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La prise de ces médicaments n'est pas toujours bien comprise. © Getty Images

9 idées reçues sur les antidépresseurs

On parle d’antidépresseurs pour vous ou l’un de vos proches, mais vous avez des a priori? Pour démêler le vrai du faux, on a fait le point avec le Dr Kornreich, psychiatre et chef du département de Psychiatrie au CHU Brugmann.

Les antidépresseurs changent-ils la personnalité? Ont-ils une incidence sur la prise de poids ou la libido? De nombreuses (dés)informations circulent sur la prise de ces médicaments, et peuvent inquiéter le patient et son entourage.

Antidépresseurs: démêler le vrai du faux

Le Dr Kornreich nous aide à y voir plus clair sur ce traitement controversé.

1. Ils ont un effet positif dès le jour 1

C’est faux. En général, l’amélioration (moins de tristesse, de fatigue, d’anxiété, d’idées noires…) apparaît après trois semaines de traitement. Cela correspond au temps qu’il faut pour mettre en place de nouvelles connexions cérébrales. Si aucune amélioration n’est constatée après ce délai, il faut envisager de modifier la dose ou la molécule.

Si les circonstances de vie ou la manière de les envisager n’ont pas changé, il est illusoire de penser qu’en arrêtant les antidépresseurs, les choses vont continuer à s’améliorer

2. On ne peut jamais arrêter

C’est faux. La durée moyenne d’un traitement varie de six mois à un an, le temps de soigner l’épisode dépressif. Néanmoins, si les circonstances de vie ou la manière de les envisager n’ont pas changé, il est illusoire de penser qu’en arrêtant les antidépresseurs, les choses vont continuer à s’améliorer. C’est pourquoi la dépression doit aussi être traitée par un suivi psy.

3. Les Belges prennent trop d’antidépresseurs

Vrai et faux. On parle parfois de “surconsommation” d’antidépresseurs, largement encouragée par l’industrie pharmaceutique. “Le fait que notre société génère beaucoup de stress et d’anxiété est une réalité: les liens sociaux sont moins resserrés, le milieu du travail est souvent très dur. Et l’individu n’a pas toujours la possibilité d’agir sur cet environnement”, estime le Dr Kornreich. Et de poursuivre: “Par contre, on peut parler de sous-consommation chez certaines personnes en réelle dépression, ajoute-t-il, mais qui se méfient des médicaments, au risque souvent de se tourner vers d’autres substances comme l’alcool ou le cannabis pour soulager les symptômes”.

4. Les antidépresseurs soignent uniquement la dépression

C’est faux. “Les antidépresseurs portent mal leur nom”, nous dit le psychiatre. Ils agissent sur la réactivité émotionnelle et sur ce qu’on nomme le “circuit de la peur”. Ils sont donc utilisés également pour traiter les troubles paniques, les troubles anxieux généralisés ou encore les TOC (troubles obsessionnels compulsifs).

5. Mieux vaut prendre des antidépresseurs que des anxiolytiques

C’est vrai pour le long terme. Comme les antidépresseurs, les anxiolytiques (Xanax et autres benzodiazépines) font partie des médicaments psychotropes: ils agissent sur le psychisme. Mais contrairement aux antidépresseurs, les tranquillisants entraînent une véritable dépendance physique: ils ne devraient donc être utilisés que de manière ponctuelle et pas plus de quelques semaines d’affilée. Un trouble anxieux persistant a tout intérêt à être traité par antidépresseurs.

6. Ils peuvent aggraver le risque suicidaire

Vrai et faux. Globalement, chez une personne souffrant de dépression, les antidépresseurs diminuent les idées noires et le risque suicidaire. Ils peuvent en revanche les augmenter chez les personnes souffrant de troubles bipolaires. D’où l’importance de poser le diagnostic avant d’entamer un traitement.

7. Ils font grossir

Vrai et faux. Les antidépresseurs ont tendance à augmenter l’appétit et les envies de sucre. Toutefois, certains sont moins susceptibles d’avoir une incidence sur la prise de poids.

8. Je ne serai plus tout à fait moi

C’est faux. L’immense majorité des personnes sont davantage elles-mêmes sous antidépresseurs car c’est généralement le stress et la peur qui les “transforment”, en diminuant leurs possibilités d’interagir, de penser, de trouver des solutions. Néanmoins, dans de rares cas, certaines personnes constatent un émoussement de leurs émotions. Un changement de molécule doit alors être envisagé.

Dans de rares cas, certaines personnes constatent un émoussement de leurs émotions. Un changement de molécule doit alors être envisagé…

9. Ils diminuent la libido, notamment

Vrai et faux. Les antidépresseurs peuvent avoir des conséquences sur la sexualité: diminution de la libido, difficultés à atteindre l’orgasme, retard de l’éjaculation, etc. “Il est important que les patients le sachent car sinon, ils ne font pas le lien, ce qui peut poser des difficultés supplémentaires, notamment au sein du couple”. Là encore, un changement de médicament ou de dosage permet souvent d’améliorer les choses. Et les antidépresseurs n’ont aucune conséquence irréversible sur les fonctions sexuelles.

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