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Tout ce dont on oserait jamais parler à son médecin

Bruits, odeurs et démangeaisons gênantes… Il y a certaines choses que l’on hésite à confier à notre médecin! Petit tour des soucis de santé dont on n’ose pas parler, avec leurs causes et solutions…

Pouvoir tout dire à son médecin devrait être la base d’une bonne relation entre un patient et le corps médical. Et pourtant, selon une étude publiée en 2018 par la docteure en psychologie Andrea Levy, 70% des gens ont déjà menti au moins une fois dans leur vie lors d’une consultation. Pourquoi? Souvent par honte, ou encore par peur du jugement. Des omissions qui semblent a priori sans conséquence mais qui peuvent en réalité freiner le diagnostic ou mener à un mauvais choix de traitement.

Les sujets tabous…chez notre médecin traitant

Petit passage en revue de ce qui nous fait honte chez le médecin.

Les flatulences

Les flatulences touchent plutôt les femmes – merci les hormones – et encore plus durant leurs règles. Personne n’y échappe: en bonne santé, on pète 10 à 20 fois par jour. Cela permet d’évacuer 0,5 et 1,5 litre de gaz, qui provient de l’air absorbé et de l’activité bactérienne de l’intestin. Si votre souci semble excessif ou fortement malodorant, décryptez votre manière de manger: idéalement, vos repas devraient se dérouler sans stress et en mâchant longuement. Suspectez également un problème digestif, une intolérance au lactose et/ou au gluten, un excès de fibres (céréales complètes, crudités), de produits industriels et d’édulcorants chimiques.

La bave

Vous laissez échapper un filet de salive alors que vous dormez ? C’est sans doute que vous souffrez de stress ou de nez bouché. Un spray d’eau de mer isotonique, à vaporiser dans votre nez avant de dormir pour humidifier les muqueuses en douceur, va sauver votre sex-appeal. En revanche, évitez les gouttes nasales décongestionnantes qui provoquent vite des accoutumances et une aggravation des symptômes.

Les démangeaisons mal placées

Respirez, aucun médecin ne vous traitera de crasseuse si vous vous plaignez de démangeaisons au niveau du postérieur. Ces manifestations sont plus souvent la conséquence d’un excès d’hygiène plutôt que d’un manque de celle-ci. Le sillon interfessier est fragile et, circonstance aggravante, évolue dans une ambiance chaude et humide, en contact avec les selles. Autant d’éléments favorisant la prolifération des germes. Pour le nettoyer parfaitement, rien ne vaut l’eau claire et le séchage doux. Bien souvent, ce sont des particules de savon, l’usage de lingettes humides et de papier toilette parfumé qui engendrent ces irritations bien difficiles à soulager en public. Afin de les apaiser, appliquez une pommade riche en zinc (attention, celle à la cortisone ne devrait pas être utilisée plus de deux semaines).

Toute la famille se plaint de telles démangeaisons? Les coupables sont probablement des oxyures, petits vers digestifs extrêmement contagieux, qui pondent leurs œufs autour de l’anus. Blanchâtres, ils s’observent même à l’œil nu (plutôt le matin) sur les selles ou sur le papier-toilette: une fois cernés, éliminez-les avec un traitement vermifuge – en comprimés, vendu sans ordonnance en pharmacie – qui améliore rapidement la situation.

Les pieds malodorants

Physiologiquement, les pieds moites sont loin d’être une malédiction: ils ont permis à bon nombre de nos ancêtres – bien avant l’invention de l’escarpin – de fuir rapidement, car cette légère sueur présente des propriétés antidérapantes. Aujourd’hui, cette transpiration se montre gênante quand elle est à l’origine d’odeurs tenaces. Lesquelles surgissent quand les orteils clapotent à longueur de journée dans des chaussures fermées, étroites, comprimant les pieds… Pour s’en sortir, c’est simple: gardez les pieds le plus possible à l’air, sans chaussettes ni claquettes en plastique. Optez pour des matières favorisant l’évaporation de l’humidité, telles que le coton, le cuir… Et glissez des semelles (en bois de cèdre, charbon actif, fils d’argent) dans vos chaussures.

…Et chez le gynécologue!

Les odeurs vaginales

Le vagin est colonisé par un lot de bactéries protectrices, lesquelles se raréfient quand elles sont décapées par nos exigences de propreté. Évitez donc les douches vaginales, lingettes et produits nettoyants. Une toilette intime correcte se limite à la vulve, se réalise à l’eau claire et avec les doigts, en veillant à déplier délicatement chaque recoin.

