À nouveau célibataire: où rencontrer quelqu’un?
Séparée après une longue relation, vous rêvez d’une nouvelle histoire. Mais comment fait-on désormais? Les codes ont-ils changé? Où faut-il “chercher”? Nous avons mené l’enquête.
Internet, le réseau amical et le travail: ce sont les trois principaux canaux de rencontres amoureuses à l’heure actuelle. “Chez les 45-54 ans, explique Audrey Van Ouytsel, sociologue, thérapeute et experte dans l’émission Mariés au premier regard sur RTL, le réseau amical est encore le premier pourvoyeur de rencontres, mais chez les moins de 44 ans et les plus de 55 ans, les sites et autres applis de rencontres se sont largement imposés, surtout depuis le covid”.
Les rencontres virtuelles sont faciles, accessibles financièrement et ne choquent plus personne. “C’est d’autant plus le cas, ajoute la spécialiste, que rencontrer quelqu’un dans la vie réelle est devenu très compliqué. Les gens sont de plus en plus méfiants; depuis MeToo et la question du consentement, les hommes ont peur d’aborder les femmes, draguer en rue est désormais très mal vu…”.
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La mentalité du “Je prends, je jette”
“Je fais actuellement partie d’un groupe de parents solos, confie Nathalie, 50 ans, séparée depuis un an et demi, mais on y insiste bien sur le fait qu’on n’est pas là pour faire des rencontres amoureuses. Comme si c’était mal vu…”. Nathalie s’est aussi inscrite sur Facebook Rencontres, “juste pour voir”: “Le monde des rencontres en ligne n’est pas évident au niveau psychologique, estime-t-elle. D’abord il y a la sélection sur base de la photo, qui finalement fait du physique LA priorité, et tant pis pour vous si vous n’êtes pas photogénique!, puis il y a cette mentalité du “Je prends, je jette” qui est assez violente car pour peu que vous ayez l’espoir d’avoir fait une chouette rencontre, l’autre disparaît sans explication”. Souriez, vous êtes ghostée!
C’est comme quand on passe un entretien au boulot et qu’on n’a pas de nouvelles
Ariane, 57 ans, confirme. “Les gens commencent à vous parler puis arrêtent du jour au lendemain. C’est comme quand on passe un entretien au boulot et qu’on n’a pas de nouvelles. Après coup, on ne peut s’empêcher d’analyser chacun de ses mots pour voir ce qu’on a dit de mal”.
Sylvie, 49 ans, qui s’est lancée sur les applis parce qu’elle se sentait seule et déprimée, a elle aussi fait l’expérience du ghosting, mais pas seulement. “J’ai été plusieurs fois en contact pendant des semaines avec des hommes qui ne semblaient en définitive pas du tout pressés de me voir. J’en ai déduit que c’était probablement des hommes mariés qui fantasmaient sur une aventure, mais n’osaient pas passer à l’acte. Moi, ça me faisait perdre mon temps”.
Autre surprise pour elle: plusieurs rencontres avec des hommes soi-disant de 35-40 ans, mais en réalité de 20 ans. “Ils étaient beaux et vraiment désireux de me rencontrer, se souvient Sylvie, mais j’ai déjà deux ados à la maison! J’avais l’impression qu’ils cherchaient une maman”. “Une expérience avec une femme plus âgée est valorisante pour ces jeunes hommes, reconnaît Audrey Van Ouytsel, mais les femmes savent bien qu’une telle relation n’a pas d’avenir”.
Juste pour une nuit
Tous nos témoins ont également fait l’expérience d’un nouveau code amoureux: une sexualité libérée et rapidement mise en avant. “Que ce soit sur le net ou dans les soirées, confie Sophie, 50 ans, les hommes sont cash: c’est juste pour une nuit! Lors d’un match sur Tinder, l’homme m’a très vite interrogée sur mes fantasmes et avant même que j’ai eu le temps de répondre, il m’envoyait une photo de lui, nu. Ça a le mérite d’être clair, mais ça casse le charme”.
