit bourgeois à qui elle cache son milieu d’origine. On aime toujours les romans dont Marseille est la toile de fond. C’est encore plus vrai lorsque l’histoire questionne les rapports de classes et propose des personnages intelligents et bien construits. Alors si c’est un premier roman, là notre cœur chancelle complètement.

En quête de roman feel good et léger, passez votre chemin. En recherche d’intensité, d’histoires tristes et vraies? Ce livre pourrait vous plaire. La chanteuse et musicienne française y retrace les dernières années auprès de Pauline, sa compagne, décédée d’un cancer du sein. Elle raconte son combat sans fard: la dureté du quotidien d’une personne malade et des proches et sa lutte pour s’en sortir après la disparition de son âme sœur. C’est dur, mais c’est d’une authenticité folle.

Karine Tuil explore les coulisses du pouvoir avec son sens aigu de la tension psychologique. On y suit un couple pris dans les filets de la diplomatie internationale, où les mots sont des armes et les silences, des trahisons. Inspirée de faits réels, l’autrice dissèque les jeux d’influence avec une plume tranchante. Dense mais profondément humain.