
10 façons de dire non… Ca vaut la peine d’essayer!
Dire non, c’est difficile. Les psys ont beau nous dire que cela en vaut la peine, ces trois petites lettres n’arrivent pas à passer nos lèvres. Voici 10 façons de le dire… sans le dire!
#1 Demandez à réfléchir
La situation
Votre collègue vous croise dans un couloir et vous demande si vous ne pourriez pas reprendre le dossier X pendant ses vacances.
La solution
Le problème, lorsqu’on est pris au dépourvu est qu’on a tendance à dire oui trop vite pour avoir le temps de trouver une excuse ou de s’en tirer par une pirouette. Mieux vaut dire: «Je vais y réfléchir» ou «Je ne peux pas répondre là tout de suite.» «Comptez jusqu’à 5, conseille Christelle Lacour, formatrice en gestion de conflits à l’Université de Paix, ou gagnez du temps en changeant de sujet, en vous mouchant, en allant aux toilettes, en interpelant quelqu’un qui passe…» Pour Eric Bouancheaux, spécialiste en communication, temporiser est un excellent moyen de signifier à l’autre que sa requête pose problème et qu’avec vous rien n’est gagné d’avance. «Dites: ‘Ce n’est pas une mince affaire. Cela mérite réflexion. Je prends le temps de revenir vers toi’.»
#2 Justifiez-vous
La situation
Votre meilleure amie vous demande de garder ses trois petits monstres pendant qu’elle va faire du shopping.
La solution
Donnez des raisons objectives qui lui permettront de comprendre que vous ne pouvez accéder à sa demande. «Il faut des faits concrets, irrécusables et compréhensibles de l’interlocuteur», conseille Eric Bouancheaux. Parlez en «je» (évitez le «Tu me l’as déjà demandé la semaine passée!») et soyez concise: inutile d’en faire trop. Soyez également prête à assumer un retour de flammes: «C’est la règle du jeu, souligne Virginie Thunus, psychologue. Se justifier, c’est demander à l’autre de recevoir notre non, mais en plus de nous dédouaner. Or, il a le droit d’être vexé.»
#3 Dites non avec le corps
La situation
Lors d’un rendez-vous avec votre banquier, celui-ci essaie de vous vendre un nouveau service.
La solution
«Le non que vous ne savez pas dire oralement, dites-le physiquement!», conseille Christelle Lacour. Pour cela, il va falloir adopter une gestuelle fermée: croiser les bras, détourner le regard, fermer son bic, reculer sa chaise… une manière de montrer qu’on n’est pas d’accord avec la demande. Entraînez-vous devant un miroir!
#4 Jouez au ni oui, ni non
La situation
Un vendeur dans la rue vous demande quel est votre fournisseur d’énergie et vous propose d’en changer.
La solution
«Utilisez des formules dubitatives, conseille Christelle Lacour, telles que ‘peut-être’, ‘on verra’, ‘c’est intéressant’, ‘mwais’… Et joignez-y une réponse corporelle également dubitative: haussement d’épaules, hochement de la tête, air désolé (lèvres vers le bas)…»
#5 Inventez une excuse
La situation
La nouvelle petite amie de votre frère veut absolument vous inviter au resto pour faire plus ample connaissance. Mais sa tête ne vous revient pas. Impossible de le lui dire!
La solution
Inventer une excuse est parfois la seule façon de dire non poliment. «Mais restez floue, pour que votre excuse soit inattaquable» met en garde Fabian Delahaut, coach-formateur. Vous: «J’ai déjà des engagements.» Elle: «Mais quels engagements?» «Je suis épuisée»… «Tu auras tout ton dimanche pour te remettre sur pied.» Et vous voilà coincée! «N’oubliez pas non plus, ajoute Christelle Lacour, que si votre interlocuteur s’aperçoit du mensonge, la confiance risque d’être ébranlée.»
#6 La technique du sandwich
La situation
Votre amie célibataire a une folle envie de sortir en boîte pour oublier ses soucis et compte sur vous pour l’accompagner. Mais vous êtes épuisée par votre vie de famille.
La solution
«La technique du sandwich, explique Fabien Delahaut, consiste à commencer par du positif et à terminer par du positif pour que le message négatif passe en douceur.»
Exemple:
- + «Tu as tellement bossé ces derniers temps, tu as le droit de vouloir décompresser.»
