
Le blues de rentrée d’Adrien Devyver
Ce mimi petit, c’est Adrien Devyver. Un gamin qui n’aimait pas la rentrée. Aujourd’hui, l’animateur du Grand Cactus a toujours du mal le 1er septembre. Surtout sur Facebook! Les photos d’enfants cartable au dos, ça le stresse. Pas par jalousie d’homme-pas-encore-papa. Mais parce que ça réveille des souvenirs douloureux.
Sur son blog, ll raconte aujourd’hui pourquoi il a détesté son premier jour de première primaire.
Des vacances de petit Belge
Dans son article “Tu verras quand tu en auras”, Adrien Devyver raconte combien il a adoré l’été de ses 5 ans: “Je venais de passer deux mois à faire des cabanes, rouler à vélo, manger chez des copains, aller à Planckendael (que je préferais largement à Bokrijk). A cet âge-là , je passais une grande partie de mon été à la mer du nord. Je faisais des chateaux de sable jusque quand la marrée montait pour le faire disparaitre (mais le mien résistait toujours plus longtemps que les autres), avec ma grande soeur, on léchait des kilos de boules de glace Moka de chez Verdonck, on regardait des feux d’artifice dans les bras de notre papa, on refaisait mille fois par jour un noeud dans l’élastique du jokari qu’on cassait tellement on frappait comme des brutes. On se faisait des potes et on vendait des coquillages sur la digue. (…)” Le premier septembre sonne le glas de la liberté.
“C’était horrible!”
La veille du retour à l’école, pas moyen de dormir. “Comment pouvait-on essayer de me faire croire que m’asseoir 8h par jour dans une pièce avec 20 kets, que je ne connais pas, allait être sympa? L’idée de se retrouver dans un rang. De tenir sa distance grâce à un bras tendu sur l’épaule de celui qui est devant. Je dis «celui» parce qu’il n’y avait pas de filles dans mon école. 12 rangs, deux classes par niveau. De sentir la froideur des couloirs et des carrelages noir et blanc moucheté. De passer le midi dans une cantine qui sent la soupe. De ne pas pouvoir aller jouer dehors parce que le premier septembre, il pleut toujours au moins un peu. De manger un Penny à moitié écrasé et un peu mou parce que même si il pleut, il fait douffe quand même.”
Sourire pour la photo, ça n’aurait pas été possible!
Voilà pourquoi, le jour de la rentrée des classes, Adrien coupe Facebook. “Quand je vois ces enfants sur les photos aujourd’hui, bien peignés (j’avais trop besoin de le placer ce mot-là), sourire obligatoire, cartable flambant neuf, pour moi, il y a un truc qui sonne faux. A l’époque, c’est vrai, on était déjà habillé comme ça (…), mais on ne faisait pas de photos. On n’était pas obligé de sourire devant l’objectif alors qu’on était en fait complètement pétrifié. Heureusement, je crois que je n’y serais pas arrivé.” Après ça, on regarde les bouilles de nos enfants autrement. Ils sont contents d’avoir retrouvé leurs copains, leur classe mais on réalise que les vestes ont remplacé les maillots, les manuels les BD et les embouteillages les balades en forêt.
Heureusement, c’est le weekend. Alors pendant deux jours, on chante bien fort “Vive les vacances, plus de pénitences, les cahiers au feu…”.