Les règles qui dérèglent le moral

Les scientifiques n’ont pas encore bien compris les liens entre les menstruations et l’humeur en dents de scie. En revanche, ils les justifient en expliquant que la période prémenstruelle s’accompagne parfois d’une rétention d’eau – et donc une prise de poids, rarement accueillie avec le sourire -, de seins plus lourds (assez inconfortables), de crampes douloureuses… Outre ces signaux désagréables, l’organisme connaît encore une baisse de sérotonine, l’hormone du bien-être. Pour retrouver le mental d’un moine bouddhiste, bougez… y compris au lit! Avec un bonus surprise: faire l’amour durant les règles (quand les muqueuses sont gorgées de sang) accroît le plaisir féminin. Afin de ne pas ruiner le matelas, glissez une petite éponge absorbante (disponible en pharmacies) dans le vagin.

Frout alors!

Le frout – contraction des mots “foufoune” et “prout”- , c’est le pet vaginal qui engendre exactement le même bruit que celui émis par l’anus. Il se révèle complètement inodore et ne peut se réprimer, cette zone étant dépourvue de sphincter. Signant une sortie d’air bruyante par le vagin, il surgit lors de mouvements spécifiques, tels que le soulèvement et le basculement du bassin pratiqués dans certaines postures: yoga, chandelle, relations sexuelles, etc. S’il reste difficile de l’éviter complètement, la musculation du périnée espace leur fréquence et leur intensité: utilisez des boules de geisha et autres accessoires spécifiques qui se placent dans le vagin et provoquent une contraction spontanée de ces muscles intimes. Parlez-en à votre gynécologue car une rééducation par un kiné peut s’avérer nécessaire.

Est-ce vraiment “mal” de parler de certaines choses à son médecin?

Le docteur Yael Adler, dermatologue et chercheuse, a fait de cette peur le sujet d’un livre, intitulé “Ça ne se fait pas d’en parler – stop aux tabous corporels”, paru aux éditions Jouvence. Un livre dans lequel elle explique combien il est important de pouvoir parler de tout au corps médical, sans tabou. D’abord parce qu’attendre que “ça passe tout seul” continue à vous pourrir le quotidien, voire à aggraver les troubles, alors qu’il existe généralement des traitements rapides et efficaces. D’autre part, précise Yael Adler, parce que “votre médecin est là pour vous épauler et il compte sur vous pour lui faire confiance. Il sait que ce n’est pas si simple de se dénuder, corps et âme confondus. Et si vous saviez tout ce qu’il a déjà entendu, vu… et parfois vécu!”.

Elle confie: “On me demande fréquemment si je n’en ai pas assez d’être confrontée au déballage de l’intimité, ainsi que des éruptions cutanées, boutons et pus de mes patients. Chaque fois, je réponds par la négative”. Au contraire, même, souligne la spécialiste: ces entretiens l’aident à progresser! “À force de poser des questions précises et de renforcer l’écoute, je trouve même plus rapidement la cause d’un problème de santé ainsi que sa thérapie. Mais ça ne fonctionne uniquement que si un véritable dialogue se met en place”. Alors, convaincue?

Oser évoquer ces tabous chez le médecin: 4 conseils utiles

  • Aidez-vous avec un support écrit : montrez-lui une brochure d’information, une publicité trouvée en pharmacie… ou cet article ! Parfait pour entamer le dialogue.
  • Consultez Dr Google, afin de cerner les termes précis. Bizarrement, parler de flatulences semble moins gênant que de pets…
  • Venez-en directement aux faits, sans détour qui risquent juste de rendre votre demande encore plus nébuleuse.
  • Si vous n’êtes pas à l’aise face au médecin qui est presque un ami ou qui connaît toute votre famille (même s’il est soumis au secret professionnel), changez d’adresse: vous serez peut-être plus à l’aise devant un inconnu. Pareil si votre praticien vous décoche un sourire ironique, des paroles blessantes ou un jugement glacial. Sortez illico : il existe bien d’autres praticiens nettement plus bienveillants.

Pour aller plus loin dans la réflexion

Le livre de la médecin Yael Adler, paru aux éditions Jouvence, est en vente au prix de 22,90€ sur le site de la maison d’édition.

Texte Michèle Rager Coordination Julie Braun

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