- – «Je ne peux pas t’accompagner à cette sortie, je suis épuisée.»
- + «J’espère vraiment que tu vas pouvoir te changer les idées.»
#7 Proposez une alternative
La situation
Votre mère vous demande de la conduire à l’aéroport à 5 h du matin.
La solution
Proposez votre aide à un autre moment (par exemple la conduire chez votre soeur qui habite non loin de l’aéroport ou dans un hôtel la veille), une aide partielle (elle peut loger chez vous, mais elle prendra le premier train du matin), ou mettez-la en contact avec quelqu’un qui pourrait l’y conduire, un service de navettes… De cette manière, vous déplacez magistralement le problème.
#8 «Toi, à ma place…?»
La situation
Vous avez ce soir votre premier rendez-vous avec un célibataire charmant. Mais votre meilleure amie vous appelle en larmes parce qu’elle vient de se disputer avec son mari. Elle aimerait passer…
La solution
Engluée dans sa dispute conjugale, votre meilleure amie ne voit que ses propres soucis. Vous pouvez essayez de l’ouvrir à une autre réalité en lui expliquant votre situation et en lui posant cette simple question: «Tu ferais quoi, à ma place?» Il est très probable que sa vision des choses s’élargira comme par miracle.
#9 Montrez-vous curieuse
La situation
Votre fils de 16 ans vous demande un «petit coup de main» pour préparer son exposé. Ce n’est évidemment pas la première fois!
La solution
Demandez des détails: «Qu’entends-tu par ‘petit coup de main’? Combien de temps au juste? Qu’as-tu déjà fait? Pour quand doit-il être terminé?» «En général, constate Eric Bouancheaux, plus la requête réclame de temps, d’efforts, d’argent, plus votre interlocuteur va tenter de minimiser votre investissement avec des termes vagues. Vous montrer curieuse des détails va constituer un puissant répulsif à la demande.»
#10 Ne répondez rien
La situation
Votre soeur est non motorisée. A l’annonce d’une grève des trains, elle se plaint de ne pas savoir comment arriver à l’heure au travail.
La solution
«Beaucoup de gens posent des questions en langage implicite, constate Virginie Thunus. La demande est sous-entendue. Si aucune question n’est formulée, vous n’avez finalement pas à apporter une réponse!» L’absence de réponse est également souvent une parade lors d’une demande par mail ou par SMS. Les nouvelles technologies ont apporté de nouvelles façons de dire non sans en avoir l’air. Refuser une invitation par mail ou par SMS, par exemple, semble également plus simple.
Pourquoi on n’aime pas dire non?
«Il y a sûrement de nombreuses réponses possibles à cette question, explique Fabien Delahaut, mais la plus redoutable, la plus sournoise, tient sans doute en cette croyance: «Si je dis non, on ne va peut-être plus… m’aimer.» Alors nous faisons plaisir, nous abdiquons et courbons l’échine, et nous ne sommes probablement pas plus ou pas mieux aimés pour autant.» «Ne pas dire non est un conditionnement qui remonte à l’enfance», dit Christelle Lacour. On se rend vite compte que quand on dit non, on a moins de récompenses, moins de reconnaissance, plus de punitions. On apprend dès lors qu’il faut faire plaisir, être serviable. Ou bien on a grandi avec un parent qui ne savait pas dire non, ou qui était tellement autoritaire qu’on n’a pas eu la possibilité de se positionner. Dans tous les cas, cette incapacité à dire non remonte tellement loin qu’elle est ancrée dans les tripes.» Et pourtant, les avantages à dire non sont nombreux. «L’assertivité, rappelle Fabien Delahaut, est un moyen pour opérer ses propres choix, décider par soi et pour soi, sans suivre les diktats des autres, sans imposer les siens, ni par la ruse, ni par l’agressivité. Elle est un moyen pour être plus libre. Ne pas se respecter soi, ne pas respecter ses propres désirs, ses propres valeurs, ouvre davantage la brèche pour que les autres, à leur tour, ne nous respectent pas.» «Quand on dit non, affirme Virginie Thunus, on pose ses limites, on est clair avec l’extérieur: la personne sait qu’elle doit chercher de l’aide ailleurs. Vous faites également passer le message que vous êtes capable de dire non, mais aussi que vos oui sont francs. Contrairement à ce que l’on craint généralement, on ne se retrouve pas seul parce qu’on dit non. On est, au contraire, davantage respecté.»