Des années d'essais, puis une grande surprise... © Natalia Sobolivska/Unsplash

Témoignage: “La PMA était notre dernier espoir de devenir parents”

Par Tatiana Czerepaniak

Aline et son compagnon ont mené un véritable combat contre l’infertilité pendant près de 3 ans. Un parcours médicalisé que les futurs parents ont considéré comme le dernier espoir d’avoir un bébé. Jusqu’à ce que la vie en décide autrement!

Depuis les années 80, la procréation médicalement assistée ou PMA permet aux couples en situation d’infertilité de devenir parents. Selon l’Institut Européen de Bioéthique, le nombre de bébés nés grâce à cette technique s’élèverait à plus de 5 millions à travers le monde. Des chiffres qui donnent espoir à celles et ceux pour qui l’infertilité est une épreuve et une réelle souffrance. Ce mal-être, Aline et son mari François* le connaissent bien puisqu’ils ont eu à vivre un parcours PMA. Un chemin qui semblait être le seul et unique moyen pour eux de devenir parents. S’ils attendent aujourd’hui un petit garçon, le chemin a été jalonné de rebondissements et ne finit pas comme on l’attend. Aline a en effet eu la surprise de tomber enceinte naturellement.

3 ans de combat contre l’infertilité

Le couple décide de faire un bébé en 2018. Fraîchement mariés, les amoureux se sentent prêts à accueillir un enfant: “On a toujours parlé de fonder une famille ensemble. Et cette période semblait être la bonne pour se lancer dans un projet bébé: on avait quitté notre ancien appartement vétuste pour un plus grand avec deux chambres, et on venait de se marier. On s’est dit ‘Ça y est, c’est le moment!'”. La jeune femme arrête la pilule et se réjouit à l’idée de porter bientôt la vie, mais ne se met pas la pression pour autant: “Je savais que tomber enceinte pouvait prendre plusieurs mois, voire un an dans certains cas, alors je suis restée sereine”.

Mais très vite, elle se rend compte que quelque chose cloche: “Après l’arrêt de la pilule, je n’ai eu aucun cycle, pas de règles, rien. On a d’abord pensé que j’étais tombée directement enceinte, mais après des tests de grossesse négatifs et l’absence de règles, on a compris que quelque chose n’allait pas”. La jeune mariée prend rendez-vous chez sa gynécologue, qui lui annonce après une échographie qu’elle souffre du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Selon la spécialiste, le couple n’a presque aucune chance de concevoir un enfant naturellement. Elle les oriente vers une clinique de la fertilité située à Bruxelles. Un choc pour la jeune femme: “Quand ma gynécologue a prononcé le terme infertilité, ça a été très compliqué à entendre. Tout à coup, je savais que notre projet n’allait pas se dérouler si facilement, j’ai beaucoup pleuré en sortant de ce rendez-vous”.

En route pour la procréation médicalement assistée

Après avoir accusé le coup, Aline et François prennent rendez-vous dans ladite clinique. Lors de leur première consultation, les spécialistes leur parlent directement d’insémination artificielle, et même de FIV. “Nous nous sentions rassurés d’être pris en charge, puisque sans traitement, nous n’avions pas l’occasion d’espérer que ce projet se concrétise”. Le couple se lance alors dans ce parcours médicalisé vers la parentalité. Après trois inséminations non concluantes, la gynécologue spécialisée, confiante, leur propose de lancer des cycles de fécondation in vitro. D’un ton maternel, elle lance un: “Allez les loulous, vous êtes jeunes, vous avez toutes les chances de votre côté, ça ne peut que fonctionner”.

De son côté, Aline tente tout ce qu’elle peut pour augmenter ses chances de tomber enceinte: “J’ai évincé le sucre, le gluten, les apéros alcoolisés, j’ai testé la kinésiologie, les tisanes magiques, j’ai envisagé l’acuponcture”. Son compagnon aussi fait sa part: “Il a cessé de boire pendant une année entière. Nous voulions tenter tout ce qui était en notre pouvoir pour que notre prochaine FIV finisse bien”. Mais malgré ces efforts, le parcours s’avère très compliqué: après la stimulation, Aline ne produit que peu d’ovules, et les spécialistes peinent à produire des embryons de bonne qualité. La première tentative est un échec.

Le confinement retarde tout le processus

En mars 2020, la Belgique est confinée. Un nouveau coup dur pour le couple en désir d’enfant, qui voit son prochain cycle FIV annulé, puisque l’intervention est considérée comme “non urgente”. Malgré tout, il tente de profiter de cette pause imposée: les amoureux communiquent beaucoup afin de digérer ce qu’il s’est passé pour eux ces deux dernières années, ils tentent de prendre du recul, de réfléchir à ce qu’ils veulent vraiment dans le futur: “On a beaucoup parlé de notre couple, questionné nos projets, dont celui de fonder une famille… Et cela nous a confortés dans l’idée qu’on voulait vraiment devenir des parents, mais pas coûte que coûte. On a accepté que même si on aurait rêvé de faire un enfant naturellement, la procréation médicalement assistée était notre seul espoir d’avoir un jour ou l’autre un bébé et cela faisait désormais partie de notre histoire… Mais on a aussi réalisé qu’il fallait doucement penser à l’éventualité que cela n’arrive jamais”. Le nombre d’essai de FIV remboursés est limité à six. Le couple décide qu’après ces longues années de tests, il n’ira pas jusqu’à en payer un autre, très coûteux, et qu’il n’envisagera pas l’adoption.