Les relations deviennent intimes très vite. La sexualité arrive avant même le sentiment amoureux…
“Dans ma tranche d’âge, constate Ariane, généralement, le premier rendez-vous a lieu au resto, le deuxième, au lit, puis basta. Ça reste ponctuel”. Ce qui n’étonne pas Audrey Van Ouytsel: “Aujourd’hui, les relations deviennent intimes très vite. La sexualité arrive avant même le sentiment amoureux. Quant aux ‘dick pics’; il s’agit d’un code emprunté aux plus jeunes qui ont un rapport à la nudité radicalement différent du nôtre, complètement libéré, d’où la fréquence des revenge porns”.
Mais le jeu en vaut quand même la chandelle: Sylvie a, contre toute attente, trouvé le bonheur sur Tinder, Ariane multiplie les aventures et Nathalie “swipe” avec beaucoup de détachement. “Je préfère quand même les rencontres dans la vraie vie, dit-elle. L’amour arrive quand il doit arriver. Et c’est gai aussi, d’être seule. On verra, je ne suis pas dans l’urgence”.
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À vous de jouer!
Il y a de nombreux moyens pour rencontrer de nouvelles personnes.
Les applis de rencontre
Il y en aurait 8000 dans le monde! On les dit en perte de vitesse (83 % des inscrits seraient insatisfaits), pas toujours génératrices de respect (50 % des femmes ont déjà reçu des contenus explicites non sollicités), et lentes à la détente (il faudrait en moyenne 57 matchs sur Tinder pour obtenir un “vrai” rendez-vous selon une étude norvégienne). Le magazine 60 millions de consommateurs pointe aussi les nombreux faux profils et la surreprésentation des hommes sur la plupart d’entre elles.
Et pourtant, elles restent incontournables. “Le digital nous rend la vie facile par son accessibilité et sa rapidité, écrit Géraldyne Prévot-Gigant dans Les femmes et l’amour. Il est très séduisant pour tout célibataire de se dire qu’en quelques clics un date est à la clé. Fini l’errance dans les boîtes de nuit, les plans foireux de dîners organisés par les amis ou la drague pesante en terrasse de café. Dans le confort de nos appartements, toute femme et tout homme peut entrer en relation virtuelle avec des inconnus. Cette facilité décomplexe les plus timides, stimule les plus hésitants, convainc les réfractaires mais déculpabilise les menteurs”.
Sans compter “qu’on rencontre des hommes qu’on n’aurait jamais rencontrés dans la vraie vie”, note Sylvie qui y a croisé un militaire de la marine américaine!
Près de 60% des utilisateurs Tinder seraient là à des fins romantiques
Enfin, oubliez la rumeur selon laquelle on ne trouverait sur ces applis que des demandes de relations d’un soir. Selon plusieurs études, près de 60% des utilisateurs Tinder seraient là à des fins romantiques!
Faites votre choix
- Tinder, avec ses 60 à 70 millions de membres, est un peu un passage obligé.
- Facebook Rencontres fonctionne un peu comme Tinder: une photo, une petite intro et quelques infos (passions, fumeur ou pas, enfants ou pas…).
- Fruitz indique les souhaits amoureux via un fruit: la cerise pour la recherche de l’amour, le raisin pour un verre (et plus si affinités), la pastèque pour un sex-friend et la pêche pour un coup d’un soir.
- Hinge et OKCupid misent sur les relations à long terme via un questionnaire bien précis pour déterminer des compatibilités.
- Bumble et Adopte mettent les femmes à la barre.
- Once ne vous propose qu’un match par jour.
- Elite Dating vise le haut du panier, et est donc plus cher.
- DisonsDemain est la branche de Meetic destinée aux 50 ans et plus.
Le speed-dating
Rencontrer sept célibataires de votre tranche d’âge pendant sept minutes chacun, c’est le principe du speed-dating. La rencontre se termine par une soirée et une fois de retour chez vous, on vous demande d’indiquer les célibataires que vous souhaitez revoir. Si le match est réciproque, les coordonnées sont échangées.
Plus d’infos: flashdate.be (33 €) ou lespeeddating.com (39 €)
Les soirées slow dating
Marre des rencontres virtuelles? Le slow dating permet de faire des rencontres dans la vraie vie autour d’activités pour célibataires: des jeux qui favorisent la communication, des balades en forêt, des brunchs…
Plus d’infos: happy-friends.be (soupers dating à Bruxelles et en Wallonie), jpeuxpasjaidate.be (soirées et matchs de padel), entre autres.
