
Un peu de culture…
Histoire d'un couple qui se métamorphose selon les situations qu'il rencontre. Différences de perceptions de la réalité au programme…
J'avoue que le choix de la pièce m'a été soufflé par la comédienne. En pleine auto-promotion, elle m'a acceptée comme amie sur Facebook (et elle a bien fait!) et m'a invitée à voir sa prestation (vous voyez comme c'est utile!). Elle a un cv long comme ma liste de bonnes résolutions (pub, théâtre, cinéma; elle a même tourné dans "La chance de ma vie" avec Virginie Efira) et pourtant, tout ce que je connais d'elle, c'est son rôle de Juliette dans le feuilleton de la RTBF, "Septième Ciel Belgique", alors pourquoi pas?
Pendant la première demi-heure, j'ai la sensation qu'on m'a fourré de force un bonbon acidulé dans la bouche. J'ai peur de ne pas comprendre, je me pose plein de questions, j'essaie de trouver le fil conducteur entre les différentes performances. Car le mot n'est pas trop fort.
Mademoiselle Van Vyve réalise une réelle performance d'acteur en sautant d'une émotion à l'autre aussi simplement que si elle éternuait (ce qu'elle fait d'ailleurs!): dégoût contenu, désespoir profond, hystérie rageuse. Tout y est: les larmes, les sanglots, les hoquets. Et je me demande dans quel état la comédienne finit tous les soirs…
Car l'auteur, Christine Delmotte, qui, de son propre aveu, s'est inspiré de David Lynch, aime tordre nos esprits et ne laisse aux comédiens que peu de répit. Sa démarche? "Montrer que la réalité est une illusion et que cette illusion, nous pouvons la construire instant après instant. Le jeu avec la réalité est infini…".
Les ajouts vidéo syncopés et la très jolie création sonore ne font qu'augmenter ma confusion et pourtant… Pourtant, j'adore! Je me sens un peu bête et me demande ce que je vais bien pouvoir écrire sur ce que je suis en train de voir. Je m'accroche à la voix incroyable du comédien Patrick Brüll et à son jeu apaisant. Je continue de sucer mon bonbon.
Et soudain, après un dernier sursaut de cette énergie violente, le calme et la lumière se font enfin. Tout devient clair, lisible, et mon bonbon se fait doux pour finalement fondre. J'avais oublié qu'au théâtre, il faut toujours se laisser aller, se laisser surprendre, ne pas trop chercher à devancer les pensées de l'auteur.
Faut-il y aller? Certainement! Car pour citer M.Alloucherie, metteur en scène français: "Si l'essentiel c'est l'acteur, l'important c'est le spectateur". Mais dépêchez-vous, c'est fini samedi…
Rendez-vous sur le site du théatre des martyrs pour plus d'infos.