D’autres échecs et des montagnes russes

Le premier confinement levé, les amoureux reprennent rendez-vous et entament un nouveau cycle FIV, qui n’aboutira hélas pas à une grossesse, tout comme la transplantation d’embryon suivante. Alors qu’il ne leur reste plus que trois essais PMA, Aline et François décident de changer d’hôpital et de mettre leur dossier dans les mains d’autres spécialistes de l’infertilité. Un revirement qui a du bon, puisque l’équipe médicale leur propose quelques examens complémentaires afin de s’assurer que la première gynécologue n’était pas passée à côté de quelque chose. Rebondissement: le médecin qui suit le couple leur annonce que selon les résultats des examens médicaux passés, Aline ne souffrirait sans doute pas du syndrome des ovaires polykystiques.

La jeune femme ne sait plus que penser de tout cela: “Cette révélation a été assez difficile, comme l’impression d’être de nouveau à la case départ. Surtout que ce médecin, qui est connu pour être l’un des meilleurs du pays, nous a ensuite dit qu’il ne savait absolument pas pourquoi mon corps ne produisait pas d’ovules. Pour lui, c’était ‘un mystère’. Au moins, avant cela, j’avais mis un nom sur mon problème”. Pour autant, le spécialiste soutient que “selon les résultats des analyses, tout est en place pour que le couple puisse avoir un enfant”. De son côté, Aline reste confiante: “Après ces résultats, je me suis dit que puisque je ne souffrais finalement pas de ce syndrome, mon corps allait bien finir par se réveiller à un moment donné, et refabriquer de lui-même un ovule”.

Une quatrième FIV qui n’est pas la bonne

Les amoureux se lancent dans un quatrième cycle de procréation médicalement assistée, et croisent les doigts pour que ce soit celle qui leur offre le bébé dont ils rêvent tant. Mais ce rêve s’éloigne, encore une fois, lorsque peu après la ponction, la clinique leur annonce que les embryons fécondés n’ont pas survécu, et qu’il n’y en a donc aucun à transplanter. Aline et François tombent de haut. Les médecins décident alors de ne plus lancer d’autres cycles avant de faire de nouveaux examens, génétiques cette fois. Des tests assez poussés qui demandent du temps avant de révéler des résultats.

Un fait inattendu et l’espoir qui renaît

Alors qu’ils attendent les résultats des tests génétiques, une chose inattendue se passe: Aline est réglée. Une grande surprise, puisqu’elle ne l’avait pas été depuis l’arrêt de la pilule, en 2018. Un espoir renaît dans son cœur… Et si son corps se réveillait? Est-il possible alors qu’ils conçoivent un bébé naturellement? La jeune femme appelle le médecin qui, même s’il reste prudent, confirme que cela pourrait être le signe que quelque chose se débloque en elle.

Un mois passe et de nouvelles règles arrivent. En parallèle, le couple se prépare à un nouveau cycle FIV. Aline part faire sa prise de sang et repart de l’hôpital avec son traitement sous le bras. L’après-midi même, le laboratoire l’appelle, lui déconseillant de le commencer le soir, comme prévu: ils ont découvert dans ses tests sanguins un léger taux d’HCG, l’hormone de grossesse. Une nouvelle qui déroute les amoureux, tant cela leur semble surréaliste. De son côté, la clinique de la fertilité se veut prudente et invite la trentenaire à faire une nouvelle prise de sang la semaine suivante: “François et moi étions en train de télétravailler quand l’hôpital nous a contactés. On s’est regardés, on a souri, on était fébriles… mais on n’a pas du tout osé s’emballer de suite, on a directement tenté de continuer à travailler comme si de rien n’était”. Une semaine plus tard, la nouvelle prise de sang confirmera qu’une grossesse est bel et bien en route, pour le plus grand bonheur des amoureux.

Un bébé miracle

Enceinte de presque quatre mois, la future maman n’en revient toujours pas: “Cette aventure que nous avons vécue était folle, et très difficile aussi. Mais nous sommes fiers de l’avoir traversée ensemble. Finalement, cette histoire nous a rendus encore plus forts et elle nous a sans doute un peu mieux préparés à avoir un enfant… Même si aujourd’hui, après trois années à avoir imaginé ce projet, je crois que nous sommes aussi perdus que d’autres futurs parents!”. Une histoire singulière qui ne peut que donner espoir aux couples qui, comme Aline et François, font face à l’infertilité.

*Prénoms d’emprunt

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