Conseils d'un spécialiste en biodiversité pour aménager son jardin
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7 conseils d’un spécialiste de la biodiversité pour aménager son jardin

Qui dit nouvelle saison dit nouvelle occasion d’envisager un remodelage du jardin. En manque d’idées? Voici 7 conseils d’un jardinier spécialiste de la biodiversité pour vous aider à aménager un jardin à la fois beau et naturel. 

Jardinier chevronné à Lahérie (Neufchâteau), André Poncin a mené de nombreuses expériences pour créer et sans cesse améliorer son jardin de 65 ares. Son défi: accueillir la faune dans un espace esthétisant, ce qui n’est pas toujours le cas des jardins consacrés à la nature.

1. Mixer des éléments structurés et sauvages

Chez André, des sentiers très bien délimités, des haies de hêtre et de charme impeccablement taillées, des arcades végétales et des arbres sculptés en boule côtoient la pleine nature. Des herbes folles abritent des insectes. Des fleurs montées en graines nourrissent les oiseaux. Des tas de vieux bois hébergent les hérissons, etc.

2. Utiliser des espèces indigènes

Ça ne coûte pas cher et, en plus, aucune espèce exotique ne sera jamais plus intéressante pour la biodiversité qu’une plante adaptée à nos conditions. De nombreux arbustes indigènes donnent des baies aux oiseaux. C’est le cas de la viorne, de la bourdaine et du sureau. Les arbustes locaux attirent aussi des papillons du cru qui y pondent des chenilles. Ces chenilles contiennent les protéines indispensables au nourrissage des oisillons par leurs parents.

3. Favoriser l’équilibre naturel

Dans la nature sauvage, tout s’équilibre spontanément. André Poncin essaie de recréer cet équilibre au jardin. Depuis plus de 30 ans, il n’utilise aucun produit chimique. La multitude d’oiseaux qui fréquentent son jardin éliminent des larves indésirables et protègent donc ses plantations. Quant aux rapaces diurnes et nocturnes qui fréquentent les environs, ils leur a expressément placé des perchoirs. Ceux-ci le débarrassent de la majeure partie des petits rongeurs qui mangeraient les racines de ses plantes. Saviez-vous qu’un couple de chouettes et ses petits effraies consomment jusqu’à 3000 petits rongeurs par an?

4.  Créer des cavités

Les cavités naturelles, comme celles des vieux arbres, sont idéales pour abriter les nichées de certaines espèces d’oiseaux. Les murs et les dessous de tuiles peuvent aussi être utilisés à cette fin. Alors que la tendance est d’isoler toujours mieux et de boucher tous les creux, André a gardé des vieux murs non rejointoyés et y a même retiré des pierres çà et là. Cette attention est récompensée par d’abondantes nichées de moineaux friquets et domestiques. Il a également placé de nombreux nichoirs et foré un peu partout des trous de diamètres différents où pondent différentes espèces d’abeilles solitaires.

5. Mettre en valeur les abris de jardin

André ne cache pas ses abris de jardin, au contraire. Il a peint l’un d’eux d’une couleur vive (testez la peinture suédoise à la farine) et a créé des petites scénettes autour et à l’intérieur de celui-ci. La fenêtre est toujours ouverte. Les oiseaux y entrent et en sortent librement. Derrière cette cabane, il a installé une petite terrasse où il profite du soleil couchant à l’abri des vents du nord-est. Un autre abri de jardin est intégré au potager, parmi les fleurs. Il est garni de nombreux nichoirs et d’éléments décoratifs.

6. Réensemencer les prés fleuris

Par définition, les plantes annuelles ne se ressèment pas naturellement: il faut que les graines issues des plantes fanées soient introduites dans le sol. C’est pourquoi, quand il fait bien sec, fin février-début mars, André fauche ses espaces “prés fleuris“, à ras de sol. Ensuite, il griffe la terre pour recouvrir légèrement les graines laissées par les annuelles de la saison précédente (coquelicots, bleuets, soucis…).

7. Tout recycler sur place

André n’incinère aucun déchet du jardin et n’en dépose pas non plus au parc à conteneurs. Avec les plus grosses branches qu’il taille, il fait du bois de chauffage. Il recouvre ses sentiers de broyat. Il tresse ses branches des noisetiers pour réaliser des petites barrières. Ce qui est trop fin mais assez longiligne est inséré entre deux rangées de piquets espacées d’une vingtaine de centimètres afin de créer des petits écrans. Ces écrans sont rechargés régulièrement par le dessus car le bois du dessous se décompose progressivement et nourrit le sol. Quant au bois épineux et pas rectiligne, comme celui des prunelliers, il est déposé sur un tas au fond du jardin. Ce tas abrite régulièrement hérisson et oiseaux. Le bois se décompose par le bas au bout de 5 à 8 ans. On récupère alors du compost de broussaille pour nourrir les arbustes.

Texte: Benoît Huc

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