Les clubs de loisirs
Ils ne sont pas estampillés “célibataires” mais proposent toutes sortes d’activités à leurs membres, chacun étant libre d’organiser sa propre sortie. C’est l’occasion de se recréer un réseau d’amis, parmi lesquels se trouve peut-être le nouveau/la nouvelle partenaire de votre vie.
Plus d’infos: On-va-sortir.com, Toutes-mes-sorties.com, les applis Knockk ou MeetUp.
C’est Instagram qui l’affirme dans son rapport 2023: la génération Z compte bien se détourner des applis de rencontres et tout miser sur Instagram. C’est vrai qu’on y attire des amis, des amis d’amis ou des inconnus attirés par vos photos et les valeurs qu’elles transmettent, ce qui permet un tri naturel. Il y a comme un retour à la vraie vie: le premier like ou un “follow” n’est que l’amorce d’une rencontre qui pourra éventuellement déboucher sur autre chose.
Mettez votre compte en mode public, choisissez une photo de profil simple et nette, tout comme votre nom d’utilisatrice. Mentionnez votre région, votre métier, vos passions… Et choisissez bien les photos que vous publiez afin qu’elles reflètent vos valeurs, vos goûts… Utilisez des hashtags populaires. Suivez les comptes qui vous parlent et n’hésitez pas à liker des photos ou à les commenter: cela vous permettra d’établir un premier contact.
Les rencontres dans la vraie vie
Elles sont toujours possibles, rassurez-vous! “Je préfère faire des rencontres dans la vraie vie, explique Sophie. Je sors avec mes copines dans des bars où on peut papoter. On s’amuse et on voit directement comment se comportent les hommes”.
Laurie Degryse, thérapeute spécialisée en relations amoureuses, conseille aux femmes célibataires de faire des activités qui leur plaisent: club de marche, de lecture, de sport, cours de céramique… “Vous serez plus alignée et plus rayonnante si vous faites une activité que vous aimez et qui ne vous fait pas trop sortir de votre zone de confort. Vous n’y ferez pas forcément des rencontres amoureuses, mais peut-être des amitiés qui y mèneront”.
Pensez aussi aux amis d’amis. “Impossible, s’exclame Ariane. Depuis que je suis divorcée, mes copines mariées ne m’invitent plus chez elles. Je les vois toujours, mais en dehors. Je suis devenue un danger: les femmes ont peur que je vole leur mari, les maris ont peur que je donne des idées d’indépendance à leur femme. Alors, j’ai été obligée de me recréer un groupe d’amis célibataires”. Why not!
Mettez tous les atouts de votre côté
- “Soyez en paix avec votre passé. C’est le conseil de Laurie Degryse. “Êtes-vous vraiment prête pour une nouvelle rencontre? Si vous n’avez pas fait le deuil de votre dernière relation ou que vous êtes partagée entre l’idée de tenter une nouvelle rencontre et celle de vous replier sur vous-même, vous allez attirer des relations compliquées. Une rencontre juste et équilibrée arrive quand on est alignée et qu’on a de la place dans sa vie”.
- Mettez des balises. “Sachez de quoi vous avez besoin et ce que vous ne voulez pas, ajoute Audrey Van Ouytsel. Si vous avez perdu confiance en vous, tentez un travail thérapeutique. Cela évitera que certains ne profitent de votre vulnérabilité ou que vous fassiez porter vos doutes et votre reconstruction à un nouveau partenaire”.
- Parlez de l’autre. Dans vos descriptions sur les applis, cherchez à en savoir plus sur l’autre plutôt que de vous décrire en long et en large. Des chercheurs de l’Université de Chicago ont démontré que ce genre de profils attiraient davantage l’attention.
- Ne tardez pas à passer à l’étape IRL (In real life). Cela vous permettra d’écarter les faux profils et les hommes mariés.
Les bons réflexes
– Test-Achats conseille de vérifier les photos de profil. S’il s’agit d’une photo volée, vous avez une chance de la retrouver via Google Images ou TinEye.
– Bien sûr, ne communiquez pas vos données personnelles et ne versez jamais d’argent à quelqu’un que vous ne connaissez pas/connaissez peu. Signalez les profils suspects à l’adresse suivante: pointdecontact.belgique.be.
Mise en page: Florence Gusbin
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