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François Damiens: l’interview making of de son film Mon Ket

Réaliser un film basé sur des caméras cachées, avec une histoire qui tient la route… le projet paraît fou, voire impossible. Il fallait bien un François Damiens, au sommet de son art, pour relever le défi. Le résultat, “Mon Ket”, est un OVNI cinématographique qui a demandé 5 ans de travail. Explication.

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Le film a nécessité 3 ans d’écriture et un an et demi de tournage.

Comment vous est venue l’idée folle de réaliser un film avec des caméras cachées?
J’ai toujours fait des caméras cachées et puis je joue la comédie dans des films. Naturellement, j’ai voulu réunir les deux. En fait, un peu comme un type qui partirait avec sa femme et sa maîtresse en vacances… C’est pour Femmes d’Aujourd’hui, j’essaie de m’adapter (rires).

Quand on essaie d’imaginer un film en caméras cachées, on se dit que c’est impossible…
Ce qui m’intéressait, c’était de raconter une histoire grâce à la complicité des gens qui jouent dans le film à leur insu et moi je suis leur faire valoir. Comme on l’a écrit à la fin de « Mon Ket », sans eux, il n’y a pas de film. Je suis juste le prétexte. Le but, ce serait que les gens arrivent à la fin du film en ayant été émus, en ayant rigolé, tout ça avec une histoire, qui fait prétexte, et qu’ils réalisent, après, que les gens n’étaient pas au courant.

Il paraît que ça vous a pris 5 ans pour faire le film?
Oui. 3 ans d’écriture et un an et demi de tournage. On a tourné les scènes chronologiquement et on montait en parallèle pour pouvoir choisir la personne piégée que l’on gardait. On en piégeait une douzaine à chaque fois donc, moi, je voulais pouvoir savoir lequel serait dans le film pour pouvoir m’en servir dans la scène suivante et garder ainsi une cohérence.

Une douzaine de piégés à chaque fois?
Oui, 650 heures d’images.

Le maquillage pour incarner Dany, c’est parce que les gens vous connaissent désormais?
Tout à fait. Résultat, 4h de maquillage à chaque fois!

Certains vous ont reconnu?
Oui, de de temps en temps. En fait, avant, pour la télévision, les gens venaient chez moi et ici, c’est moi qui allais chez eux donc c’est nettement plus compliqué au niveau logistique et production. Et du coup, certains m’ont reconnu, oui. Mais ce qu’on faisait aussi, c’est qu’on prenait des Flamands qui parlaient très bien français comme ça il y avait moins de risque.

Mais donc, les caméras étaient bel et bien cachées?
Oui, oui! Et les micros aussi, tout le temps. Et allez mettre un micro sur quelqu’un à son insu…  Le mec que l’on piège au parking, par exemple, tu ne sais pas où il va aller mais il doit porter un micro donc il fallait trouver des subterfuges, leur dire “ah ben tel jour, il faut passer au dispatching avant d’aller travailler, vous allez recevoir un nouveau polar” et on cachait un émetteur dedans.

 

Avec une caméra cachée, s’il y a un problème de son, tu ne peux pas venir dire “coupez”

Certains ont refusé que la caméra cachée soit utilisée?
Oui, oui, mais très peu. Je me rappelle d’un serrurier. J’aurais bien voulu qu’il accepte mais il a refusé et il était très braqué. D’habitude, il y a toujours moyen de discuter mais là… D’ailleurs, Benoît (Mariage, co-scénariste) avait insisté. Il était même allé le voir chez lui et il m’a appelé juste après, il m’a dit “c’était pas un bon moment” (rires). Il s’est fait remballer encore pire qu’un huissier. Il m’a dit “j’aurais pas dû y aller” et j’ai dû le ranimer au téléphone. Il n’était vraiment pas bien.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile?
Le plus difficile, c’était de faire venir les gens. La caméra-cachée où on invite les beaux-parents de ma fiancée, on a mis 8 mois pour la mettre sur pied. Il a fallu mettre des annonces disant que l’on cherchait des jeunes filles célibataires qui avaient encore leurs deux parents et qui étaient prêtes à passer dans un documentaire. Ensuite, un mois avant, les rappeler pour dire “maintenant, informez vos parents pour dire que vous avez rencontré quelqu’un” et puis de nouveau, une semaine avant le tournage pour dire que votre nouveau compagnon aimerait bien les rencontrer. Le jour J, les beaux-parents arrivent mais tu ne sais pas s’ils vont arriver à 12h30 ou 13h30, même s’ils sont invités à 13h. Ils viennent de Verviers et t’en as douze qui vont arriver à la suite, toutes les heures, donc il fallait les suivre sur la route, avec les plaques d’immatriculation, pour savoir quand ils arrivaient pour que tout le monde soit planqué quand ils arrivent; il ne fallait pas qu’ils croisent ceux qui étaient là avant. Et puis quand tu tournes comme ça, quand tu fais un film, tu mets des réflecteurs, des projecteurs, tu places la caméra en fonction du soleil, tu arrêtes de tourner quand il pleut ou quand un avion passe… S’il y a un problème de son, tu ne peux pas venir dire “coupez”, si la caméra a décroché non plus… Ici, quand tu tournes 12h, eh bien le soleil tourne aussi donc c’est compliqué parce que tu ne peux pas mettre un projecteur. Donc quand on réussit à avoir le bon piégé, c’est toute l’équipe qui a réussi et on est tous contents, on crie tous!

Et le plus jouissif?
Le plus jouissif, c’était de travailler avec une super équipe du début à la fin parce que j’ai pu, pour la première fois, choisir les gens avec qui je travaillais, c’était toute mon équipe de caméras cachées depuis 20 ans et on s’était toujours dit que, le jour où on faisait un film, on le ferait ensemble. Et puis après ça, tous les gens avec lesquels je m’étais le mieux entendu dans le cinéma en Belgique. J’ai allié le côté cinéma et télévision et c’était enrichissant, et pour eux et pour moi, parce qu’on allait faire un truc qu’on avait jamais fait ensemble. Il n’y avait pas de patron entre guillemets, chacun faisait de son mieux.

Avec toutes ces caméras cachées inutilisées, on espère au moins qu’il y aura des bonus avec le DVD…
Oui, c’est prévu.

“Mon Ket” en salle le 30 mai.

Retrouvez l’interview intimiste de François Damiens dans le Femmes d’Aujourd’hui du 24 mai 2018.

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