Caroline Chérie, cette femme de tous les temps

Quel plaisir faussement inavoué que procure la lecture de cette saga romanesque! La comtesse de Ségur n’a qu’à …
Quel plaisir faussement inavoué que procure la lecture de cette saga romanesque! La comtesse de Ségur n’a qu’à bien se tenir, E. L. James peut ranger sa plume, on préfère l’authentique et le vrai romantisme, au texte marqueté.

Les mots de Jacques Laurent, ses constructions de phrases, sa verve, son talent de conteur font de Caroline Chérieun petit bijoux de la littérature française et on l’avait oublié misère de misère, relégués sur les étagères poussiéreuses de nos grands parents,les Editions l’Archipel et Arnaud

Le Guern lui ont permis un retour sur le devant de nos bibliothèques et sur nos tables de chevet.

Ce classique historico-libertin parait dans un contexte politico culturel signifiant, deux ans après le droit de vote accordé aux femmes, Cécil Saint Laurent (pseudonyme de Jacques Laurent) offre à ses lecteurs une héroïne avant gardiste, il situe son oeuvre dès 1789 dans une période tumultueuse pour nous donner à voir le caractère bien trempé de cette petite bourgeoise étonnante.

Tous les ingrédients du page turnery sont et bien plus! On y découvre les coutumes de l’Ancien régime, les valeurs qui lui sont rattachés, les évolutions menés par le temps, la révolution et les philosophies des Lumières, les élans du coeur… Une alternance équilibrée entre puritanisme et érotisme, intrigues suspendues qui accrochent son lecteur, Caroline nous guide, nous intrigue et nous illumine de sa fraicheur et par sa beauté plus qu’insinuée par l’auteur.

«Ce dandy qui aimait les femmes»* rend compte d’un univers où se mêlent poudre de corps et poudre à canon, un monde où les hommes sont aussi romantiques que téméraires aussi gracieux que grossiers, où les femmes sont intrigantes et bien élevées. Au milieu de tout ça, Caroline, virevoltante comme ses jupons, déjoue les énigmes de sa propre vie, découvre les mystères de sa sensualité, du rapport aux autres, des rivalités entre les sexes et déjoue la bienséance. D’une actualité brulante la place de la femme est un sujet qui survit au temps, comme sclérosée et immuable.

Féministe, Caroline Chérie eu un succès retentissant lors de sa première parution en 1947, «pépite d’or» pour l’édition française et pour Jacques Laurent qui réalise ses rêves matérialistes, voitures de collection, reconnaissance auprès de ses amis et pairs «les hussards». Le cinéma s’est aussitôt épris de cette héroïne, par l’adaptation de Richard Pottier et Jean Devaivre, en effet dans les années 50 Martine Carol et Brigitte Bardot incarnent tour à tour la belle désinvolte.

Immortalisé par le 7ème art, on ne peut passer à côté de cette saga au même titre que Sisi l’impératrice. Lecture obligatoire me direz-vous? Non, mais fortement encouragée.

*citation d’Arnaud Le Guern (éditeur et préfacier)

Caroline Chérie

En librairie le 17 avril 2013

Tome 1 & Tome 2 aux Editions l’Archipel

17,50 euros chacun

Texte: Soisic Belin

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