Mi Fauvette – mi cubiste, Marie Laurencin, une peintre à Contre-courant.

  Il y a 130 ans naquit une femme au pinceau agile, à la dextérité habile: Marie Laurencin. Celle …
 
Il y a 130 ans naquit une femme au pinceau agile, à la dextérité habile: Marie Laurencin. Celle dont Matisse disait : «Au moins, en voilà une qui n’est pas qu’une fauvette». 

Marie choisit très tôt de ne pas rentrer dans le moule, d’être à part tout en côtoyant le cercle des artistes. Elle fréquente le Bateau-Lavoiret Picasso la présente en 1907 à Wilhelm de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, c’est le coup de foudre, l’amour douloureux et passionné. Par la suite André Salmon, Le Douanier Rousseau, Max Jacob, Gertrude Stein l’adoptent  et lui font vivre les folies parisiennes.

Marie Laurencin meurt d’une crise cardiaque, dans son appartement à Paris, au soir du 8 juin 1956, dans sa soixante-douzième année. Après une cérémonie religieuse à l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise, selon son voeu, vêtue de blanc, une rose à la main, les lettres de Guillaume Apollinaire sur son coeur.

Elle avait choisi Micheline Sinclair, fille de Paul Rosenberg, et mère de la jeune Anne Sinclair, comme exécutrice testamentaire.

Le Musée Marmottan Monet propose aux visiteurs une exposition rétrospective de l’artiste

92 oeuvres réunies pour la première fois dans un musée français, la plupart de ces peintures proviennent  des collections du Musée Marie Laurencin à Tokyo.

La peinture de cette française est douce, délicate, mélancolique on la distingue par sa facture ouatée, l’usage de ces demie teintes, ses pastels et ses fondues de rose et de gris. Ses thématiques lui sont propres et sont le reflet fidèle de ses humeurs.

L’artiste expatriée en Espagne durant la 1ère guerre mondiale s’inspire de ses états d’âme pour les traduire sur ses oeuvres picturales, de nombreux portraits de femmes esseulées avec leurs animaux de compagnie, tout juste rêveuses ou en activité solitaire telle que la lecture. Des thématiques empruntés à la mythologie gréco romaine: des muses, des biches marqueurs de son imagination débordante résultant de son ennuie profond.

Ce n’est que dans les années 30 que le tournant intervient dans sa vie, puisqu’elle devient professeur et enseigne la peinture et se retrouve dans son art avec l’apparition d’une gamme chromatique plus soutenue qui était jusque là inexistante.

L’autre particularité de Marie Laurencin est sa représentation de la femme . Les hommes se font rares, les couples sont formés par des femmes, les danses se font entre femmes… Serait-ce un indice de son ambiguïté sexuelle? Surement et cela même indirectement, car cette artiste s’assume pleinement et cela est assez rare à une époque où comme le disait Octave Mirabeau qui publie dans "Le Journal d'avril 1900" " La femme n'est pas un cerveau, elle est un sexe et c'est bien beau." et il ajoute " Quelques femmes -exceptions rarissimes- ont pu donner, soit dans l'art, soit dans la littérature, l'illusion d'une force créatrice. Mais ce sont des êtres anormaux où de simples reflets de mâle."

Un très beau parcours qui nous est proposé par Daniel Marchesseau, commissaire de l’exposition.

On découvre à travers des oeuvres artistiques une femme qui voguait à contrecourant et qui aura dut attendre 2013 pour se voir célébrer à sa juste valeur.

Une belle découverte jusqu’au 30 juin 2013.

Au Musée Marmottan Monet

2, rue Louis-Boilly à 75016 Paris

Texte: Soisic Belin

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