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Parole d’expert: comment aider son enfant à réussir son année scolaire?

Par Tatiana Czerepaniak
Votre enfant est entré en primaire, et depuis la rentrée vous avez des difficultés à trouver un rythme? Les devoirs s'apparentent à un moment de supplice, ou presque? Une experte nous donne quelques astuces pour vivre la scolarité en toute sérénité.

Lorsqu’un enfant entre à l’école primaire, il n’est pas rare que lui et ses parents aient du mal à prendre le train des apprentissages en marche: devoirs, dictées, leçons à apprendre… C’est toute l’organisation de la maison qui se voit chamboulée. La réussite scolaire d’un enfant est l’affaire de toute la famille, c’est pourquoi nous avons recueilli l’avis d’une experte en la matière afin de vous donner quelques clés.

Aider son enfant à réussir son année scolaire

Catherine Delhaise est psychothérapeute spécialisée dans les apprentissages scolaires et les comportements chez les enfants. Créatrice de la méthode Félicitée, elle a formé durant sa carrière plus de 18.000 enseignants et 7.800 parents afin de les aider à stimuler le potentiel des écoliers dans leurs apprentissages. Nous l’avons interviewée afin de lui demander comment les parents pouvaient aider leurs enfants à réussir leur année scolaire, sans stress et dans la bienveillance.

Est-ce important d’être un parent actif dans la scolarité de son enfant? Pourquoi?

Oui, absolument, surtout au début de la scolarité primaire. C’est un gros changement pour lui, et il est important que ses parents l’accompagnent dans cette transition, ne fut-ce que pour savoir où il en est dans les apprentissages acquis tout au long de la journée. Ceci étant dit, le but est surtout que l’enfant devienne autonome, mais cela doit se faire de manière progressive. Au fur et à mesure de l’année, on peut commencer à challenger l’enfant sur des exercices faciles qu’il pourra faire seul, et que l’on aura plus qu’à “vérifier” et corriger avec lui. Mais pour arriver à un travail en autonomie, on doit passer obligatoirement par une présence active du parent.

Combien de temps doit prendre une séance de devoirs à la maison?

Cela dépend un peu de l’enfant et de la matière dont l’instituteur donne à revoir mais il est clair qu’il est contre-productif d’y passer des heures. En moyenne, et d’après le programme scolaire, les devoirs ne devraient pas excéder 15 à 20 minutes, grand maximum! Au-delà, on a surtout tendance à tourner en rond. Je vois en consultation beaucoup de parents qui se mettent à côté de leurs enfants pendant les devoirs, smartphone à la main, et qui ne sont donc pas vraiment présents. Les devoirs peuvent alors prendre beaucoup de temps. L’idée, c’est que le moment des devoirs soit un moment de qualité, où l’on est totalement disponible pour l’enfant. Cette présence active aide l’enfant, et le temps des devoirs se voit souvent diminué car l’enfant ressent que le parent prend toute son attention pour lui.

Parfois, les devoirs durent aussi très longtemps parce que le professeur donne un peu trop de matière à revoir. Mais, selon les réformes scolaires en place, ils ne sont plus censés assommer les enfants de révisions une fois chez eux. Dans le cas contraire, il serait bon d’avoir une petite discussion constructive avec l’enseignant.

Les devoirs peuvent être un moment que certains de parents appréhendent. Avez-vous quelques “trucs” à mettre en place pour que les choses se passent sereinement?

L’une des clés est d’être réellement présent. Je sais que ce n’est pas une chose simple à faire, surtout si on rentre tard, et/ou que l’on a plusieurs enfants, mais c’est très important. Ensuite, il faut aussi pouvoir laisser à son enfant le temps de se poser: les journées d’école sont longues et intenses en apprentissage, il est donc utopiste de penser qu’on va se mettre aux devoirs directement en rentrant. Laisser à son enfant (et à vous aussi, finalement) le temps de décompresser est très important.

Pour cela, rien de mieux que d’aller jouer dehors, pour qu’il puisse prendre l’air et s’aérer l’esprit. Si le temps est mauvais, proposez-lui de jouer à un jeu de construction, ou à un autre jeu qu’il affectionne. Par contre, on évite les écrans! Pas de tablette, de télévision ou de jeux vidéo. Une fois cette petite pause prise, le parent et l’enfant seront tous les deux au top pour appréhender les devoirs. La méthode félicitée, que j’ai mise en place, propose des exercices pour se défouler dans un premier temps, et ensuite pour mener à un retour au calme et une concentration adéquate pour faire les devoirs rapidement.

Auriez-vous quelques et astuces à destination des parents pour booster le potentiel scolaire de leur(s) enfant(s)?

