Maquillage permanent: 10 questions à une pro avant de franchir le pas
Sourcils nets, lèvres colorées ou regard intense dès le réveil: le maquillage permanent séduit celles qui veulent être sublimées sans effort. Avant de se décider, une experte nous éclaire en 10 questions-réponses.
Au-delà de son succès, le maquillage permanent suscite encore curiosité, questions et réflexion. Comment se passe-t’il? Pour quels résultats? Avec quelles mises en gardes? Notre experte Géraldine Culer, responsable du centre d’esthétique et de formation MakeUp 4 You, nous aide à y voir clair.
Le maquillage permanent sous la loupe
Maquillage permanent, semi-permanent, tatouage esthétique… comment s’y retrouver?
“Ces termes ne désignent en réalité qu’une seule et même pratique: la dermo-pigmentation. Il s’agit d’introduire un pigment sous la peau du visage grâce à une aiguille reliée à un appareil – un dermographe – composé d’une platine de commande et d’une pièce à main (semblable à une fraise de dentiste) au bout de laquelle se trouve une aiguille stérile et jetable.”
Et le microblading?
“Plus ancienne et entièrement manuelle, cette technique de dermo-pigmentation concerne principalement les sourcils. Elle se réalise à l’aide d’un stylet muni de fines aiguilles d’acupuncture assemblées en forme de lame. Trempé dans le pigment, l’outil incise délicatement la peau en créant des traits si réalistes qu’ils imitent à la perfection les poils naturels.”
Quelles sont les pratiques les plus courantes?
“Pour les sourcils, le microblading offre un rendu ultra naturel en traçant un effet “poil par poil”. Toutefois, le dermographe reste l’outil le plus utilisé: il permet une implantation plus profonde des pigments et offre des finitions variées, comme l’effet poudré obtenu grâce à de minuscules points appelés “dots”. Placés les uns à côté des autres, ces micropoints donnent l’impression d’une ombre diffuse.
Pour les yeux, on peut tracer un simple “ras-de-cils”, ou utiliser la technique des dots pour réaliser un eye-liner plus ou moins épais et artistique.
Pour la bouche, la technicienne insère les pigments par de petits mouvements (diagonaux, circulaires, verticaux ou en va-et-vient). Selon l’effet recherché, le remplissage sera plus ou moins intense ou dégradé. Chaque variante porte un nom spécifique (Candy Lips, Glamour Lips…) selon que l’accent est mis sur l’ourlet, la surface, ou l’effet coloré souhaité, comme le fameux “bouche mordue”.
Le déroulement
Avant l’intervention: quelles étapes?
“Tout commence par une consultation d’information. La cliente reçoit une explication détaillée de la procédure, car une fois le pigment implanté, le tracé reste durable: même si la couleur s’atténue avec le temps, elle demeure sous la peau. Un questionnaire médical est également indispensable pour détecter d’éventuelles contre-indications (pathologies cutanées, grossesse, allaitement, hémophilie, chimiothérapie, prise de certains médicaments comme les fluidifiants sanguins, corticoïdes ou Roaccutane). Un échange est ensuite consacré aux envies – dans les limites du possible – et un pré-dessin (sourcils, eye-liner, contour des lèvres…) est réalisé pour s’accorder avec la morphologie du visage et la carnation. Une fois la forme et les couleurs validées, le rendez-vous définitif peut être fixé.”
Pendant et après: ça se passe comment?
“Si la prestation est correctement réalisée, elle ne provoque ni douleurs intenses ni saignements. On observe seulement un léger gonflement. En cas d’inconfort, on peut appliquer de la glace ou utiliser au préalable une crème anesthésiante.
Après la séance, la zone est désinfectée et, durant la cicatrisation, de la vaseline blanche est conseillée pour apaiser d’éventuelles démangeaisons. Afin de préserver l’intensité des pigments, une protection solaire à indice maximal est vivement recommandée en cas d’exposition.”
Et les pigments?
“Leur qualité est essentielle: c’est elle qui détermine le rendu, la stabilité de la couleur et la tolérance cutanée. Les pigments à base d’oxyde de fer tendent à virer à l’orangé, tandis que ceux à base d’oxyde de zinc évoluent vers le vert. Chez MakeUp 4 You, nous travaillons exclusivement avec une nouvelle génération de pigments véganes, cruelty free, exempts de métaux lourds et sans parabènes.
L’après-tatouage
Quelle est la durée de tenue optimale?
“Avec un dermographe, la tenue est de 2 à 5 ans. Pour le microblading, elle ne dépasse pas 2 ans, après quoi des retouches deviennent nécessaires.”
Que deviennent les tracés avec le temps et l’inévitable relâchement des traits (paupières, arcades, commissures des lèvres)?
“Lorsqu’il est réalisé dans les règles de l’art, le maquillage permanent reste un acte d’embellissement discret. Son évolution suit naturellement celle du visage, sans créer de décalage.”
Et si l’on regrette?
“Il faut passer par la case détatouage, manuel ou à la machine. La première option consiste à griffer légèrement la zone à détatouer afin d’y introduire un produit, le plus souvent à base d’acide lactique ou glycolique, qui agit comme une puissante exfoliation des pigments. Maîtrise et qualité de ces produits sont essentiels au risque de laisser de vilaines cicatrices. La deuxième option est réalisée à l’aide d’un laser que seul un médecin peut utiliser (proposer un laser en institut esthétique est interdit par la loi). Le détatouage a un coût qui peut s’élever jusqu’à 600€.
Moralité: le conseil “à méditer” s’impose de toute évidence avant de franchir le cap du maquillage permanent.”
Le prix
Combien ça coûte?
“Les tarifs varient d’un institut à l’autre, mais il n’y a pas de mystère: sécurité et qualité ont un prix. Faire confiance à une technicienne qui a suivi de nombreuses formations, qui travaille avec des machines performantes et des pigments haut de gamme implique généralement un budget un peu plus élevé. En moyenne, il faut compter entre 250 et 450 € pour les sourcils, 300 à 700€ pour la bouche et 200 à 450€ pour les yeux.”
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