Hélas, il n’y a pas vraiment de recette miracle pour qu’un enfant réussisse à l’école. Mais en consultation, je conseille toujours aux parents et aux enfants qui viennent me voir quatre choses:

  • Mettre en place un rituel de lecture avec l’enfant: lire en dehors de l’école et des devoirs est très important pour qu’un enfant puisse acquérir du vocabulaire, mais pas seulement! Lire permet de travailler la mémoire, de développer les neurones mais aussi l’imaginaire. De plus, le “rituel” de l’histoire du soir est un vrai moment de qualité que l’on passe avec son enfant. Et ces moments sont très importants pour l’équilibre émotionnel de l’enfant, ce qui impactera positivement sa scolarité.
  • Éviter les écrans le matin: à l’inverse de la lecture, les écrans sont à bannir avant d’aller à l’école. Et cela s’explique très simplement: pour apprendre à lire, les enfants ont besoin de développer leur vision périphérique. Les écrans ont un effet altérant sur cette vision, et développent plutôt la focalisation. L’utilisation des écrans dès le matin pose alors de nombreux problèmes dans la scolarité des enfants: retard de langage, problème de lecture et d’écriture… Et ces soucis arrivent bien avant la première année primaire!
  • Veiller à son alimentation: on le sait, l’alimentation est en lien direct avec l’énergie. Manger des aliments transformés et prendre des petits-déjeuners riches en sucres sont très mauvais pour la concentration d’un enfant tout au long de sa journée d’école. On évite donc au maximum les céréales industrielles le matin, et on privilégie les petits-déjeuners salés, riches en protéines. On fuit les plats préparés pour privilégier le fait maison. Les produits frais apporteront de bonnes choses au cerveau de votre enfant, contrairement aux repas transformés qui sont surtout riches en sucres et en mauvaises graisses.
  • Être dans une énergie positive lorsqu’on s’occupe des devoirs: on le dit souvent, les enfants sont des éponges émotionnelles. Si vous êtes énervée par une mauvaise journée ou des tracas, vous allez manquer de patience pour aider votre enfant dans ses leçons, et il va ressentir votre agacement. Il est important, lorsque l’on commence les devoirs avec son enfant, d’être dans un certain “équilibre” émotionnel. Pour cela, profitez du moment de pause avant les devoirs pour vous détendre au maximum. Buvez un thé, allez dehors avec votre enfant et, si vous avez la chance d’avoir un trampoline à la maison, allez faire une petite séance de sauts! 20 minutes de trampoline équivalent à 1h de course à pied, on s’y amuse beaucoup et ça change bien les idées. Et je vous en parle par expérience, parce que je pratique le trampoline avec mon fils dès que j’en ai l’occasion!

Comment motiver son enfant pendant l’année scolaire, surtout lorsqu’il a des coups de mou, ou lorsque l’on est face à des difficultés scolaires ?

Avoir une baisse de motivation pendant l’année, ça peut arriver à tout le monde. Surtout en fin d’année, ou pendant l’hiver. Pour contrer cette baisse de moral, le meilleur médicament est l’air frais et la nature. Alors dès qu’on le peut, on part en balade! Au parc, en forêt… vous allez où vous voulez! L’important, c’est d’être dans la nature, de s’aérer le corps et surtout l’esprit. Ma méthode aide aussi beaucoup à recentrer l’enfant vers sa motivation et vers une bonne confiance en ses capacités. Pour des baisses de moral, une ou deux séances de kinésiologie peut vraiment aider un enfant à aller mieux dans sa tête et dans sa scolarité.

Bien sûr, parfois tout cela ne suffit pas. On le sait, certains enfants ont de vraies difficultés scolaires, dues à des problèmes d’apprentissages ( dyslexie, troubles de l’attention…). Dans ce cas, il est important d’aller voir des spécialistes. La première chose à faire est alors de consulter un(e) neuropsychologue, afin de faire des tests et d’en savoir plus concernant les difficultés de l’enfant, et de penser à différentes prises en charges pour éviter l’échec ou le décrochage scolaire. Il existe aussi ce que l’on appelle des coachs scolaires, qui peuvent aider les enfants qui ont du mal à suivre à l’école en leur donnant des trucs pour s’organiser dans leurs apprentissages.

Mais parfois, ces difficultés sont aussi liées à des problèmes relationnels ou émotionnels non réglés. Par exemple, je suivais une mère et sa fille en consultation. La petite fille avait beaucoup de problèmes dans sa scolarité. Des soucis qui étaient arrivés suite à la perte de son petit chat. En fait, la maman avait perdu son papa lorsqu’elle était enceinte, et n’avait jamais fait son deuil. Un choc émotionnel que portait sa fille. Alors on a travaillé ce deuil, et les difficultés scolaires de la petite fille ont peu à peu disparu.

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